L’idéologie de l’extrême gauche inspire à des actes antisémites et sème la terreur 

Freddy Eytan

La chaîne publique israélienne diffusera prochainement un documentaire sur Illich Ramirez Sanchez, le terroriste tristement célèbre surnommé Carlos ou le Chacal. Agé de 74, converti à l’Islam, il est aujourd’hui emprisonné en France à la Maison centrale de Poissy. Ce communiste vénézuélien a été durant une décennie (1970-1980) l’auteur des attentats les plus spectaculaires en Europe. Détecté par le KGB, étudiant à l’université Lumumba de Moscou, il est inspiré par le marxisme-léninisme et le combat révolutionnaire contre l’impérialisme américain. Un mois après la guerre de Kippour de 1973, Carlos rejoint un camp d’entrainement du FPLP (Front populaire pour la libération de la Palestine) en Jordanie. La  longue1 liste de ses attentats s’inscrit dans le cadre d’une campagne de propagande mensongère propagée au départ par le communisme de l’ex-Union soviétique.

Hier comme aujourd’hui, et surtout depuis le 7 octobre 2023, des journaux français comme L’Humanité communiste ou Témoignage Chrétien, de nombreux sites Internet et des blogs véhiculent la haine et la désinformation. Les titres, les caricatures, les photos, les articles, les réactions et les commentaires déforment systématiquement les faits historiques et les réalités au Proche-Orient, et présentent Israël comme l’incarnation du Mal.

Carlos le Chacal

Carlos le Chacal

Désormais, le négationnisme inspire des mouvements d’extrême-gauche, des révolutionnaires, pacifistes et anarchistes. Quant aux mouvements antisionistes, ils condamnent, en général, les actes clairement « antisémites » en les dénommant « actes racistes », car le sionisme est selon eux, une forme de racisme… Leur jeu est doublement cynique : ils sont toujours solidaires des juifs persécutés en diaspora. Le Juif errant, le faible, la victime des injustices est toujours défendue, mais par contre, l’Israélien, le Juif qui porte l’uniforme et ose se battre est condamné à l’avance. Ces mouvements d’extrême-gauche discréditent totalement la nation juive et ses dimensions nationales et étatiques.

L’ouvrage de Paul Rassinier, Le Mensonge d’Ulysse, paru en 1950, cinq ans après l’Occupation, sert de référence et de canevas aux militants d’extrême gauche. Sous couvert d’antisionisme, et encouragés par la propagande soviétique stalinienne, ils manifestent une violente et agressive hostilité envers les Juifs de France.

Comment expliquent-ils les goulags, les hôpitaux psychiatriques, les persécutions et les faux procès contre les Juifs et les dissidents en Union Soviétique ?

Au sein des partis d’extrême gauche, particulièrement en France, l’antisionisme relève la tête et propage la haine du juif. Les slogans véhiculés dans la campagne des élections législatives sont répugnants, odieux et rappellent les années sombres de l’Histoire de France. A Bruxelles, siège de l’Union européenne, le chef de la Commission des Affaires étrangères, le radical socialiste, Josep Borrell est bien connu pour son antisionisme et sa sympathie pour la cause palestinienne. En Angleterre, Jeremy Corbyn, ancien chef du parti travailliste britannique a qualifié « mes camarades » les chefs du Hamas et du Hezbollah. Il préconise, aujourd’hui encore, que ces mouvements islamistes, sunnites et chiites, ne figurent plus sur la liste noire du terrorisme international.

En 2014, Corbyn était présent au cimetière de Tunis à l’invitation de l’Autorité palestinienne. Il déposa une gerbe sur les tombes des dirigeants de Septembre noir, ces terroristes palestiniens responsables du massacre de 11 athlètes israéliens aux Jeux Olympiques de Munich de 1972. Les chancelleries et l’opinion internationale, avaient minimisé et même justifié les actes terroristes palestiniens en ignorant le rôle d’Abou Daoud, le « cerveau » de l’opération, et celui de l’actuel président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas qui fut l’administrateur et le financier principal des attentats terroristes contre les Israéliens.

