Les Verts, Israël et la cause palestinienne

Celui qui consulte le site Web du Parti Vert aux États-Unis, ou ailleurs à travers la planète, souhaite être informé sur les nobles objectifs du mouvement écologique, et sur ses justes valeurs pour protéger l’environnement. 

En effet, cela touche la durabilité et l’intégrité même de notre existence et elles sont bien entendu prioritaires et prévalent sur les questions politiques, souvent partisanes.

Dans un monde en proie à des catastrophes environnementales et écologiques, confronté à des crises morales et humanitaires tels que des bombardements délibérés et des massacres de civils, des expulsions massives, le déni des droits fondamentaux sociaux, culturels et religieux, des agressions racistes d’immigrants et autres, il est bien curieux que des membres du Parti Vert américain aient choisi de concentrer l’essentiel de leur campagne contre l’Etat d’Israël.

Ils ne sont pas les seuls, les Verts néerlandais se sont prononcés récemment en faveur du boycott d’Israël. Ils comptent 14 sièges au Parlement. Ils justifient le BDS (Boycott, Désinvestissement et Sanctions contre Israël) « comme moyen légitime d’aider les Palestiniens dans leur lutte pour la justice ». Pourtant, le boycott des biens ou produits israéliens est légal dans toute l’Europe et dans d’autres pays du monde, la promotion de ce boycottage est bien une violation des lois anti-discrimination en France et en Espagne.

Rappelons que la loi française définit comme discrimination « le fait d’entraver l’exercice normal d’une activité économique quelconque » (art.225-2 code pénal) en raison de « l’appartenance ou de la non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une Nation, une prétendue race ou une religion déterminée. » (Art.225-1) et la punit « de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende ». Elle punit comme provocation « Ceux qui […] auront provoqué à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée… d’un emprisonnement d’un an et d’une amende de 45 000 € ou de l’une de ces deux peines seulement […] » (24 alinéa 8 de la loi du 29 juillet 1881)

Les champs israéliens près de Gaza ravagés par le Hamas (AFP/J. Guez)

La politique des Verts est d’autant plus étonnante qu’Israël est l’un des seuls États à exceller dans les valeurs chéries par ce mouvement : Il protège par des moyens novateurs l’environnement, réduit la pollution, purifie les eaux usées, dessale l’eau de mer, et reboise et protège les ressources naturelles.

Il est d’autant plus curieux que le Parti Vert en Amérique se considère comme suffisamment crédible et autoritaire pour plaider en faveur du démantèlement de l’État d’Israël et le remplacer par « la création d’un État laïc et démocratique pour les Palestiniens et les Israéliens de la Méditerranée au Jourdain. »

Le 12 septembre 2018, le Parti vert américain a écrit au procureur de la Cour pénale internationale au nom du « peuple palestinien opprimé et assiégé qui proteste pacifiquement pour son droit de retour », accusant Israël de crimes contre l’humanité et notamment de génocide.

Dans une lettre datée du 12 septembre 2018, adressée au procureur de la Cour pénale internationale, ce Parti américain demande à la CPI, d’user de son autorité pour établir et préserver la paix et la justice dans le monde entier, et ce de toute urgence pour le peuple palestinien opprimé et assiégé qui protestait pacifiquement chaque semaine pour son droit à la justice universelle.

La lettre affirme que les Palestiniens « se sont principalement défendues avec des pierres, des ballons et des pneus brûlés, des roquettes artisanales et des kamikazes tragiques face à la frontière fortement bloquée de Gaza où des tireurs isolés ont tiré à balles réelles et du gaz lacrymogène. »

La lettre demande également à la CPI d’enquêter sur la question des colonies de peuplement. Cette lettre s’inscrit dans la politique anti-israélienne officielle des Verts en Amérique et en Europe. Elle justifie que la résistance armée palestinienne est légitime en vertu du droit international lorsqu’elle vise des cibles non civiles. Une telle politique, basée sur des informations fausses et trompeuses et sur laquelle reposent deux poids deux mesures et des préjugés aigus, blanchit et justifie la violence et la terreur palestiniennes. Elle ignore et légitime la terreur et la violence contre Israël, ses citoyens et ses villes et villages, émanant de groupes terroristes palestiniens à Gaza et en Cisjordanie ; ainsi que les milliers de roquettes dirigées contre des villes et des villages israéliens.

Un terroriste du Hamas prépare un engin incendiaire (AP/ W. Nassar)

Ce Parti américain ignore les graves violations palestiniennes de certains des principes écologiques les plus fondamentaux et les plus importants qui devraient constituer la raison d’être de tout véritable mouvement Vert. La pollution délibérée de l’air causée par la combustion massive de pneus, l’incendie volontaire des produits agricoles par l’utilisation de cerfs-volants et de ballons explosifs et la pollution des sources d’eau.

