Les dommages aux vestiges du mont du Temple
Au cours de l’été 1999, le Waqf a entrepris des travaux de rénovation des galeries sous la mosquée Al-Aqsa, que l’on appelle « l’ancienne Al-Aqsa ». Ils comprennent le « double passage », le seul conservé dans son intégralité depuis l’époque du Second Temple. Quatre dômes ont été conservés dans ce double passage avec des inscriptions gravées dans la pierre, des travaux réalisés par des artisans juifs, il y plus de 2000 ans. Les corridors se sont transformés en parties intégrales avec la nouvelle mosquée : Al-Aqsa Al-Qadim.
D’importants dégâts ont été causés en été 2007. Le Waqf a demandé l’autorisation de creuser un fossé de plusieurs dizaines de mètres de long pour remplacer les lignes électriques. Par la suite, l’Autorité israélienne des Antiquités a publié des informations sur la découverte d’une « couche scellée de l’activité humaine », une couche de terre avec des fragments de poteries cassées trouvées sur place ; elles sont restées intactes depuis l’époque du Premier Temple. Vingt mètres au Sud, à l’est des Pas du Dôme du Rocher, une ancienne muraille a été découverte. Selon l’opinion des experts qui ont examiné sa position et sa taille, cette muraille pourrait bien être le mur Sud de la Cour des Femmes du Second Temple.
Malgré de nombreuses requêtes juridiques déposées, principalement par le Comité pour la prévention de la destruction des antiquités sur le Mont du Temple, la Cour suprême d’Israël n’est pas intervenue, même si ses membres sont bien conscients que des groupes islamiques violent continuellement les lois régissant la construction et les antiquités. Le Waqf, le mouvement islamique et divers groupes islamiques ont exploité la situation et ont gravement endommagé les vestiges du Mont du Temple.
Depuis 2004, les archéologues Gabi Barkai et Zachi Zweig fouillent les décombres du Waqf retirées du Mont du Temple et versées dans la vallée de Cédron. On a découvert de nombreux objets appartenant à la fin de la période des Rois de Judée (VIIIe et VII siècles avant l’ère chrétienne). La découverte la plus frappante fut un sceau imprimé avec des lettres de l’ancien script hébraïque datant des derniers jours du Premier Temple.
En 2002, l’archéologue hongrois Tibor Grull a visité le Mont du Temple. Il a découvert le cadre d’une tablette de pierre, un fragment d’une inscription latine monumentale qui portait le nom de Flavius Silva, le gouverneur de la province de Judée en 73-79 de l’ère chrétienne et celui qui a assiégé Massada.
Dans la foulée des accords d’Oslo en 1993, l’Autorité palestinienne, par le biais de son ministère des Cultes (Waqf) a systématiquement érodé le rôle administratif qui avait été assigné au Royaume hachémite de Jordanie, comme gardien des lieux saints musulmans sur le Mont du Temple de Jérusalem. En octobre 1994, l’Autorité palestinienne a même nommé son propre mufti pour Jérusalem, en remplaçant le candidat jordanien.
En dépit du fait que les accords d’Oslo ont reconnu la juridiction israélienne sur Jérusalem, dans l’attente du statut permanent, les gouvernements israéliens ont été réticents face à l’augmentation régulière des efforts de l’Autorité palestinienne d’élargir le contrôle religieux sur les Lieux saints à Jérusalem, spécialement sur le Mont du Temple. Depuis que le processus israélo-palestinien est lancé sous les auspices des Etats-Unis, Israël a souhaité éviter une crise diplomatique avec Washington. Ces considérations israéliennes ont continué à influencer les prises de décisions gouvernementales. L’attitude de Jérusalem n’a pas évolué même après le déclenchement d’une nouvelle Intifada en septembre 2000, et en dépit d’une violation flagrante des Accords d’Oslo.
