Les slogans faux et malveillants des dirigeants palestiniens

Manifestation anti-israélienne à Londres, le 5 juin 2018

Manifestation anti-israélienne à Londres, le 5 juin 2018 (Alisdare Hickson/Flickr/CC BY-SA 2.0)

Récemment, lors d’une conférence de presse conjointe avec le Chancelier allemand, le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas a comparé la situation dans les Territoires à un Etat d’apartheid et à la Shoah. « De 1947 à aujourd’hui, Israël a commis 50 massacres dans 50 villes palestiniennes (…) 50 massacres, 50 holocaustes et encore aujourd’hui, il y a chaque jour des morts causées par l’armée israélienne », a déclaré Mahmoud Abbas en arabe.

Malgré tous ses démentis et les clarifications de l’Autorité palestinienne, Abbas demeure un négationniste, il ne pourra pas gommer son passé puisqu’il a écrit en 1982 à Moscou, une thèse de doctorat sur le sujet. 

Il affirmait que le chiffre de six millions de victimes de la Shoah était très exagéré et que les sionistes avaient coopéré avec les nazis.

Mahmoud Abbas a prononcé ses monstrueux mensonges en Allemagne, à Berlin…dans les salons du Chancelier Olaf Scholz. Une scène absurde, scandaleuse et révoltante devant un chancelier allemand éberlué. Comment ne pas réagir à chaud à ses propos monstrueux ? Faire la comparaison, l’amalgame, entre le conflit palestinien ou tout autre guerre avec la Shoah banalise fortement le génocide des Juifs et prouve légèreté et un manque flagrant de rigueur historique.

La singularité de la Shoah se distingue non seulement par la dimension quantitative du massacre systématique que dans la désignation des victimes. Des hommes, des femmes et des enfants ont été marqués de l’étoile jaune, déclarés publiquement coupables puis exterminés parce qu’ils étaient nés Juifs.

Symbolique aussi de prononcer des propos aussi horribles, 50 ans après le massacre des 11 athlètes israéliens aux jeux olympiques de Munich. Rappelons que Mahmoud Abbas a été l’administrateur et le financier de cette attaque terroriste avec Abou Daoud, le cerveau de l’opération…relâché après par la France de Giscard…  Aujourd’hui encore, il finance et paye des salaires aux auteurs des attentats et à leur famille.

Les dirigeants palestiniens sont orfèvres dans le mensonge et la réécriture de l’Histoire.

De la renaissance de l’Etat juif jusqu’à ce jour, ils poursuivent le même narratif de la délégitimation et du rejet, tout en employant la mauvaise foi et le double langage, et toujours sans aucun scrupule. C’est une évidence, ils emploient le terme Nakba (catastrophe) pour minimiser l’importance et la singularité de la Shoah des Juifs et délégitimer l’Etat Juif.  

Ils prononcent des termes, des mots et des slogans sans connaitre leur définition exacte, leur véritable origine, et le sens historique et juridique.

Etat de Palestine, Territoires palestiniens occupés, frontières de 1967 ou Etat d’apartheid sont employés souvent et faussement par les dirigeants palestiniens et par les propagandistes qui cherchent à délégitimer et à saper Israël et à le représenter comme une entité illégale et criminelle.

Alan Baker

Voici les commentaires de l’ambassadeur Alan Baker, ancien conseiller juridique du ministère des Affaires étrangères et expert en Droit international :

Au fil des ans, les États, les dirigeants, les organisations internationales et les médias internationaux et israéliens ont développé une tendance à répéter sans cesse certains slogans et mots à la mode internationalement reconnaissables dans le but de dicter et d’influencer un récit politique partisan distinct contre Israël.

Cette tendance devient un phénomène permanent et entrave de plus en plus toute véritable tentative de réconciliation entre les peuples palestinien et israélien.

La répétition de telles expressions et termes dans toutes les discussions et dans tous les rapports sur les événements et les développements dans le contexte du différend israélo-palestinien est juridiquement inexacte et manifestement trompeuse.