En envoyant des cerfs-volants et des ballons incendiaires pour enflammer de vastes étendues de terres agricoles en Israël, détruire des récoltes, terroriser et blesser des habitants de villes et de villages d’Israël et armer des cerfs-volants et des ballons avec des engins explosifs et incendiaires, les Palestiniens violent délibérément une importante Convention contre la terreur pour la répression des attentats terroristes à l’explosif (1997). Cette convention érige en infraction le fait de donner intentionnellement, de décharger ou de faire détoner un engin explosif ou un autre engin mortel contre un lieu public, afin de causer une destruction considérable de ce lieu et une perte économique.

L’importance de la protection de l’environnement est un élément central des engagements pris par les Palestiniens dans les Accords d’Oslo, par lesquels ils se sont engagés à « protéger l’environnement et à prévenir les risques, dangers et nuisances pour l’environnement, y compris tous les types de pollution des sols, de l’eau et de l’air », ainsi qu’à « réagir à des événements ou à des accidents susceptibles de générer une pollution de l’environnement, des dommages ou des dangers ».

En encourageant, en organisant et en soutenant ouvertement la pollution atmosphérique corrosive et l’incendie de l’infrastructure agricole d’Israël, les dirigeants palestiniens, ainsi que le Hamas, violent les accords d’Oslo. Le Parti Vert préfère ignorer ces violations palestiniennes et accuser plutôt Israël.

Le parti Vert américain préfère sanctionner Israël que les vrais coupables de crimes humanitaires et écologiques

Un mouvement écologique devrait préférer laisser de telles questions aux agences gouvernementales respectives, ainsi qu’aux instances politiques internationales telles que les Nations Unies et ses agences spécialisées chargées de ces dossiers.

Ce mouvement adhère à la campagne de boycott et de sanctions du BDS visant à saper l’existence même d’Israël, en croyant naïvement « que le BDS peut devenir le moyen non-violent le plus efficace pour instaurer la justice et une paix véritable entre Palestiniens et Israéliens ». De cette manière, il soutient la propagande hostile et irresponsable propagée par des éléments cherchant à détruire et à délégitimer Israël.

Il est étrange et même triste que la politique étrangère du Parti Vert aux États-Unis soutienne manifestement les organisations terroristes et les régimes voyous dans l’intention, notamment, de saper l’existence même d’Israël.

Il ignore la construction massive de tunnels terroristes à partir de Gaza, l’utilisation délibérée d’enfants en tant que boucliers humains contraints de se placer au premier plan des manifestations et des attaques violentes pour dissimuler la présence de terroristes du Hamas et susciter la sympathie de la communauté internationale.

Obliger des enfants à servir de boucliers humains au premier plan des manifestations et des attaques violentes contre la barrière de la frontière pour dissimuler la présence de terroristes du Hamas est une violation cynique et cruelle et une forme de sévices.

Encourager et inciter les enfants à construire, armer et faire voler des cerfs-volants incendiaires au-dessus du territoire israélien, en plus de violer les normes et conventions environnementales susmentionnées, constitue une violation du Droit international humanitaire concernant la protection des enfants contre toute implication dans les hostilités.

L’utilisation de boucliers humains par le Hamas est un crime que devraient dénoncer les Verts

Ces activités violent les traités interdisant la participation d’enfants à la guerre, principalement la Convention internationale de 1989 sur les droits de l’enfant, dont sont signataires les Palestiniens, interdit à des enfants de moins de 15 ans de participer directement aux hostilités. En outre, les Protocoles de 1977 aux Conventions de Genève, et le Statut de la Cour pénale internationale liste de tels abus sur des enfants comme des violations graves des lois et coutumes applicables aux conflits armés.

Le fait que le Hamas publie fièrement des images de milliers d’enfants soldats entraînés dans des camps et lors de cérémonies de « remise des diplômes », notamment des attaques contre des maquettes de bases israéliennes, des enlèvements et des coups de couteau, n’est évidemment pas perçu par les Verts comme une violation de ses principes fondamentaux.

Le fait que le Parti Vert des États-Unis choisisse de fermer les yeux sur de tels abus flagrants des normes internationales fondamentales et préfère blanchir et justifier cette opposition en le qualifiant d’ « opposition non violente », tout en accusant Israël de crimes de guerre, ôte à l’hypocrite Parti Vert américain toute crédibilité.

Sous couvert de principes écologiques, il manipule et induit en erreur le grand public en l’identifiant à une propagande extrême et biaisée, qui exclut Israël au lien de pénaliser les véritables contrevenants aux normes humanitaires et environnementales.

Alan Baker

 


Pour citer cet article

Alan Baker, « Les Verts, Israël et la cause palestinienne », Le CAPE de Jérusalem, publié le 6 mars 2019 : http://jcpa-lecape.org/les-verts-israel-et-la-cause-palestinienne/

Illustration de couverture : Violences pendant la “marche du Retour” organisée en 2018 par le Hamas sur la frontière entre la bande de Gaza et Israël.

NB : Sauf mention spéciale, toutes les illustrations sont libres de droits.

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