L’Etat d’Israël est Juif par excellence!

Israël_blasonInspiré par les propos de Shimon Pérès et encouragé par le chef de l’opposition travailliste, et certains éditorialistes de la presse israélienne, John Kerry pense que l’insistance de Netanyahou à exiger une reconnaissance d’Israël comme « Etat juif » est une question superflue susceptible de faire échouer les négociations de paix avec les Palestiniens.

Au moment où Mahmoud Abbas rencontre le président Obama à la Maison Blanche cette question devrait être clarifiée car elle est fondamentale, et elle est en réalité la racine du conflit avec les Arabes. En revanche, « la fin de l’occupation des Territoires » n’est qu’une revendication parmi d’autres des Palestiniens puisque le conflit dure depuis plus d’un siècle.

Le 29 novembre 1947, les Nations unies ont approuvé le partage de la Palestine en demandant la création d’un Etat Juif et d’un Etat arabe. Soulignons que cette résolution ne mentionne pas la création spécifique d’un « Etat palestinien », comme d’ailleurs la Résolution 242 du 2 novembre 1967 ne mentionne pas le terme OLP ou Palestiniens.

66 ans après la fameuse Résolution 181 et la création officielle d’Israël, nous assistons encore à une campagne de désinformation et de délégitimation avec le refus catégorique de reconnaître l’Etat d’Israël comme Etat juif et Jérusalem comme sa capitale. Bizarre et absurde de constater aussi que nos ennemis nous considèrent toujours comme Juifs ou sionistes et non pas Israéliens.

Il ne s’agit pas de sémantique ni de superfluité mais d’une question grave et importante dans le temps et dans l’espace. Les mots ont une signification précise et sérieuse. Chaque mot prononcé ou écrit, chaque parole ou signature, est un gage pour notre peuple. Nous refusons de jouer avec l’avenir de nos enfants et avec notre sécurité.

Notre Histoire trimillénaire sur cette terre est légitime et spécifique, il est naturel de définir notre propre Etat selon nos aspirations et comme le seul pays au monde à majorité juif. Nous avons aussi le devoir de sceller l’avenir de l’Etat d’Israël dans des frontières sûres et défendables.

Rappelons que le fondateur du sionisme Theodor Herzl a publié en 1896 un ouvrage intitulé tout naturellement L’Etat des Juifs (Der Judenstaat). Soulignons aussi que le 14 mai 1948 Israël proclamait officiellement l’indépendance de « l’Etat juif dans le pays d’Israël ».

Depuis 1948, Arabes et Musulmans, sunnites comme chiites, refusent de reconnaître le caractère juif de l’Etat d’Israël. Les raisons sont multiples, historiques et religieuses. Pour les Palestiniens, le refus est plus spécifique et se focalise sur ce qu’ils appellent la Nakba (la catastrophe). Ils revendiquent avec force « le droit au retour » de tous les réfugiés ayant pris le chemin de l’exil durant la guerre d’indépendance d’Israël. Ces réfugiés devraient donc revenir avec leur familles dans leurs « propres foyers » à Jaffa, Safed, Haïfa ou Jérusalem… Soulignons que les Palestiniens qui avaient refusé l’exil vivent toujours dans le cadre de l’Etat juif et refusent de s’installer un jour dans le futur Etat palestinien. Ils représentent actuellement plus de 18% de la population israélienne soit presque un million et demi, représentés démocratiquement par des députés au sein d’une Knesset juive.

Le « droit au retour » est non seulement une revendication « humanitaire » comme le prétendent les Arabes mais en réalité une forte revendication pour revenir au plan de partage sur les lignes de 1947 et non sur les lignes d’armistice de 1949. En observant les deux cartes nous pourrions comprendre facilement l’immense différence dans le tracé des frontières. Rappelons aussi que dans le cadre des traités de paix signés avec l’Egypte et la Jordanie, Israël avait déjà des frontières bien déterminées avec ses deux voisins. Ce n’est pas le cas avec la Cisjordanie annexée par la Jordanie en 1951.

En se basant sur des faits historiques et des documents irréfutables, la polémique sur « Israël Etat juif » est donc inutile et ne mine en rien les négociations de paix comme le prétendent les Palestiniens, les Européens ou les Américains.

Devant le Sénat américain, John Kerry a précisé que Yasser Arafat avait déjà reconnu l’existence de l’Etat juif lors de son fameux discours prononcé à Alger le 14 novembre 1988. En relisant le discours et la déclaration politique du Conseil National Palestinien publiée le lendemain, ainsi que tous les documents officiels qui ont suivi, nous pouvons affirmer qu’Arafat n’a jamais reconnu l’existence d’Israël comme Etat juif. Le mot « caduque » qu’il avait prononcé à Paris, du bout des lèvres, se référait à l’avenir de la Charte de l’OLP. Ce fut le cas pour les Accords d’Oslo de 1993. Si Kerry insiste, alors pourquoi est-il si difficile à Mahmoud Abbas de dire, 20 ans plus tard, ce qu’Arafat aurait déclaré et signé : « Oui ! Je reconnais l’existence de l’Etat juif » !? Son refus comme celui de la Ligue arabe prouve leurs mauvaises intentions et leurs interminables revendications futures.

Dans ce contexte, nous nous éloignons, hélas, d’un accord de paix. Mais à qui la faute ? Obama et Kerry ne devraient-ils pas l’imputer directement aux Palestiniens? Ne devraient-ils pas exiger cette reconnaissance du Hamas ? Ne représente-t-il pas la moitié du peuple palestinien ? Pourquoi cette valse hésitation dans la politique américaine ? Pour justifier un processus ? Des promesses ? Un accord cadre non applicable ? Redorer le blason des Etats-Unis dans la région ? Pourquoi ne pas imposer au dirigeant palestinien une simple et pure vérité historique : la reconnaissance d’Israël comme le seul Etat Juif par excellence ! Ne savent-ils pas qu’une faiblesse américaine encourage les Arabes à s’obstiner dans leur revendication ?

La question de l’Etat Juif est fondamentale sur tous les plans et seule une reconnaissance officielle pourra aboutir à une paix viable, une paix sincère que nous souhaitons tous ardemment.

Freddy Eytan