Les provocations du Hezbollah devant l’étau autour du Hamas

Freddy Eytan

Hassan Nasrallah continue à jouer avec le feu. C’est un homme dangereux qui risque de commettre une grave erreur d’interprétation concernant la riposte israélienne. Il devrait être mis en quarantaine, au ban de la société, et traduit en justice. La liste de ses crimes contre l’Humanité est longue. Il est temps de mettre un terme à tout ce manège. Comment les Occidentaux peuvent-ils accepter le diktat d’un prêtre chiite ? Dialoguer avec celui qui cache une arme sous la soutane, qui cultive la mort aux juifs et déclare la guerre au monde libre. Comment être insouciant à celui qui depuis 1992 fait la pluie et le beau temps dans le pays du Cèdre et dicte l’ordre du jour politique et internationale.

Rusé comme un renard, manipulateur au sourire sournois, ses discours belliqueux gagne le cœur des foules arabes, intimide les Occidentaux, et fait surtout peur aux Libanais. En réalité, Hassan Nasrallah cherche en vain le soleil ; traqué par le Mossad et Tsahal, il vit sous terre tel un animal hypogé mais avec un luxe de palace et toute une technologie de pointe. A partir d’un bunker truffé d’armes, de munitions et de gorilles, il dirige sa milice avec la bénédiction des ayatollahs iraniens.  

Certes, Israël ne sous-estime pas la force du Hezbollah et ne prend pas ses violentes diatribes à la légère, mais comment tolérer les agressions quotidiennes ? L’intolérable situation dans laquelle des dizaines de milliers d’Israéliens, habitants le long de la frontière, quittent subitement leurs foyers et se réfugient ailleurs.   

Le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah

Le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah

C’est clair, malgré les démentis et les grotesques mensonges de Nasrallah, toutes les preuves indiquent que l’Iran finance (800 millions d’euros par an), téléguide et entraine les milices chiites pour qu’elles poursuivent les attaques contre l’Etat juif et ses alliés occidentaux.

Malgré son impopularité et ses intrigues machiavéliques, Nasrallah se présente comme le leader providentiel des Libanais mais en réalité il demeure une marionnette manipulée par les ayatollahs d’Iran. Dans ce théâtre de l’absurde on se demande d’ailleurs quel est le rôle exact de la Force intérimaire des Nations-Unies au Liban ? A quoi servent-ils tous les observateurs de la Finul installés près de la frontière depuis plusieurs décennies ? On peut aussi tristement sourire en apprenant que l’Iran préside désormais le Forum social du Conseil des droits de l’Homme à l’ONU…

Rencontre des dirigeants du Hamas avec Ali Khamenei

Rencontre des dirigeants du Hamas avec Ali Khamenei (Bureau de Khamenei)

En réalité, depuis la Deuxième guerre du Liban de 2006, Nasrallah tremble de peur et n’ose plus se lancer dans une nouvelle aventure mais il demeure toujours imprévisible.  

D’ailleurs, il a commis plusieurs erreurs tactiques et s’est bien trompé sur la résilience israélienne. Il avait cru que le refroidissement des relations avec Washington et les déchirements au sein de la société israélienne présentaient un moment propice pour déclencher une nouvelle guerre contre l’Etat juif. Après avoir crié victoire sur l’accord maritime et suite à ses manœuvres simulant des attaques contre des villages israéliens du Golan et de la Haute-Galilée, Nasrallah prétextait qu’Israël viole, selon lui, des accords frontaliers internationaux, qu’il annexe des terres d’un village, construit une barrière illégale et qu’il refuse de restituer une ferme libanaise revendiquée aussi par la Syrie.  Des litiges qui ne datent pas d’aujourd’hui et remontent au tracé des frontières libano-syriennes depuis l’indépendance du Liban, après les Accords Sykes-Picot de 1916…

Nasrallah réécrit l’histoire et oublie que le pays du Cèdre a signé des accords d’armistice en 1949 ; il n’a pas participé à la guerre des Six Jours et c’est bien l’OLP d’Arafat et l’invasion syrienne qui ont plongé le pays dans des guerres civiles interminables plongeant le pays dans l’anarchie et le marasme économique.

