Les démarches de Sarkozy au Proche-Orient

La dernière tournée du président français Nicolas Sarkozy au Proche-Orient, au moment ou une guerre s’est déroulée à Gaza, est une grande première dans la politique étrangère de la France. C’est en effet la première fois qu’un président de la république en exercice tente de servir d’intermédiaire et d’aboutir à un cessez-le feu. Depuis le voyage officiel  mémorable à Jérusalem, en juin dernier, Nicolas Sarkozy est venu à deux reprises dans notre région. Il a même réussi à atteler 6 Premier ministres européens à son initiative pacifique. C’est un changement de cap de la politique de l’Union européenne au moment où Barak Obama s’installe à la Maison Blanche et réfléchit à la marche du monde.

Pour mieux comprendre ce changement important de la politique française, rappelons quelques faits historiques. En 1967, lors de la guerre des Six Jours, au moment où les Israéliens regardaient la mort en face, le général  De Gaulle a imposé un embargo sur les armes. En 1973, Georges Pompidou était un homme malade mais son gouvernement, par la bouche de Michel Jobert, a approuvé l’attaque simultanée de l’Egypte et de la Syrie, le jour sacré du grand Pardon, en déclarant: “Est-ce tenter de remettre les pieds chez soi constitue une agression imprévue?”
Giscard d’Estaing a condamné l’opération spectaculaire de Tsahal à Entebbe et s’est opposé à l’utilisation de la force dans les relations internationales. Il n’a pas justifié la thèse selon laquelle, Israël était en état de légitime défense quand Tsahal a lancé son opération pour sauver des passagers Israéliens et Français pris en otage dans un Airbus d’Air France.
En 1982, lors de la Première guerre du Liban, et suite au massacre des Palestiniens par les Chrétiens à Sabra et Chatila, François Mitterrand a comparé les activités de l’armée israélienne aux atrocités commises par les nazis, le 10 juin 1944, à Oradour-sur-Glane.
En juin 1981, Jacques Chirac a qualifié le raid aérien contre la centrale nucléaire irakienne “Osirak”: “opération terroriste extrêmement grave”. Il a aussi condamné vigoureusement l’opération “Raisins de la colère” au Liban, lancée par Shimon Pérès, en avril 1996.
Nicolas Sarkozy se montre plus compréhensible à l’égard d’Israël et exprime sincèrement ses opinions, toujours dans un climat amical. Il est moins arrogant que ses prédécesseurs et ne donne pas de leçons de morale. Sarkozy préfère le dialogue. Ses tentatives de médiation vont de pair avec la sécurité de l’Etat juif et n’ont jamais été imposées ou dictées.  Pour la France de Sarkozy, il n’y pas de solution militaire au conflit israélo-palestinien, ni à Gaza, ni ailleurs. La solution doit se fonder sur le processus défini à Annapolis et sur l’établissement d’un Etat palestinien viable existant aux côtés d’Israël  dans la paix et la sécurité. Paris propose des idées créatives pour faire avancer la locomotive de la Paix et Israël  ne devrait pas les négliger. En dépit des divergences qui existent avec la France sur la solution du conflit, nous pouvons compter toujours sur sa sincère amitié.