Les enjeux stratégiques devant la menace iranienne
L’Occident évite de changer de comportement à l’égard des menaces iraniennes et de ce fait complique la situation géopolitique. La fourniture de centaine de drones à la Russie en l’encourageant à poursuivre sa guerre contre l’Ukraine place l’Iran dans le champ de bataille, tandis que les Etats-Unis affirme que « l’Iran pourrait être complice de crimes de guerre ».
L’aide militaire iranienne à la Russie renforce considérablement la position israélienne selon laquelle l’Occident doit adopter une position plus ferme contre le régime des ayatollahs parce qu’il est engagé dans la lutte contre l’ordre mondial existant.
La frustration occidentale à l’égard de l’Iran est également alimentée par sa politique hésitante sur la question nucléaire. Les Iraniens refusent toujours que l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) surveille et contrôle les sites atomiques dont ceux dévoilés par le Mossad. Le régime islamique continue à accumuler de l’uranium hautement enrichi, ce qui leur permet d’atteindre le niveau requis pour produire plusieurs engins explosifs nucléaires en quelques semaines.
Parmi les autres réticences occidentales s’ajoute la violente répression journalières des Gardiens de la révolution contre les manifestations pour les droits humains, le soutien au terrorisme, et les discours belliqueux contre les Juifs et en faveur de l’anéantissement de l’Etat d’Israël.
Annoncer la mort de l’accord sur le nucléaire serait un aveu d’échec de l’Occident et particulièrement celui des administrations Obama et Biden. Le président Biden devra changer de tactique et se concentrer sur la présentation d’une option militaire crédible au lieu de choisir que la voie diplomatique.
Dans le contexte israélien, la réalité émergente vis-à-vis de l’Iran présente de nombreux risques mais aussi plusieurs opportunités.
Le transfert de systèmes avancés de défense aérienne, la fourniture d’avions russes (Sukhoi-35) et une assistance importante à l’industrie militaire iranienne pour augmenter la production de drones et de missiles amélioreront les capacités pour pouvoir attaquer Israël et rendront plus difficile des opérations israéliennes contre l’Iran.
Concernant les frappes de l’aviation israéliennes contre des cibles iraniennes en Syrie, il faut reconnaître que la Russie s’est abstenue de compromettre le mécanisme de coordination destiné à garantir la sécurité des avions israéliens et russes survolant l’espace aérien syrien. Cette politique restera probablement en vigueur dans un avenir prévisible, un levier pour s’assurer qu’Israël ne change pas de position sur la question de l’aide militaire à l’Ukraine. Cependant, les Iraniens pourraient exhorter les Russes à adopter une approche plus agressive envers Israël.
Au-delà de ces risques, l’aide iranienne à la Russie présente également des opportunités. Elle renforce la position israélienne selon laquelle l’Occident doit adopter une position plus résolue contre le régime islamique en Iran. La politique des ayatollahs repose sur une sentiment d’une mission idéologique religieuse universelle et dangereuse, qui pourrait mettre en péril les intérêts occidentaux au Moyen-Orient, une source énergétique essentielle pour l’Occident.
Dans ce contexte, reconnaître la gravité de la menace iranienne peut se traduire par une coopération militaire plus intense notamment sur le renseignement, entre les États-Unis et Israël, les pays occidentaux et les pays arabes pragmatiques. Cette coopération pourrait progresser dans l’expansion des accords d’Abraham, notamment par une normalisation progressive des relations avec l’Arabie saoudite.
Voir l’intégralité de l’article sur le site https://jcpa.org/article/irans-support-for-russia-increases-western-frustration-with-iran/