L’incrédibilité d’un rapport publié par l’ONG « Rompre le silence »
Le journal Le Monde a publié le 7 décembre 2020 un article sous le titre « En Cisjordanie, la colonisation par les routes ». Se basant sur une « enquête importante » de l’ONG israélienne Breaking the Silence (« rompre le silence »), le quotidien parisien précise que cette ONG est « composée de vétérans de l’armée, qui documente les abus commis par les occupants de la Cisjordanie. »
Illustré de cartes et photos, nous pouvons lire dans cette article la conclusion suivante : « Israël s’est engagé depuis cinq ans dans la planification et, déjà, dans la construction d’infrastructures routières à échelle massive en Cisjordanie, au bénéfice des colonies. Jamais une telle accélération des travaux publics n’avait été observée dans les territoires palestiniens conquis et occupés en 1967, depuis les chantiers ouverts dans la foulée des accords de paix d’Oslo, dans les années 1990. »
Cependant, cette « étude », et la terminologie très critique et trompeuse employée systématiquement par ses auteurs, ignore complétement les dispositions pertinentes des accords d’Oslo signés par l’OLP et Israël. Elle vise simplement à délégitimer la présence d’Israël dans les territoires et à saper un processus de négociation convenu. Elle ne peut être dissociée des organisations non gouvernementales internationales et nationales et des États membres de l’Union européenne qui prônent une ligne politique hostile à Israël, tout en finançant et soutenant l’ONG israélienne « Briser le silence ».
L’étude suppose à tort que le territoire appartient aux Palestiniens. En fait, l’installation d’Israël dans les territoires en 1967 était un acte défensif après avoir été attaqué par ses voisins. Le contrôle et l’administration ultérieurs des territoires, étaient donc conformes aux exigences pertinentes du Droit international.
L’occupation d’un territoire au cours d’un conflit armé n’est pas illégale. Au contraire, c’est une situation juridique acceptée et reconnue. En attendant une résolution négociée du conflit, Israël s’est engagé à respecter les normes humanitaires et juridiques internationales, et une administration fut soumise à une stricte supervision judiciaire par la Cour suprême israélienne.
Il n’existe non plus aucune détermination internationale contraignante selon laquelle les territoires sont palestiniens. De même, selon l’Accord intérimaire israélo-palestinien de 1995 sur la Cisjordanie et la bande de Gaza, le statut juridique et politique permanent des territoires doit encore être négocié.
Le Droit international permet l’utilisation de terres et de propriétés non privées par l’autorité administrant le territoire, en attendant un règlement permanent. Les accords d’Oslo permettent aussi aux deux parties de mener des activités de planification, de zonage et de construction dans les zones relevant de leur juridiction respective, et ainsi de construire des routes et des infrastructures de transport.
Cette étude est très critique à l’égard des projets d’infrastructure de transport d’Israël dans les régions de Judée et de Samarie, pourtant, et comme toute infrastructure de transport dans le monde, elle est composée de routes, de carrefours et de routes d’approvisionnement pour relier les centres de population afin d’assurer un transport et des communications confortables pour toute la région.
Alors que les infrastructures de transport dans toute société moderne constituent un moyen de base, logique et essentiel de connecter les gens, de moderniser la société et d’assurer des voies d’approvisionnement efficaces, l’étude de cette ONG présente les projets de développement des infrastructures en Judée et Samarie comme un moyen de faire progresser des plans d’annexion.
Soulignons que cette ONG israélienne est très controversée et bien partisane. Elle a été créée en 2004 par une poignée d’anciens officiers de Tsahal très engagés idéologiquement. Son objectif, comme l’indique son site Internet, est de « mettre fin à l’occupation en dénonçant les abus présumés commis par les soldats israéliens, en sensibilisant le public dans le but de présenter au public israélien un accès à la réalité sur le terrain qui est rarement représentée dans les médias. » (sic)
Depuis 2004, l’ONG israélienne s’est transformée en une organisation internationale et multilingue à la recherche de supporters et de sponsors internationaux.
En fait, elle sert de lien aux organisations qui véhiculent une campagne anti-israélienne de boycott, désinvestissement et sanctions (BDS). Cette campagne et ses agents sont financés et soutenus par des gouvernements et des organisations très actifs pour saper le statut d’Israël dans les territoires.
L’adoption de préjugés politiques et idéologiques extrêmes contre Israël et l’utilisation d’accusations fausses et trompeuses dépourvues de fondement juridique ou historique porte préjudice à toute crédibilité, bonne foi ou sincérité que cette ONG et ses fondateurs auraient pu entretenir lors de sa création initiale en 2004.
Les dommages causés à la crédibilité des organisations et États qui soutiennent et financent l’ONG israélienne « Rompre le Silence » sont si transparents qu’ils doivent réviser leur politique en mettant ainsi un terme à la supercherie.
Voir l’intégralité de l’article et les notes sur le site du JCPA-CAPE en anglais https://jcpa.org/article/breaking-the-silences-report-on-roads-in-the-territories-is-misleading-and-blatantly-partisan/