Le 18 mai 2004, la commission parlementaire des Affaires intérieures et de l’environnement, s’est réunie pour délibérer sur les dangers possibles de l’effondrement du Mont du Temple du mur oriental. En effet, certaines pierres ont flanché et craquelé
Yehoshua Dorfman, le directeur de l’Autorité israélienne de la préservation des Antiquités, et Micha Ben Noun, directeur du département de l’inspection et de la délivrance des permis de construction à la mairie de Jérusalem, ont indiqué qu’ils s’étaient vus refuser l’accès au Mont du Temple et n’ont reçu aucune information sur ce qui se tramait. Les seules indications proviennent de la police israélienne et ne sont que partielles et ne peuvent donner un aperçu fiable sur les travaux entrepris.
Certes, la municipalité de Jérusalem a une responsabilité statutaire formelle pour le Mont du Temple, mais en pratique, ses inspecteurs n’ont ni accès et ni contrôle de la situation. Aucune des nouvelles n’est officielle et il n’existe aucun moyen d’obtenir des informations crédibles. Si le mur s’effondrait un jour, personne ne nous le dira, tous gardent le mutisme. »
Cette situation anormale existe depuis de longues années. Selon les instructions du Procureur général, les autorités de certification doivent procéder à des inspections de routine sur le Mont du Temple, mais en réalité, leurs pouvoirs sont limités. La municipalité de Jérusalem, la police israélienne et l’autorité des antiquités ont reçu l’instruction du procureur général de faire un rapport « de toute infraction grave découverte dans les lois régissant la planification ou les antiquités elles-mêmes ». Toutefois, le procureur général a interdit à la fois la municipalité et l’autorité des antiquités de prendre des mesures pour faire appliquer la loi notamment sur la démolition ou l’émission d’un ordre de démolition, de prendre des témoignages, d’effectuer des arrestations ou des mises en accusation sans coordination préalable avec son bureau.
La loi régissant le Mont du Temple est explicite en ce qui concerne la pleine juridiction de la loi israélienne sur les lieux. L’expert juridique, Shmuel Berkozitz explique que toutes les lois en Israël sont valables pour le Mont du Temple, car il est situé sur le terrain, qui fait partie de l’Etat d’Israël depuis l’unification de Jérusalem et l’application de la loi israélienne sur Jérusalem-Est, y compris le droit de la planification et la construction, 1965, et la loi des antiquités de 1978. Dès août 1967, le Mont du Temple et le Mur occidental ont été désignés comme des antiquités du patrimoine, faisant partie intégrale de la vieille ville de Jérusalem et de ses environs. Conformément à l’article 29(A) de la loi sur les antiquités, aucune mesure ne doit être effectuée, y compris des actions de construction ou de démolition, de terrassement, et modifier ou démanteler un patrimoine sans l’autorisation de l’Autorité des Antiquités.
Conformément à la loi, « les activités archéologiques sur les sites… qui sont juridiquement définis comme lieux saints, ne sont pas tributaires de la seule discrétion du Directeur Général de l’AIA. Les changements (les fouilles, la construction, la préservation des anciens murs, etc.) ne nécessitent pas l’approbation de la Commission ministérielle pour les lieux saints. Celle-ci est composée des ministres de la Justice, de l’Education et des Affaires religieuses.
Toutefois, les divergences énormes subsistent entre la loi écrite et la réalité sur le terrain.
Sur le Mont du Temple, les autorités israéliennes pratiquent avec le Wakf et les groupes islamiques, la politique de la “carotte et du bâton”.
Le prix est parfois élevé mais l’alternative serait une émeute tous les deux jours. La priorité absolue de l’Etat d’Israël sur le Mont du Temple est de préserver le calme car ce lieu saint est un emplacement très sensible.
