Les caractéristiques de la nouvelle vague terroriste

Yossi Kupervasser

La récente vague terroriste à l’intérieur de l’Etat d’Israël présente plusieurs caractéristiques qui la distinguent des attentats précédents dont celle de « l’Intifada des couteaux ». 

Trois des quatre terroristes étaient des citoyens arabes israéliens. De ce fait, les Juifs et également les services de sécurité ne s’attendaient pas que des Arabes israéliens seraient capables de commettre des attentats si ignobles. L’appartenance des auteurs à l’État islamique a été aussi une surprise car Daesh n’était pas organisé pour semer la terreur au sein de la population israélienne.

Le gouvernement israélien et les services de sécurité voulaient croire qu’en améliorant la situation économique en Cisjordanie et à Gaza, ils pourraient gagner une certaine accalmie temporaire, du moins durant le Ramadan et les fêtes de Paques. 

Accorder des fonds et des investissements au sein de la minorité arabe était également considéré comme un moyen de pouvoir s’intégrer dans la société israélienne et ainsi de les tenir à l’écart des activités violentes et criminelles.

Cependant, l’Autorité palestinienne, le Hamas et certains dirigeants arabes pragmatiques à l’intérieur d’Israël acceptent aisément les généreuses aides financières, mais ils ne peuvent contrôler totalement les menaces terroristes. En outre, l’Autorité palestinienne et le Hamas continuent partout d’attiser la terreur et la haine contre les Juifs. De nombreux Arabes israéliens se considèrent comme des Palestiniens et sont attachés à une lutte sans relâche contre le mouvement sioniste.

Les Israéliens s’étaient habitué aux attaques terroristes sporadiques en Judée-Samarie et à Jérusalem-Est mais le reste du pays jouissait d’une certaine accalmie et était considéré en sécurité relative. Les tirs de roquettes en provenance de Gaza ont été interceptés par Dôme de fer qui offrait un sentiment de protection. Toutefois, les coups de poignard par des loups solitaires et les voitures bélier à l’intérieur de la Ligne verte étaient inattendus et ont créé un sentiment d’insécurité et d’impuissance. 

Terrorists

Les trois terroristes du Jihad islamique palestinien de Jénine ont été tués lorsqu’ils ont été interceptés alors qu’ils se rendaient à une attaque de l’unité antiterroriste de la police des frontières israélienne le 1er avril 2022.

Lors de cette nouvelle vague, les Israéliens se rendent également compte que les attaques auraient pu entraîner de terribles massacres si les terroristes n’avaient pas été abattus aussi rapidement notamment par des passants armés. 

Dans ce contexte, grande est la frustration de l’opinion publique israélienne. Elle s’attendait à plus de vigilance de la part des services de sécurité et aussi à un système judiciaire plus énergique à l’égard des auteurs.

Negev Summit 2022

(Capture d’écran du compte Twitter officiel de Yair Lapid/GPO)

Certes, il y a eu de nombreuses arrestations bien que tardives et des efforts non négligeables ont été réalisés accompagnés d’une augmentation du budget de la police.

La lutte contre le terrorisme devrait persister et inclure :

  • Une campagne de grande envergure pour saisir les armes illégales.
  • Appliquer des mesures sévères contre les incitateurs et adopter un dur traitement par les tribunaux à l’égard de tous ceux qui sont impliqués dans le terrorisme.
  • Réaffirmer le contrôle sur tous les territoires non gouvernés particulièrement dans certaines zones du Néguev.

Pourquoi cette vague de terreur s’est-elle produite maintenant ? 

Cela semble provenir de plusieurs facteurs :

  • L’incitation continue de l’Autorité Palestinienne et des autres groupes terroristes.
  • La dévotion islamiste durant la période du Ramadan.
  • Les motivations nationalistes du “Jour de la Terre”.
  • L’inspiration du “succès” des attaques et du fait que la question palestinienne est à l’ordre du jour.

Le récent Sommet du Néguev avait exclu la participation des Palestiniens. La condamnation des attaques par les ministres arabes des Affaires étrangères et aussi par le président turc Erdogan ont en effet mis en évidence la profondeur du changement dans la région suite aux accords d’Abraham.

Le président de l’AP, Mahmoud Abbas, est responsable d’une grande partie de l’incitation, notamment par son insistance à payer des salaires aux terroristes emprisonnés et des allocations mensuelles aux familles des auteurs tués. 

Au départ, Abbas avait hésité à condamner les attentats de Béer Shéva et Bné Brak et ce n’est qu’après de fortes pressions israéliennes et américaines qu’il a émis une timide condamnation. En revanche, le mouvement Fatah, qu’il dirige, et sa branche terroriste, les Brigades Al-Aqsa, ont applaudi et salué les auteurs.

Cette vague de terreur se poursuivra-t-elle ?

Les groupes terroristes soutenus par l’Iran, tels que le Jihad islamique palestinien et le Hamas, pourraient lancer des attaques plus organisées et appeler les Arabes des territoires et d’Israël à participer à la campagne de terreur. 

En cas d’échec, l’option d’attaques terroristes et de tirs de roquettes depuis Gaza pourrait se reproduire.

Israël doit maintenir ses troupes en alerte très élevée et sur tous les fronts. Enfin, il est évident que si les États-Unis et l’Iran parviennent à un accord sur le nucléaire, les fonds iraniens disponibles seront destinés aux groupes terroristes.

Voir l’intégralité de l’article sur le site du Jerusalem Center :
https://jcpa.org/article/the-current-terror-wave-in-israel-main-characteristics-and-implications/