L’Union Méditerranéenne : Un projet utopique ?
Lors d’un discours prononcé à l’Assemblée Consultative, le 22 novembre 1944, le général De Gaulle déclare avec conviction: ” Notre destin est directement lié au bassin de la Méditerranée (…) Pour ce qui concerne la France, nous pensons qu’une sorte de groupement occidental, réalisé avec nous, principalement sur la base économique, et aussi large que possible, pourrait offrir de grands avantages. Un tel groupement prolongé par l’Afrique, en relations étroites avec l’Orient et, notamment, avec les Etats arabes du Proche-Orient, paraît pouvoir constituer un centre capital dans une organisation mondiale des productions, des échanges et de la sécurité. ”
Ce grand projet gaullien, lancé 3 ans avant la reconnaissance de l’Etat juif par la Société des Nations, est repris aujourd’hui par Nicolas Sarkozy.
L’idée en faveur d’une union de pays autour de la Méditerranée n’est pas nouvelle et elle est une suite logique au processus de Barcelone, lancé en 1995 suite aux accords d’Oslo. Nous constatons aujourd’hui que les résultats sont bien timides.
Ce nouveau projet français est important, audacieux et avantageux pour Israel et les pays arabes et il va dans le bon sens de la normalisation, mais de nombreuses questions demeurent. Comment vouloir concilier des chefs d’Etats en état de guerre avec Israël ? Assad, Bouteflika, Kadhafi et Michel Sleimane représentent des pays chers à la France mais ils ne reconnaissent toujours pas l’existence de l’Etat juif et refusent toute négociation directe avec le Premier ministre israélien, présent au sommet de Paris. Kadhafi est farouchement opposé au projet. Le roi du Maroc et le Président tunisien ont rompu leurs relations diplomatiques avec l’Etat hébreu et seule une véritable percée dans les négociations de paix avec les Palestiniens pourrait les amener à rouvrir les représentations diplomatiques. Comment Sarkozy peut réaliser une union économique et sécuritaire et combattre le fléau du terrorisme sans la participation active d’Israël? Comment veut-il gérer dans ce cadre: le conflit israélo arabe, les menaces iraniennes, la présence des milices du Hezbollah au Liban et la main mise du Hamas dans les territoires palestiniens? Comment donner un rôle important à la Turquie si le président français s’oppose farouchement à son adhésion dans l’Union Européenne? Pourquoi Sarkozy préfère changer des structures déjà existantes comme l’Union du Maghreb, l’Union Africaine et de la Ligue arabe? Pourquoi ne pas utiliser les bons offices des nombreuses organisations de l’ONU et sur les questions stratégiques les structures de l’OTAN?
Certes, nous devons encourager les initiatives françaises sur les plans économiques et culturels et les projets en cours sont bienvenus à Jérusalem, mais dans le contexte actuel la France devrait préalablement étudier minutieusement tous les enjeux. Le projet pour réaliser l’Union Méditerranéenne sera long et semé d’embûches et sans l’aide du nouveau président des Etats-Unis il demeurera un projet utopique.
Ce grand projet gaullien, lancé 3 ans avant la reconnaissance de l’Etat juif par la Société des Nations, est repris aujourd’hui par Nicolas Sarkozy.
L’idée en faveur d’une union de pays autour de la Méditerranée n’est pas nouvelle et elle est une suite logique au processus de Barcelone, lancé en 1995 suite aux accords d’Oslo. Nous constatons aujourd’hui que les résultats sont bien timides.
Ce nouveau projet français est important, audacieux et avantageux pour Israel et les pays arabes et il va dans le bon sens de la normalisation, mais de nombreuses questions demeurent. Comment vouloir concilier des chefs d’Etats en état de guerre avec Israël ? Assad, Bouteflika, Kadhafi et Michel Sleimane représentent des pays chers à la France mais ils ne reconnaissent toujours pas l’existence de l’Etat juif et refusent toute négociation directe avec le Premier ministre israélien, présent au sommet de Paris. Kadhafi est farouchement opposé au projet. Le roi du Maroc et le Président tunisien ont rompu leurs relations diplomatiques avec l’Etat hébreu et seule une véritable percée dans les négociations de paix avec les Palestiniens pourrait les amener à rouvrir les représentations diplomatiques. Comment Sarkozy peut réaliser une union économique et sécuritaire et combattre le fléau du terrorisme sans la participation active d’Israël? Comment veut-il gérer dans ce cadre: le conflit israélo arabe, les menaces iraniennes, la présence des milices du Hezbollah au Liban et la main mise du Hamas dans les territoires palestiniens? Comment donner un rôle important à la Turquie si le président français s’oppose farouchement à son adhésion dans l’Union Européenne? Pourquoi Sarkozy préfère changer des structures déjà existantes comme l’Union du Maghreb, l’Union Africaine et de la Ligue arabe? Pourquoi ne pas utiliser les bons offices des nombreuses organisations de l’ONU et sur les questions stratégiques les structures de l’OTAN?
Certes, nous devons encourager les initiatives françaises sur les plans économiques et culturels et les projets en cours sont bienvenus à Jérusalem, mais dans le contexte actuel la France devrait préalablement étudier minutieusement tous les enjeux. Le projet pour réaliser l’Union Méditerranéenne sera long et semé d’embûches et sans l’aide du nouveau président des Etats-Unis il demeurera un projet utopique.