Pour la même raison, la Cour Suprême traite les infractions de la planification et la construction avec des gants de velours, et elle n’oblige pas les autorités à appliquer la loi. Pendant des années, le tribunal a respecté la sensibilité de l’Etat à l’égard du Mont du Temple, et la compréhension affichée pour « les considérations » qu’il exerce. L’un après l’autre, elle a rejeté les recours formés par les divers groupes juifs prétendant que le Mont du Temple est d’une importance particulière pour eux. Résultat, les antiquités sont endommagées à plusieurs reprises et la loi israélienne et la souveraineté sont sans cesse bafouées.
Au début des années 1990, l’Autorité des antiquités a officieusement inspecté les activités du Wakf sur le Mont du Temple. Dan Bahat, archéologue du district de Jérusalem depuis de nombreuses années, a rendu compte de cette visite à la Cour Suprême. Il a été convenu que le Wakf tiendrait l’autorité informée de ses plans. En fait, rien n’a jamais été fait parce que le Wakf ne reconnaît pas officiellement la légitimité du contrôle israélien sur Jérusalem Est. Au fil de ces années, les inspecteurs des antiquités avaient les mains libres sur le Mont du Temple. Ils pouvaient circuler librement, se documenter, photographier.
En septembre 1996, la situation a complètement changé avec l’ouverture de la sortie nord du tunnel des Asmonéens, une extension du tunnel du Mur occidental. Suite aux émeutes, les inspecteurs de l’Autorité des Antiquités ont vu leur démarches limitées à des sentiers réservés aux touristes et se sont vus refuser l’accès au reste du Mont du Temple, en d’autres termes, ils ont eu l’accord d’un accès partiel au site où il était interdit de prendre des photos. D’importants sites souterrains ont été traités par le Wakf comme sa priorité exclusive et furent interdits aux inspecteurs israéliens, y compris les Ecuries de Salomon, la vieille mosquée Al-Aqsa et la zone de la surface de la porte d’Or.
Depuis le déclenchement de la seconde Intifada en septembre 2000, même cet accès partiel pour les inspecteurs est interdit. Le Wakf a fermé l’entrée à tout israélien qui souhaite se rendre au Mont du Temple.
Les dégâts causés aux vestiges du Mont du Temple sont considérables. Au cours de l’été 1999, le Wakf a entrepris les travaux de rénovation des galeries sous la mosquée Al-Aqsa ce que l’on appelle l’ancienne Al-Aqsa. Le Wakf a longuement fouillé et fait des changements irréversibles, et les passages sont devenus partie intégrale de la nouvelle mosquée, Al-Aqsa al-kadim. Les membres de l’autorité des antiquités en 2000 la nomment « un ensemble de distorsion archéologique ».
En novembre 1999, le Wakf et le mouvement islamique israélien ont entrepris un énorme chantier au sud du Mont du Temple. Une excavation de 1600 m2 de surface et 15 mètres de profondeur. Ils ont exposé quatre anciennes arches, de quatre mètres de large sur dix mètres de haut. Les débris de l’excavation ont été chargés sur des camions faisant la navette de 200 allers et retours et en débarrassant de milliers de tonnes de terre riche en vestiges archéologiques de toutes les périodes du Mont du Temple. La terre à été déversée dans la vallée de Cédron, et dans la décharge publique de la ville d’El-Azaria près de Maale-Adumim.
Dans ce chantier, le Wakf a utilisé un équipement lourd, notamment des bulldozers, en violation des normes acceptées sur les sites archéologiques en nettoyant et effaçant toute trace des vestiges. Ces travaux ont été qualifiés par le directeur de l’Autorité des Antiquités, Amir Drori, de « crime archéologique ».
