L’Europe et le phénomène Lieberman

La tournée du chef de la diplomatie israélienne en Europe est importante et montre que le gouvernement Netanyahou accorde une priorité majeure à l’avenir des relations avec l’Union Européenne, tout en sauvegardant  l’amitié  solide et profonde avec les Etats-Unis.
Pour son premier voyage à l’étranger, Lieberman a choisi de rencontrer les dirigeants européens pour leur exposer sa nouvelle politique. Hélas, tous les accords de paix et les négociations avec les Palestiniens ont échoués et ont été bafoués depuis les accords d’Oslo signés en 1993. Jérusalem désire poursuivre le dialogue et  n’a aucune intention de saboter le processus de paix en cours et de ne pas respecter les engagements internationaux comme le pensent certaines chancelleries. Cependant, Jérusalem a aussi le droit et le devoir de  proposer un nouveau plan de paix et réviser les enjeux et la nouvelle donne au Moyen-Orient, face aux menaces de l’Iran et ses satellites, le Hezbollah au Nord et le Hamas au Sud. Ces menaces et le fléau du terrorisme visent aussi le bassin méditerranéen et une partie du Vieux continent et les voies maritimes, et donc une concertation, un dialogue ouvert et franc avec nos amis européens est nécessaire et  pourrait être très constructif pour les deux parties.
Israël et l’Europe partagent les mêmes valeurs universelles et démocratiques. La place de l’Etat juif  est déjà en Europe sur le plan économique, technologique et spatial et donc l’Union Européenne a intérêt  à consolider ses relations  avec Israël dans les domaines stratégiques et militaires et dans la lutte anti-terroriste.
Il est regrettable que  l’Europe conditionne la consolidation de ces relations et pratique un certain chantage. C’est inadmissible! Comment, Israël  pourra offrir à l’Union Européenne, un rôle d’influence dans le processus de paix si elle même sanctionne l’Etat juif qui représente la moitié du conflit. Il est inconcevable que le président Sarkozy, ami sincère d’Israël, hésite de rencontrer le chef de la diplomatie israélienne. Tous les ministres des Affaires étrangères et notamment celui de la France sont reçus à Jérusalem avec tous les égards par le président de l’Etat et le Premier ministre, même si le protocole ne l’exige pas. C’est une règle de conduite entre pays amis. Le dialogue et le contact est primordial pour aplanir les divergences et convaincre ses bonnes intentions. Lieberman n’est pas un diplomate, c’est un homme politique, un chef de parti, franc et direct qui ne pratique pas la langue de bois. On peut critiquer son style, ne pas accepter sa politique, mais l’Europe doit le faire avec respect et sincérité. L’Etat juif est indépendant et souverain et aucun pays n’a le droit de le mépriser ou le considérer comme une ancienne colonie…Des chefs d’Etats étrangers et notamment le président iranien n’ont-ils pas été reçus en grande pompe en dépit du fait qu’ils souhaitent anéantir l’Etat d’Israël par la lutte armée, le terrorisme et  l’arme nucléaire? Ne s’agit-il pas d’une politique européenne dépassée et mercantile?
La politique actuelle du gouvernement Netanyahou-Barak-Lieberman, n’est pas belliqueuse et ni menaçante, elle représente simplement, l’opinion de la majorité écrasante des Israéliens. La volonté d’un peuple démocratique est honorable et respectable, et l’Europe devrait s’habituer au langage clair et sincère des nouveaux dirigeants israéliens. Le double jeu et les propos ambigus ne sont plus acceptables. D’ailleurs, ils n’ont pas abouti à des résultats concrets et tangibles. Face aux menaces réelles, il est interdit de se bercer d”illusions romantiques afin de pouvoir regarder la réalité en face.