Bien que de telles utilisations puissent émaner de l’ignorance quant à la véritable signification de ces expressions et mots à la mode et des faits réels et du contexte juridique des diverses questions, il est plus probable qu’elles soient délibérément destinées à induire le public en erreur.

Le terme « Apartheid » pour exemple, a été initialement préconisée par Yasser Arafat et adoptée par des groupes d’ONG lors de la Conférence discréditée des Nations Unies sur le racisme de 2001 à Durban. Ce terme tente de déformer délibérément le propre système constitutionnel et juridique d’Israël et son administration des territoires conformément aux normes et principes du droit international humanitaire. Il dénature et sape en outre les engagements mutuels israéliens et palestiniens dans les accords d’Oslo, en attendant le règlement négocié du statut permanent des territoires.

En tant que tel, il tente d’établir une équivalence fausse et trompeuse avec l’ancien régime d’apartheid sud-africain.

L’adoption de cette affirmation malveillante indique un manque de compréhension et même une ignorance totale de la nature et des composantes racistes des définitions internationales acceptées du phénomène de l’apartheid. Cela n’en est pas moins révélateur d’un manque de compréhension encore plus profond du caractère de l’État d’Israël en tant que société ouverte, pluraliste et démocratique.

L’absence totale de toute équivalence entre Israël et son administration des territoires et l’ancien régime d’apartheid en Afrique du Sud est si flagrante que l’on ne peut que supposer que ceux qui emploient une telle équivalence manipulent et trompent l’opinion internationale de manière délibérée et malveillante. Ce faisant, les partisans de cette affirmation cherchent à remettre en question la légalité même et la base de l’existence de l’État d’Israël et encouragent finalement l’imposition d’un régime de sanctions internationales contre Israël calqué sur les actions contre l’ancien régime d’apartheid en Afrique du Sud.

La comparaison d’Israël à ce régime sous la domination de la suprématie blanche a été totalement rejetée par ceux qui ont une compréhension intime de l’ancien régime d’apartheid, en particulier les experts d’Afrique du Sud. Israël est connu et accepté comme une société multiraciale et multicolore, et sa population arabe jouit constitutionnellement d’une égalité et d’une liberté d’expression complètes. Il participe activement au processus politique, élit ses membres à la Knesset et est représenté au gouvernement, au parlement (Knesset) et à la Cour suprême d’Israël. Chaque communauté religieuse en Israël a son propre système judiciaire religieux, appliquant respectivement la charia ou la Halacha, la loi hébraique.

La loi israélienne considère le judaïsme, l’islam et le christianisme comme des religions officielles et garantit constitutionnellement une liberté et une égalité complètes pour tous. Ceci est différent des États arabes et autres où une religion est déclarée religion d’État ou des pays occidentaux où le christianisme est considéré comme la religion prédominante. C’est très différent de ces pays musulmans comme l’Iran, le Pakistan et l’Arabie saoudite, où certaines zones, villes et routes sont réservées aux « musulmans uniquement » et où les femmes sont traitées comme des citoyens de seconde classe et les communautés LGBT comme des criminels.

L’incitation ou la pratique du racisme en Israël est une infraction pénale, comme toute discrimination fondée sur la race, la religion, le sexe ou le genre. Les écoles, les universités et les hôpitaux israéliens ne font aucune distinction entre Juifs et Arabes.

Il est grand temps que la communauté internationale, les dirigeants, les parlementaires, les représentants des médias et les organisations internationales et régionales cessent tout simplement de se laisser manipuler et influencer aveuglément par de faux clichés et des mots à la mode. Toute considération sérieuse et sincère de la nécessité de résoudre le différend entre Israël et les Palestiniens ne peut s’appuyer sur de tels slogans, qui sont générés et utilisés pour dicter de manière malveillante un faux récit international.

Voir l’intégralité de l’article et ses références sur le site anglais du JCPA-CAPE:
https://jcpa.org/false-and-malicious-catchphrases-and-buzzwords-in-the-israeli-palestinian-context/