Nouvelle feuille de route dans le sillage des Accords d’Abraham

Freddy Eytan

Le dernier entretien téléphonique du président Joe Biden avec Benjamin Nétanyahou confirme l’urgence de libérer tous les otages détenus par le Hamas et l’opportunité de rechercher une nouvelle solution au problème palestinien.

Depuis le 7 octobre 2023 la bataille contre le Hamas s’est transformée en guerre régionale téléguidée par les ayatollahs d’Iran. Après la fin des hostilités, tout règlement à Gaza devra se faire avec l’ensemble des pays arabes et avec l’appui des Etats-Unis et des Européens. Une normalisation avec l’Arabie saoudite dans le cadre des Accords d’Abraham est donc nécessaire pour faire avancer le processus. Le temps est propice pour modifier la donne géopolitique car Tsahal est en position de force et détient aujourd’hui tous les leviers militaires dans la bande de Gaza. Des atouts et des avantages qui ne pourront pas être garantis demain. Dans ce nouveau contexte, nous devrions imposer aux Palestiniens un accord robuste qui garantirait à l’Etat d’Israël une sécurité absolue et éviterait à long terme un Etat binational.

Trois décennies plus tard, on constate sur le terrain la grande erreur historique des Accords d’Oslo. Les architectes de ce projet irresponsable se sont bercés d’illusion en croyant que Yasser Arafat serait l’homme providentiel capable d’écarter les Islamistes et faire sincèrement la paix avec les Israéliens. En réalité, le Hamas a adopté la doctrine d’Arafat celle de conquérir par étapes toute la Palestine « du fleuve à la mer ». La lutte armée nationaliste du Fatah et la guerre sainte islamiste du Hamas ont le même objectif : rayer l’Etat juif sioniste de la carte.

Benjamin Netanyahu

L’échec des Accords d’Oslo nous enseigne donc que l’OLP ne peut être un partenaire à la paix.

Actuellement, la formule de « deux Etats pour deux peuples » que proposent la communauté internationale est irréaliste mais ne devrait pas être rejetée automatiquement, elle pourrait servir de base à long terme, bien entendu après la démilitarisation complète de la bande de Gaza et de la Cisjordanie et suite à un changement radical du narratif palestinien.

President Joe Biden

(Photo officielle de la Maison Blanche par Adam Schultz)

Après la guerre, la question palestinienne devrait être résolue par des réponses économiques et débutée par la reconstruction de Gaza.

Au-delà du fanatisme religieux, c’est clair que le chômage, la misère, et le désespoir, alimentent l’incitation à la haine et aux actes terroristes. Nous devrions donc adopter la formule des « frontières ouvertes et du libre-échange », offrir des emplois, créer des zones industrielles, investir dans les infrastructures en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Le but est de fonder avec l’aide de donateurs étrangers deux confédérations économiques : une première avec la Jordanie (Israélo-jordano-palestinienne) et une deuxième avec la bande Gaza, l’Égypte et Israël. Pour l’heure, cette formule semble simpliste et irréalisable pour de nombreuses raisons mais mettons les chefs des États arabes devant un fait accompli et exigeons de la communauté internationale d’agir dans ce sens.

Il n’existe pas d’autres solutions crédibles et viables. Jusqu’à ce jour, les guerres, le terrorisme, le boycottage, les sanctions et les diktats n’ont abouti à rien, bien au contraire, ils ont aggravé la situation.

Nous souhaitons que les Occidentaux, le monde chrétien et les musulmans modérés, soient plus compréhensifs et solidaires car notre combat est identique à celui du monde libre et démocratique. Dans le combat contre le terrorisme chaque État est en plein droit de se défendre par tous les moyens. Les Islamistes à Paris, à Londres, à Bruxelles ou à Jérusalem sont inspirés par les mêmes motivations religieuses, par la même idéologie extrémiste et par le culte de la mort.

Il est difficile de mener une bataille sans une stratégie précise, il ne suffit pas de combattre le Hamas sans avoir un objectif politique clair. Le but est de pouvoir gagner la guerre et surtout poursuive le chemin de la paix dans une position de force.