Nouvelles révélations sur le rapport Goldstone
Après avoir étudié le rapport et suivi de près les apparitions publiques des autres membres de la commission, ainsi que les interviews accordées à la presse, nous constatons des lacunes graves et une méthodologie erronée dans le recueil du traitement des témoignages et données sur le terrain. Les failles du rapport Goldstone, et surtout son manque d’objectivité ont été déjà critiquées par des journaux tels que le Times de Londres, le Washington Post, le Wall Street Journal ou l’Economiste, mais les problèmes fondamentaux qui ont découlent de l’analyse militaire n’ont pas été à ce jour éludés.
Dans son analyse, et dés le départ, le colonel Travers présente des préjugés fondamentaux sur les Forces israéliennes de défense. Lors du recueil des témoignages de psychologues palestiniens, Travers demande vertement:
“Comment expliquez-vous que des soldats israéliens tuent des enfants palestiniens en présence de leurs parents.”‘Dans un entretien avec Middle East Monitor, le 2 Février 2010, il affirme que des soldats israéliens ont « kidnappé et abattu délibérément» des soldats irlandais de la FINUL, stationnés au Sud Liban pour le maintien de la paix. Ces deux affirmations de Travers sont dénuées de tout fondement. Il convient de souligner que l’une des conclusions les plus grossières du rapport Goldstone est la “suggestion” selon laquelle Israël a délibérément tué des civils palestiniens.
Par contre, Travers fait l’éloge du Hamas pour sa coopération avec la mission de l’ONU. Lorsqu’il est interrogé sur les intimidations du Hamas pour pouvoir diriger les enquêtes de sa mission, il a répondu qu’il n’a pas constaté aucune contrainte ni intimidation.
Et pourtant, le rapport Goldstone note dans le paragraphe 440 que ceux interrogés à Gaza semblaient être réticents de parler en présence de palestiniens armés car ils craignaient des représailles. Travers rejette l’idée que le Hamas ait utilisé la population civile comme bouclier humain et n’a pas accepté l’idée qu’Israël se trouve dans une guerre asymétrique.
Une autre fausse information concerne les systèmes d’armes utilisées par les forces israéliennes. Travers prétend que des véhicules aériens sans pilote (UAV) peuvent intercepter la présence de civils dans les maisons de Gaza et que Tsahal avait ordonné délibérément de lancer des missiles sur les maisons habitées. En réalité, cette théorie est dans l’imaginaire du colonel Travers. Israël n’a pas de drones capables d’observer l’intérieur des maisons par un système thermique. Plus important encore, Israël a utilisé des drones pour surveiller que les civils palestiniens ont bien quitté leurs domiciles et ont bien reçu les avertissements. Israël a cherché par tous les moyens à minimiser les pertes civiles, un fait, que Travers ne pouvait assimiler en raison de ses propres préjugés.
Travers rejette l’acte de légitime défense en réponse aux roquettes du Hamas. Il fonde cette idée sur le « fait » que dans le mois qui a précédé le début de la guerre, seulement deux roquettes sont tombées sur le sol d’Israël. Une erreur grave puisque on a dénombré 32 roquettes lancées pendant trois jours, entre le 16 et le 18 décembre 2008. Travers précise dans son analyse que le Hamas a cherché à prolonger laTahdiya, le cessez le feu, en contradiction flagrante avec les déclarations des brigades Izz al-Din al-Qassam du Hamas, et qui affirment que la Tahdiya ne sera pas renouvelée. Le chef du bureau politique du Hamas à Damas, Khaled Mashal, a déclaré le 14 décembre 2008: “Dire que le Hamas souhaite poursuivre l’accalmie est une déformation complète des évènements.”
Dans son interview au Middle East Monitor, Travers déclare que deux incidents isolés ont eu lieu avant les combats et il dénonce le déclenchement de l’opération plomb durci.
Le manque de professionnalisme dans la conduite des enquêtes menées par Travers sont flagrantes. Dans une interview avec Harpers, publiée le 29 octobre 2009, Travers constate bizarrement : “Nous n’avons trouvé aucune preuve que les mosquées ont été utilisées pour stocker des munitions. ” Quand le journaliste insiste, Travers répond et dit avec superbe: ” ces accusations dévoilent les perceptions erronées des Occidentaux et dans certains milieux qui préconisent que l’Islam est une religion violente. » A la question combien de mosquées Travers a-t-il enquêté?, il répond: “deux mosquées.”
Israël a produit des preuves photographiques et a mis en évidence que de grandes quantités d’armes ont été stockées dans les mosquées, comme à Zeitoun. Travers rejette cette preuve irréfutable et dit : ” je ne crois pas aux photos, elles sont fallacieuses “.
En janvier dernier, le colonel Tim Collins, un vétéran britannique de la guerre d’Irak, s’est rendu à Gaza pour un reportage de la BBC. Il a inspecté les ruines d’une mosquée qu’Israël avait détruite parce qu’elle servait de dépôt d’armes. Il a constaté qu’il existait des preuves d’explosions secondaires causées par des explosifs stockés dans les caves.
Durant son interrogatoire Travers n’a pas demandé les vraies questions que tout conseiller militaire doit soulever et poser.
Dans une récente interview, Travers dit en réponse à une question sur le rôle de certains officiers britanniques qui ont défendu la cause israélienne: ” Les intérêts de la politique étrangère britannique au Moyen-Orient semblent être fortement influencés par le lobby juif”
Par ces propos, Travers implique que les Juifs britanniques ont des intérêts qui diffèrent des intérêts nationaux de la Grande Bretagne et que le gouvernement du Premier ministre britannique, Gordon Brown, est influencé par ces considérations. Cette déclaration, à moins corrigée depuis, place Travers dans une position dans laquelle ses vues sont suspectes d’être motivées par des préjudices antisémites.
Enfin, il apparaît clairement que Travers n’était pas qualifié pour mener l’enquête militaire de la commission onusienne et le juge Richard Goldstone aurait du, dés le départ refuser toute collaboration avec celui qui prétend être un grand expert des questions militaires.