L’Europe sera la cible des missiles balistiques iraniens
Au moment où Iraniens et Occidentaux négocient à Vienne pour aboutir enfin à une signature sur un accord nucléaire, nombreux sont les commentateurs qui se posent la question sur la longévité de l’accord et s’il assurera vraiment la stabilité du Moyen-Orient et la paix dans le monde ?
Un traité concernant le contrôle des armements non conventionnels fonctionne réellement quand il existe une volonté de fer réciproque d’appliquer à la lettre toutes ses clauses. Dans le cas iranien rien n’indique l’engagement mutuel.
Déjà en mars 2004, des inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) avaient découvert dans le site nucléaire de Lavizan-Shian, six bâtiments détruits et enterrés.
Téhéran s’était engagé à autoriser les inspections dans le cadre d’un accord de garanties de l’AIEA. Pourtant, les Iraniens ont rendu leur mission impossible en dissimulant toute preuve de radioactivité.
Depuis 2004 à nos jours les Iraniens poursuivent ce dangereux jeu avec les inspecteurs. Certes, les puissances du P-5 plus un (Chine, France, Russie, Royaume-Uni et États-Unis et l’Allemagne) ont conclu un accord nucléaire avec l’Iran en 2015 mais celui-ci n’englobait pas l’ensemble de la menace iranienne notamment les missiles balistiques.
Dans les années 1990, lorsque l’ONU rédigeait des résolutions sur les armes de destruction massive employés par Saddam Hussein en Irak, elle exigeait que tous les missiles balistiques au-delà de la portée de 150 kilomètres soient retirés ou détruits sous supervision internationale. Ces missiles étaient complétement interdits. On ne pouvait les fabriquer ou les transférer à des tiers tel que le Hezbollah, la milice chiite libanaise.
Une décennie plus tard, aucun contrôle de ce type n’a été créé pour l’Iran dans le cadre du JCPOA. Par conséquent, la capacité de missiles balistiques de l’Iran a augmenté, à la fois en nombre, en puissance, en distance et en qualité de précision.
Aujourd’hui, avant même de produire un engin nucléaire, l’Iran modifie l’équilibre des forces dans la région. En janvier 2020, les Iraniens ont attaqué les troupes américaines installées dans la base aérienne d’Ayn al-Assad à l’ouest de l’Irak. Les Houthis pro-iraniens au Yémen, utilisent des missiles balistiques et des drones. Durant ces trois dernières années, ils ont lancé des frappes contre Riyad, la capitale saoudienne.
Le chef du Commandement central américain, le général Kenneth McKenzie, a indiqué récemment que l’Iran disposait désormais de 3 000 missiles balistiques, et le Hezbollah de plus de 150 000 roquettes-missiles.
Les partisans de l’accord sur le nucléaire justifient leur signature en expliquant que celui-ci contribuerait à modérer le comportement général des Iraniens. En réalité, c’est exactement le contraire qui s’est produit.
Selon une étude britannique, le nombre de milices militantes chiites a rapidement augmenté. Le Moyen-Orient est devenu beaucoup plus dangereux. La levée des sanctions économiques occidentales a préparé le terrain pour le financement des milices en Irak, en Syrie et au Yémen.
Le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) est devenu le fer de lance pour recruter des milices et propager la terreur. Comment donc gommer les pasdarans de la liste noire des terroristes ?
Rappelons brièvement que les Gardiens de la révolution islamiste sont responsables depuis 1979 à une longue série d’attentats sanglants notamment en 1983, à Beyrouth, où 241 militaires américains avaient perdu la vie.
Après les attentats spectaculaires du 11 septembre 2001 contre l’Amérique, les Occidentaux avaient alerté sur les menaces de la part d’organisations sunnites comme al-Qaïda. Cependant, un puissant militantisme chiite encouragé, entrainé et financé par l’Iran se répand partout. Comment pouvoir le négliger ?
Enfin, sans un profond changement des intentions iraniennes envers les Occidentaux, les pays européens pourraient bientôt devenir les véritables cibles des missiles balistiques iraniennes.
Cet article a été initialement publié dans le journal britannique Sunday Telegraph.