Les Arabes de Jérusalem-Est : la réalité en face

  • Selon de récentes enquêtes menées sérieusement et conformément aux standards internationaux, les Palestiniens de Jérusalem-Est sont plus nombreux à préférer demeurer citoyens israéliens plutôt que devenir habitants d’un nouvel Etat palestinien. En outre, 40% se disent qu’ils auraient probablement ou certainement déménagé pour vivre sous un gouvernement israélien que  sous un régime palestinien.
  • 44% des Palestiniens de Jérusalem-Est affirment qu’ils sont  plus ou moins satisfaits de leur mode de vie. C’est un pourcentage élevé comparé aux autres populations dans le monde arabe. Environ 30% seulement sympathisent avec le Fatah ou le Hamas ou avec le mouvement arabe islamique. Les affaires politiques ne figurent  pas comme une préoccupation principale.
  • 41% pensent que le conflit armé probablement ou certainement se poursuivrait même après la signature d’un accord de paix, et cela concerne une population modérée des Palestiniens. Seul un tiers affirme que la démarche unilatérale palestinienne à l’ONU aurait un effet positif sur la vie quotidienne. Les deux tiers affirment qu’une telle initiative n’aurait aucun effet positif.

Que pensent vraiment les Palestiniens vivant dans les 19 quartiers arabes de Jérusalem-Est  sur le gouvernement israélien et comment voient-ils l’avenir de leur ville ?

Les enquêtes ont été menées sur un échantillon de 1039 résidents arabes et couvrent tous les quartiers de la ville soit un modèle représentatif de toute la population palestinienne par âge, éducation, sexe, profession, quartier et revenu.

44% déclarent avoir un revenu mensuel de 4,800 shekels (1200$) ou plus. La moitié de la population vivent beaucoup mieux que les Palestiniens de Cisjordanie, presque au même niveau que les Arabes vivant à l’intérieur d’Israël d’avant juin 67, mais nettement inférieur à celui de la population juive israélienne. En comparaison aux autres Palestiniens de Cisjordanie, et certainement dans la bande de Gaza, le niveau de vie des Palestiniens à Jérusalem-Est est relativement bon.

Toutefois 56%  des interrogés signalent qu’ils ressentent une certaine  discrimination de la part des autorités municipales et  qu’ils ne sont pas toujours traités équitablement.

Rappelons que les Palestiniens de Jérusalem-Est ont un statut spécial et des cartes d’identité bleues comme les Israéliens, leur permettant de se déplacer librement  en Cisjordanie ou à l’intérieur d’Israël. C’est une population qui travaille souvent dans la partie ouest de la ville. Elle a accès à l’éducation, l’emploi, le transport et les avantages sociaux israéliens et donc ne souhaite pas abandonner ces avantages et privilèges en échange de la citoyenneté palestinienne.

En devenant citoyens de la Palestine, ils craignent de perdre leur emploi en Israël, leur libre circulation, leur soins de santé, l’accès à la vieille ville et à la mosquée al- Aqsa, ainsi que l’accès avec leur famille à la plage méditerranéenne.

Bon nombre des préoccupations sont similaires à celles exprimées à travers toute la région et en témoignent les soulèvements en Egypte, en Tunisie et au Yémen. L’opinion publique arabe est surtout préoccupée par les problèmes économiques, la corruption, et les libertés d’expression et de circulation.

David Pollock

Extraits d’une conférence tenue au JCPA-CAPE. Voir l’intégralité de l’article sur le site en anglais. Voir également en PDF les résultats de l’enquête et du sondage.