En 2007, des dégâts graves ont de nouveau été causés aux antiquités du Mont du Temple. Le Wakf a demandé l’autorisation de creuser un fossé de plusieurs dizaines de mètres de long à l’Est en direction de la colline sur laquelle le Dôme du Rocher est construit, pour remplacer des lignes électriques. Les travaux ont été effectués par de petits tracteurs et des pelles hydrauliques. Les membres de l’Autorité des Antiquités ont visité, de temps à autre le site et n’ont vu a priori aucun danger pour les vestiges archéologiques. Ils n’ont pas prêté attention aux avertissements répétés des membres du Comité pour la prévention de la destruction des antiquités sur le Mont du Temple. Une fois le travail fini, les nouvelles lignes électriques ont été posées et le fossé fut rempli. Par la suite, on découvrit des fragments de poteries brisées depuis l’époque du premier temple. L’erreur était fatale. Par imprudence et nonchalance d’autres strates scellées ont été sérieusement endommagées.
Depuis 2004, les archéologues Gabi Barkai et Zachi Zweig ont fouillé les décombres jetées par le Wakf dans la vallée de Cédron.
Le projet a été réalisé non loin du campus de l’université hébraïque du Mont Scopus. Les archéologues en charge, aidés par des centaines de volontaires, ont retrouvé un véritable sésame: des objets préhistoriques de silex datant d’environ dix mille années, de nombreux fragments de poteries, un millier de pièces de monnaie antiques, de nombreux articles de bijouterie, divers matériaux notamment des pendentifs, bagues, bracelets, boucles d’oreilles et perles; des décorations vestimentaires, des amulettes, des jeux de dés en ivoire et en os et des morceaux de nacre et ivoire de meubles encastrés, des icônes et statuettes, des poids en pierre et métal des armes et des munitions telles que des flèches et balles de mousquet, des brisures d’ustensiles en pierre et verre, des carrés de plancher et de mosaïque de mur, des décorations murales et des fragments de décoration de bâtiments, des gravures de mammifères et des impressions de phoques et bien d’autres objets..
Les découvertes les plus anciennes retrouvées étaient des fragments de verre datant de dix mille années. Seuls quelques morceaux de poterie et des fragments de navires albâtre ont été trouvés appartenant aux périodes cananéennes du début et de la fin de l’âge de bronze.
De nombreux objets ont été trouvés appartenant à la fin de la période des rois de Judée (8ème et 7ème siècles avant JC) y compris la pierre de balance pour la pesée des poids d’argent. Le plus frappant a été de trouver un sceau imprimé de lettres en script hébreu ancien des derniers jours du premier temple.
On peut seulement imaginer que les découvertes auraient pu être sauvées et étudiées si l’excavation creusée par le Wakf sur le Mont du Temple dans les Ecuries de Salomon avait été sous surveillance archéologique.
En août 1997, la longueur du fossé a atteint plus de 350 mètres et une profondeur moyenne d’environ 1,2 mètres au Sud Est des Pas du Dôme du Rocher. L’ancienne muraille qui a été découverte est selon l’opinion des experts le Mur Sud de la Cour des Femmes (ezrat nashim) et la Chambre des Huiles (lishkat hashmanim) qui faisaient partie du Deuxième temple.
Malgré les nombreuses requêtes juridiques déposées, principalement par le Comité pour la prévention de la destruction des antiquités sur le Mont du Temple, la Cour Suprême d’Israël n’est pas encore intervenue, même si les membres sont bien conscients que des groupes islamiques violent continuellement les lois régissant la construction et les antiquités.
En août 2003, le gouvernement Sharon a commencé à réaffirmer les droits de l’Etat d’Israël sur le Mont du Temple par la réouverture de la zone à tous les visiteurs étrangers. Officiellement le Mont du Temple est soumis à la loi israélienne, alors qu’en réalité cette loi n’est toujours pas appliquée. Le gouvernement et la Cour Suprême acceptent ce fait accompli à cause du « caractère sensible, profond et religieux du site et de la crainte de violation de la paix publique”.
Dans ce contexte, le Wakf et les divers groupes islamiques continuent à bafouer les lois en endommageant gravement les antiquités du Mont du Temple. Une situation intolérable pour la préservation du patrimoine de l’Humanité.