L’humanitaire crucifié
La Croix Rouge naquit des charniers de Solférino (1859), une idée de la solidarité avec les souffrants. Pendant la seconde guerre mondiale, il est considéré que la Croix Rouge Internationale avait failli en ne visitant pas vraiment les camps de concentration allemands. Son vice-président, Folke Bernadotte, avait monté, en accord avec Himmler, une opération d’évacuation-sauvetage de déportés vers la Suède en mai 1945. On peut remarquer qu’il y avait là des Russes, des Polonais, des Français mais qu’aucun Juif ne faisait partie de ces contingents libérables…Plus tard, Médiateur de l’ONU au Moyen-Orient, il fut assassiné, et son assistant Ralph Bunch, premier haut fonctionnaire noir à l’ONU, créa, en son honneur en 1949, l’UNWRA, organisme d’aide aux Arabes de Palestine tout à fait dérogatoire et spécial avec son statut de réfugié héréditaire pour ces 650.000 personnes sur une planète qui comportait près de 50 millions de réfugiés à cette période d’après-guerre.
La Croix Rouge, le 22 novembre 1944, écrivait qu’elle n’avait pas de preuve d’installation d’extermination des prisonniers civils à Auschwitz…alors qu’il suffisait de passer sur la route pour simplement voir, de l’autre côté des barbelés qui ne sont pas opaques, l’activité dans le camp de Birkenau et, au loin derrière les baraquements, ses crématoires poussant vers le ciel les fumées noires et l’odeur lourde des suppliciés brulés. Alors qu’encore, le gouvernement polonais en exil, dès 1942, avait envoyé une note officielle aux ministres des affaires étrangères sur l’extermination massive de Juifs par les Allemands dans la Pologne occupée, sans parler, enfin, des témoignages de résistants polonais (Jan Karski et Witold Pilecki)
En 1995, le président du CICR regrette publiquement ces erreurs et les manquements passés de la Croix-Rouge à l’égard des victimes des camps de concentration. Pourtant, la Croix rouge n’acceptera qu’après une longue lutte diplomatique, d’intégrer le Magen David Adom, créé en 1930, dans ses rangs qu’en 2006 ! Curieusement, en même temps qu’elle intègre le Croissant Rouge Palestinien créé en 1968 par Fathi Arafat, frère de Yasser, et qui avait immédiatement obtenu le statut d’observateur.
Les errements de la Croix Rouge continuent, non seulement elle ne fait rien pour les deux otages israéliens retenus à Gaza depuis neuf ans, mais elle refuse de visiter les enfants, les femmes, les vieillards et les hommes kidnappés par le Hamas le 7 octobre ! Elle n’apparait que comme accompagnatrice pour passer les quelques mètres d’une frontière que lorsque Joe Biden intervient et elle en profite pour rencontrer Ismail Haniyé, chef du bureau politique du Hamas, responsable du désastre humanitaire en Israël et dans la bande de Gaza… La Croix rouge, refusant sa mission et sa Charte, doit être poursuivie pour complicité de crimes contre l’Humanité.
Médecins sans Frontière fut fondé par un groupe de médecins travaillant au Biafra pour la Croix-Rouge Française refusant de se taire devant les massacres. Ils décident d’alerter l’opinion publique et sont expulsés de la Croix rouge. Une magnifique idée qui est un tournant dans l’action humanitaire, on les voit partout. Un article de Times Magazine désignant les French Doctors en 75-76, pendant la guerre civile au Liban, signe la notoriété et nous arrivent des milliers de petits chèques adressés à : MSF, near the gare de Lyon, Paris, France.
La vie des associations qui réussissent est courte. Des querelles idéologiques sur l’humanitaire et le développement, apparaissent derrière des querelles de pouvoir dérisoires et MSF explose. Avec les plus anciens, nous créons le Comité un Bateau pour le Vietnam et affrétons l’Ile de Lumière pour tendre la main aux Boat People en Mer de Chine puis d’autres associations pour aider les Afghans envahis par l’Union soviétique, et enfin, fondons Médecins du Monde.
A MSF apparut un étrange personnage, Roni Brauman. Il y insuffle son antisionisme obsessionnel. Et Médecins du Monde se meut dans la même veine promue par le long et très efficace travail de désinformation du palestinisme.
