L’heure de vérité approche pour les Israéliens et les Palestiniens

freddy_eytanLe Premier ministre israélien rencontrera prochainement le Président Obama à la Maison Blanche. Mis à part le dossier nucléaire iranien, le problème palestinien sera à l’ordre du jour. Les questions sont graves et nous devons savoir à l’avance quelles seront les clauses qui figureront dans l’accord-cadre que John Kerry présentera pour régler le problème palestinien. Quel sera l’avenir de Jérusalem ? Quid des blocs d’implantations ? Des frontières ? De la reconnaissance mutuelle ? Du retour des réfugiés ? Avec quelles garanties sécuritaires ? Verra-t-on la fin de l’incitation à la haine, des revendications et de la belligérance ? Tant de questions existentielles… Le président Obama se devra d’y répondre, et Mahmoud Abbas devra apporter des clarifications sincères et sans équivoque, sinon tout s’écroulera tel un château de cartes !

Cette rencontre à la Maison Blanche sera cruciale pour l’avenir du processus de paix et Netanyahou devrait se doter de nerfs d’acier et d’une patience infinie, en employant tact et diplomatie. Il ne peut rejeter en bloc l’initiative américaine, afin de ne pas être accusé injustement de vouloir torpiller tout accord avec l’Autorité palestinienne.

Le Premier ministre doit affronter de fortes pressions américaines mais surtout surmonter des problèmes internes. « Israël » disait Henry Kissinger « n’a pas de politique étrangère, seule compte la conduite intérieure du pays ». En effet, Netanyahou doit mener plusieurs batailles sur plusieurs plans, et notamment se battre contre une campagne antigouvernementale orchestrée par certains médias, par des ONG et des partis israéliens de gauche et arabes. Il devra aussi agir énergiquement pour mettre de l’ordre au sein de sa propre coalition. Les dernières manifestations à Jérusalem et dans la vallée du Jourdain, à l’initiative et avec la participation de ministres et de députés de la coalition, prouvent que la mission de Netanyahou est plus compliquée que jamais, et que tous les efforts diplomatiques ne pourront garantir le succès du plan Kerry.

Le Premier ministre devra manœuvrer intelligemment pour pouvoir à la fois sauvegarder son gouvernement et accepter le plan américain.

La tâche de Netanyahou est d’autant plus difficile que le partenaire palestinien se montre peu enthousiaste au processus de paix et demeure peu crédible. Les dernières déclarations de Mahmoud Abbas sur le sujet prouvent qu’il n’a aucune confiance en Netanyahou, et que les Palestiniens refusent tout compromis, n’acceptant pas même la reconnaissance évidente de notre existence dans le cadre d’un Etat juif et démocratique. La campagne de désinformation et de délégitimation de l’Etat d’Israël et les menaces d’une nouvelle Intifada incitent les Palestiniens à rejeter automatiquement toute bonne intention israélienne, et elles encouragent les saboteurs de la paix, notamment le Hamas et le Djihad islamique, à poursuivre sans relâche « la lutte armée » comme à partir de la péninsule du Sinaï. Le dernier attentat contre un bus de touristes à Taba, tout près d’Eilat, signifie que le terrorisme international est ici quotidien et omniprésent. La bande de Gaza est devenue la base logistique des terroristes de tous bords et les Palestiniens du Hamas sont ici à la fois les commanditaires et les auteurs de l’odieux attentat. En fait, Mahmoud Abbas est incapable de contrôler ce territoire palestinien ; comment ose-t-il parler en leur nom ?

Abbas joue un double jeu et emploi un double langage. Hélas, il est encouragé par des hommes et des femmes politiques et des activistes de la gauche israélienne qui n’ont pas réussi à l’époque, alors qu’ils étaient au pouvoir, à prouver les bonnes intentions de Yasser Arafat. Aujourd’hui, pour délégitimer le gouvernement Netanyahou, pourtant élu démocratiquement par la majorité des Israéliens, ces « charlatans de la paix » osent encourager les Américains et les Européens à exercer des pressions sur le Premier ministre en prétextant ses « hésitations et ses faiblesses ». Au lieu d’encourager le gouvernement dans son entreprise de paix et renforcer ses positions stratégiques et sécuritaires, ils préfèrent clamer à tort et à travers, sur tous les micros et dans toutes les tribunes, que Netanyahou n’a pas changé d’idéologie, qu’il ne souhaite pas rendre une seule parcelle de territoire ni aboutir à une solution équitable et historique. Ces mêmes opposants à Netanyahou ne réagissent jamais aux fausses affirmations des dirigeants palestiniens, notamment quand Abbas déclare que Jérusalem unifiée sera leur capitale, et affirme avec un culot monstre que « l’esplanade des Mosquées [mont du Temple] appartient aux Musulmans et que les Israéliens seront autorisés à prier devant le Kotel, le Mur des Lamentations ».

Israël est un Etat démocratique avec une liberté d’expression absolue et unique, même s’agissant des questions existentielles et sécuritaires. Les débats politiques y sont toujours légitimes et souhaitables. Cependant, quand nous nous trouvons dans l’obligation de négocier le tracé des frontières du nouvel Etat palestinien, de garantir notre défense et la sécurité complète pour tous, pour nos enfants, la solidarité et le patriotisme prévalent sur toute considération politique, partisane ou personnelle. Il est bien temps de mettre fin à la supercherie, à l’hypocrisie et aux grossiers mensonges. Le temps presse et l’heure de vérité approche à grands pas pour les Israéliens et les Palestiniens.

Freddy Eytan