Les aspects positifs de la commission Vinograd
Le rapport du juge Vinograd sur les défaillances de la Deuxième guerre du Liban est implacable. Les conclusions de la commission d’enquête sont sévères et douloureuses et elles dévoilent un échec cuisant de la classe politique dans l’exercice de son jugement et dans la gestion des affaires de l’Etat en temps de crise et lors d’un conflit militaire.
Tsahal, l’armée la plus puissante du Moyen-Orient est visée en premier chef, car il n’a pas réussi durant 33 jours à maitriser les tirs de roquettes sur les villages du Nord d’Israël et à mettre hors combat quelques milliers de milices du Hezbollah.
Pour la première fois depuis 1948, une guerre conventionnelle n’a pas été gagnée militairement. Une victoire claire et nette n’a pas été enregistrée et endossée par l’opinion internationale. Cette situation ambigüe a laissé croire aux ennemies d’Israël, que l’Etat juif est en forte détresse et qu’il est possible de mener contre lui une guerre d’usure sur tous les fronts pour pouvoir enfin le vaincre. La réalité sur le terrain est bien différente et cette ligne de conduite est bien trompeuse. Les ennemies de l’Etat sioniste doivent savoir que la politique de retenue de Tsahal n’est sans doute pas, une preuve de faiblesse. L’état-major israélien a tiré des leçons de la Deuxième guerre du Liban et aujourd’hui Tsahal est capable d’affronter toutes les menaces, les proches et les lointaines, les conventionnelles et les autres, dans l’espace et dans le temps.
La publication du rapport Vinograd est importante car pour construire une armée forte et une société saine, il est nécessaire de reconnaître nos erreurs et en tirer les leçons. Rares sont les pays démocratiques qui analysent avec honnêteté et sérénité les zones d’ombres et apportent des remèdes et des solutions adéquates pour ne pas tomber dans le piège des échecs de l’avenir. Rares sont les pays de la planète qui acceptent le débat publique sur des questions brûlantes et existentielles. Dans les pays arabes ce phénomène est inexistant et chaque opposition ou débat est tué dans l’œuf par les autorités.
Les 617 pages du rapport Vinograd sont éloquentes. Ce rapport représente des valeurs fondamentales du judaïsme. En dépit des critiques légitimes sur la prise des responsabilités de la classe politique, nous pouvons être réconfortés par la vivacité de la démocratie israélienne, par son dynamisme et sa fraicheur d’esprit. Nul ne le doute, notre société est capable de pouvoir endosser les fautes et relever les prochains défis.