Israël avait créé une « bonne frontière » qui s’est transformée en une guerre contre l’OLP en 1982 mais s’est retiré complétement du sud-Liban en mai 2000. La résolution 1701 de l’ONU- votée juste après la Deuxième guerre du Liban de 2006- interdit clairement la présence du Hezbollah dans cette région. Jusqu’à ce jour, Nasrallah se moque éperdument de toutes les Résolutions du Conseil de sécurité et ridiculise les observateurs de l’ONU.

Le Hezbollah s’est permis sans aucune impunité de lancer des feux d’artifice et provoquer des incendies, d’organiser des manifestations, de tenter d’endommager la clôture de la frontière, de planter des positions d’observations, et des tentes en hissant l’étendard chiite. 

Depuis le 7 octobre 2023, Le Hezbollah permet aux factions palestiniennes de tirer sur des positions israéliennes notamment par des missiles antichars. Tsahal a renforcé considérablement ses unités à la frontière. La marine patrouille le long des côtes et l’aviation maitrise le ciel.  Chaque provocation est punie sévèrement. Depuis, on décompte des dizaines de morts et de nombreux blessés dans les rangs du Hezbollah. 

Israël ne souhaite pas ouvrir un nouveau front, une nouvelle guerre au Nord et préfère la voie diplomatique par l’intermédiaire des Américains ou des Français. Le peuple libanais n’est sans doute pas notre ennemi. Israël a été le seul pays qui est venu au secours des chrétiens maronites et a payé un prix très élevé. Mais comment ne pas planifier une guerre préventive devant les provocations quotidiennes ?  

Pour l’heure, la politique de la retenue domine et devant les pressions américaines les réactions de Tsahal sont minimes et ponctuelles pour éviter l’escalade. Jusqu’à ce jour, la forte dissuasion israélienne et les frappes aériennes en Syrie, empêche le Hezbollah à relancer les hostilités notamment à partir du plateau du Golan.      

Nasrallah focalise son combat islamique contre Israël en espérant voir un jour flotter l’étendard chiite sur les minarets des mosquées du mont du Temple et sur tous les édifices de Jérusalem. En fait, son dernier discours a profondément déçu les Palestiniens et surtout les chefs du Hamas. Contrairement aux promesses, Nasrallah ne vient pas à leur secours tandis qu’à Gaza, l’étau se resserre de plus en plus.

Sans le désarmement du Hezbollah et la réhabilitation de la souveraineté de l’État libanais, la situation chaotique au Liban ne changera guère. Dans aucun pays au monde une milice dicte le pas à une armée, à un Etat souverain et indépendant.

Sans un changement fondamental de la position internationale, le Liban perdra sa souveraineté et avec l’aide de l’Iran, il se transformera en Etat islamique chiite qui poursuivra ses activités terroristes. Durant plusieurs décennies, Israël a permis la montée en puissance du Hezbollah. Il ne pourra plus tolérer une déstabilisation permanente de son voisin du Nord et l’installation des unités des Gardiens de la Révolution à ses portes.

Le peuple libanais n’est sans doute pas notre ennemi. Israël a été le seul pays qui est venu au secours des chrétiens maronites et a payé un prix très élevé. En mai 1983, Jérusalem a même signé un accord de paix avec le Liban. Cet accord a été violemment bafoué par la Syrie et les chiites et n’a duré que 13 jours…

Déterminé à sauvegarder la stabilité dans toute la région, Israël tiendra toujours responsable l’Etat libanais. Si les provocations du Hezbollah se poursuivront, Tsahal se défendra avec toutes ses forces comme il le fait ces jours-ci à Gaza contre le Hamas. Le but est de gagner la guerre sur tous les fronts pour assurer demain la paix.