Depuis l’ouverture à Paris d’un bureau d’information de l’OLP en 1975, les Palestiniens deviennent très actifs tandis que le gouvernement français laisse faire. Au Quartier latin, ils ouvrent une librairie et exposent des centaines d’ouvrages, dont les Protocoles des Sages de Sion et plusieurs brochures de propagande antisioniste.

Les Protocoles des Sages de Sion, Couverture d'une édition russe de 1912

Les Protocoles des Sages de Sion, couverture d’une édition russe de 1912

Les vagues anti-israéliennes ont débuté lors de la Première guerre du Liban, en juin 1982, avec le massacre de Palestiniens par les Phalanges chrétiennes, dans les camps de Sabra et Chatila, dans la banlieue de Beyrouth. Elles se sont accentuées lors de l’affaire de Mohamed el Doura. Depuis le 7 octobre 2023, les opérations israéliennes contre le Hamas dans la bande de Gaza sont toujours condamnées et orchestrées par les militants de l’extrême-gauche européenne. On ose comparer les soldats israéliens à des nazis ! Gaza à Auschwitz !  Comment ne pas être révolté et scandalisé par cette abjecte comparaison ?

La guerre civile au Liban (1975-1980) a fait plus de 100 000 victimes, et a notamment tué une partie de la communauté chrétienne maronite, elle fut minimisée par les médias. Les « actes de résistance » de l’OLP hier et ceux du Hezbollah aujourd’hui ne sont guère condamnés et mêmes justifiés. Concernant les autres conflits qui ne concernent pas directement Israël, les réactions des chancelleries européennes et celle du Vatican se font rares et sont diffusées dans l’indifférence totale. L’Etat juif, seul pays qui est venu au secours des Chrétiens d’Orient, dans ces moments de désespoir et de détresse, est systématiquement condamné, même s’il  agissait exclusivement par des actes humanitaires.

La diffusion de reportages, de films et d’ouvrages amplifient la campagne anti-israélienne. La désinformation, la manipulation et la récupération politique et idéologique encouragent les actes antisémites meurtriers et le terrorisme aveugle. Les amalgames fusent de partout. Il ne s’agit pas de critiquer simplement un gouvernement, une politique, une armée, ce qui est légitime en soit, mais de délégitimer tout un peuple et un Etat démocratique. Le Juif et Israël sont diabolisés à chaque occasion.

Dans le combat contre le terrorisme, les gouvernements sont responsables pour avoir fait la sourde oreille en adoptant durant plusieurs années une politique libérale et insouciante aux menaces et aux avertissements, notamment ceux du Mossad. Comment ne pas constater au fil des ans l’excès de tolérance des autorités, des intellectuels de gauche, et aussi de certains médias européens, à l’égard de la montée en puissance de l’Islam radical ?

Une connivence entre l’extrême gauche athée et des « fous de Dieu » islamistes est incompréhensible et absurde, mais elle fonctionne parfaitement quand le but commun est de détester le Juif et de condamner l’Etat d’Israël.  


1 Liste des principaux attentats terroristes perpétrés par Carlos :

-13 décembre 1973- Attentat à Londres contre Joseph Sieff (co-président de Marks & Spenser)

-24 janvier 1974- Une grenade est lancée dans le hall de la Banque Hapoalim à Londres. Plusieurs employés sont blessés.

-3 août 1974- Attentats à la grenade contre les journaux l’Aurore, Minute et l’Arche à Paris sans faire de victimes.

-15 septembre 1974- Attentat contre le Drugstore Publicis à Saint Germain, Paris. Deux morts et 34 blessés.

-13 janvier 1975- Tentative d’attentat par lance-roquette RPG7 contre un Boeing 707 d’El-Al à Orly. Une semaine après, nouveau tir de bazooka contre El-Al. 21 blessés.

-27 juin 1975- Carlos abat deux inspecteurs de la DST et blesse gravement un troisième.

-21 décembre 1975- Carlos et ses complices séquestrent 11 ministres de l’OPEP à Vienne et dénonce « l’impérialisme américain et l’agression sioniste. »