Tous travaillent légitimement à Gaza, il y a là de la misère. Une zone complètement évacuée par Israël en 2005 et où il n’y a aucun Juif ; Jüdenrein. Un lieu où le développement était possible, totale indépendance et un déversement de d’aides. Mais des bombardements sur Israël un an plus tard, après le massacre par le Hamas de tous ses opposants, mène à un embargo militaire que d’aucun ont appelé un blocus. D’où viennent les tonnes de béton des fameux tunnels ? Et les milliers de missiles, qui après deux mois de conflit, continuent quotidiennement de pleuvoir dru sur la population civile d’Israël sans la moindre condamnation d’un quelconque organisme humanitaire, la moindre information dans un quelconque journal ? La population israélienne spécifiquement visée ne compte pas.
A Gaza, il y a 36 hôpitaux, plus que la totalité des hôpitaux en Ile de France pour une population un peu inférieure de celle de la Seine Saint Denis. Ne servent-ils qu’aux soins ? Les associations humanitaires qui y passent mais ne peuvent tout voir (apparemment…) n’y ont jamais aperçu d’homme en armes, à part un humanitaire britannique qui en témoignait la semaine dernière… Les autres ont des troubles de la vision ; il faut savoir ne pas voir pour rester sur place, des journalistes l’avaient déjà dit. Les idéologies perturbent la vision, elles rendent quasi impossibles, même du bout des lèvres, la condamnation des horreurs commises en Israël comme l’asservissement volontaire de la population gazaouie.
En pratique, la Croix rouge, MSF, MDM, les agences de l’ONU et bien d’autres devraient être poursuivis pour complicité de crimes contre l’humanité en soutenant si bien les exactions flagrantes du Hamas, ce mouvement islamiste qui honnit la démocratie, l’égalité de droit des êtres humains, les libertés de conscience et d’expression, le droit des femmes, ceux des homosexuels… le mouvement qui veut instaurer sur la planète la Sharia et sa ségrégation entre Musulmans et non-Musulmans qui doivent être soumis à la Dhimma, le pacte dit de tolérance (quel cynisme !) qui fait d’eux des sous-hommes.
L’éthique du monde humanitaire est morte de l’aveuglement (consenti ?).
Ce ne serait peut-être pas si grave s’il n’y avait cette confusion entre les rôles des Etats et celui des sociétés civiles. La dérive éthique déborde avec ses errances et nous avons vu Macron venir en Israël appeler à une coalition anti Hamas pour ensuite réunir une mascarade de conférence humanitaire avec seulement des délégués arabes pour appeler à un cessez le feu et finalement lancer un appel à la survie du Hamas ! Il s’était aussi inquiété que le centre culturel français à Gaza puisse être égratigné, mais qu’importe puisqu’il avait déclaré qu’il n’y a pas de culture française (2017) et aussi qu’il n’avait jamais vu d’art français. Sur le terrain, on se demande encore à quoi servent les deux porte-hélicoptères envoyés au large de Gaza, pas de capacité de soins, pas d’aide à l’évacuation de blessés et de malades.
Nous avions pu penser que la Shoah, énorme arbre qui masque la forêt de quinze siècles de persécutions et exactions, était un problème de l’Humanité entière la renvoyant à ses responsabilités éthiques. La Shoah se révèle aujourd’hui un problème spécifiquement juif ! Et la lutte annoncée contre l’antisémitisme reste un mantra sans la moindre volonté de solution. L’état des lieux en France et en Europe est lamentable.
C’est une victoire de l’idéologie nazie, car les Islamistes, comme les nazis, pensent avec conviction qu’ils font le bien. Une idéologie avec son ingénierie sociale et de communication qui fait de la victime le bourreau, qui fabrique de l’image et du discours fast-food, qui bouscule les valeurs humanistes au nom d’un humanisme dévoyé et érige des déshérités désignés en oriflamme de la souffrance absolue. Pourtant ce sont ceux qui reçoivent, et de loin, le plus de subsides dont on fait mine de ne pas savoir ce qu’ils en font.
Pour paraphraser Levinas, sans éthique, c’est-à-dire sans identification du bourreau, il n’y a pas de Justice possible.