L’Iran et le surarmement du Hezbollah
• Les services de renseignements israéliens et occidentaux sont depuis longtemps au courant de l’implication syrienne et iranienne dans le surarmement du Hezbollah. L’aéroport de Damas sert de transit et le matériel militaire est transféré vers la frontière syro-libanaise sous la supervision des services de sécurité syriens.
• Un haut responsable du Pentagone a divulgué que le Hezbollah possède 50,000 roquettes et missiles, et notamment des SCUD-C. En outre, plus de 10,000 combattants du Hezbollah ont été recrutés équipés d’un éventail d’armes et entrainés par les Gardes révolutionnaires iraniennes.
• Aujourd’hui, les Iraniens supervisent directement le Hezbollah, avec la présence à Beyrouth du général iranien Hassan Madhavi, commandant du corps des Gardes révolutionnaires et de dizaines d’agents iraniens et d’experts.
• Les services de renseignements iraniens ont créé de nombreuses cellules en Afrique avec le concours d’émigrants shiites venus du Liban. Suite à une formation en Iran, ils servent à recruter et à fournir des bases d’activités pour les services de renseignements iraniens dans les divers pays.
• Au sud Liban, le Hezbollah a creusé des tunnels permettant de dissimuler ses combattants et ainsi les drones israéliens patrouillant dans la région ne peuvent les intercepter. Les centres de commandement du Hezbollah ont également été équipés d’un réseau de communications indépendant financé par l’Iran.
• Le Hezbollah continue à cacher son matériel de guerre dans les Mosquées, les écoles, les casernes de pompiers, et autres édifices publiques. Selon les renseignements israéliens, une centaine de villages libanais se sont transformés en véritables bases militaires.
En janvier 2010, les services de renseignements américains ont révélé un transfert au Hezbollah de 26 missiles M-6002 de fabrication syrienne, capables d’atteindre un rayon de plus de 250kms.
C’est un secret de polichinelle que la frontière syro-libanaise est délibérément ouverte par la Syrie qui peut aisément fournir du matériel de guerre au Hezbollah. L’armée libanaise est à peine déployée le long de sa frontière de 359kms avec la Syrie et elle est incapable d’intercepter le mouvement des combattants du Hezbollah ou des Gardiens de la révolution iranienne.
L’arsenal impressionnant du matériel militaire et la diversité des roquettes récupérées et fournies sont capables de frapper l’arrière d’Israël et sont supérieures à celles que le Hezbollah possédait en 2006, lors de la Seconde guerre du Liban.
Selon une dépêche du Département d’Etat américain datée du 25 février 2010, et divulguée par Wikileaks, le gouvernement israélien craint que la Syrie transfère au Hezbollah également des missiles SCUD-D. Ce transfert constituerait une nouvelle escalade dans une situation potentiellement explosive et pourrait menacer la stabilité de toute la région. Des diplomates américains ont été chargés d’”avertir” le gouvernement syrien en le mettant en garde sur un mauvais calcul stratégique qui nuirait à long terme aux intérêts de Damas.
L’unité 108, dont le siège social est situé à Damas, est chargée du transfert de toutes ces armes. Des entrepôts sont situés à Damas, à Duma, non loin de la capitale syrienne, et à Adran près de l’aéroport international de Damas. D’autres sont situés dans la région d’Alep, Homs, et la ville côtière de Tartous.
L’unité 112 du Hezbollah, est chargée de disperser le matériel de guerre dans toutes les bases du Hezbollah situées dans la Vallée de Bekaa et ailleurs. Les transferts sont effectués par des convois de camions modifiant fréquemment leurs plaques d’immatriculation.
D’autres petites unités sont chargées du transport des combattants et des conseillers iraniens.
Le 3 novembre 2009, la marine israélienne a intercepté un navire-cargo, le MV Francop, qui avait transporté des armes iraniennes à destination du Hezbollah. Le navire se dirigeait vers le port syrien de Latakieh. Près de 500 tonnes d’armes ont été saisies, cachées dans 36 conteneurs. On à découvert 2800 roquettes 107 mm et 122 mm à courte portée ainsi que des obus d’artillerie 107 mm, des grenades et des minutions. Les Iraniens ont concentré leurs efforts pour pouvoir développer des voies alternatives en mer suite à l’attaque de la contrebande d’armes au Soudan en mars 2009. Cinq italiens et deux citoyens iraniens ont été arrêtés accusés de contrebande d’armes. Des enquêtes ont révélé que le réseau était actif depuis 2007 et il s’était engagé dans l’achat de matériel militaire en Europe, l’Albanie avait servi de base. A Bangkok et à Lagos, le matériel de guerre destiné au Hezbollah a été également saisi.
Soulignons que la Résolution 1929 du Conseil de Sécurité des Nations Unies permet aux pays de superviser la cargaison et de vérifier des navires suspects.
Il ne fait aucun doute que la communauté libanaise shiite à travers le monde fournit une base de recrutement idéal pour les services iraniens.
La familiarité avec le quartier résidentiel, la capacité de se déplacer librement, la maîtrise de la langue locale, la connaissance parfaite des rouages de la bureaucratie et de la corruption fournissent à l’Iran un avantage significatif.
Suite à la Seconde guerre du Liban, le Hezbollah a réorganisé son système de commandement et de contrôle équipé d’un réseau de communication indépendant distinct et couvrant l’ensemble du territoire libanais.
Les agissements iraniens et la panoplie des activités militaires et civiles du Hezbollah témoignent non seulement d’une préparation intensive vers un nouveau conflit armé et inévitable contre Israël, mais également des intentions du mouvement chiite de pouvoir remplacer un jour le gouvernement libanais actuel.
Voir l’intégralité de l’article et les références dans le site du JCPA-CAPE en anglais.