Les activités du Hamas et du Djihad mondial dans le Sinaï
– Suite à la dernière attaque dans la péninsule du Sinaï, le gouvernement égyptien s’est abstenu de condamner le plan initial des terroristes de perpétrer un attentat pouvant causer un grand nombre de victimes israéliennes.
Dans ce contexte il est aussi absurde de constater que plusieurs chefs de la confrérie des Frères musulmans ont pointé un doigt accusateur sur Israël en affirmant que l’Etat juif était derrière cette attaque dans une tentative de créer une rupture entre l’Egypte et le Hamas.
– La première enquête des services de renseignements égyptiens a pu trouver des traces en direction de la bande de Gaza. Selon des sources sécuritaires en Egypte citées par le journal Al-Yom al-Saba c’est bien le groupe de “l’armée de l’Islam” qui était responsable de l’attaque. Elles ont précisé que la veille une réunion s’est tenue dans une résidence du chef de l’armée de l’Islam à Rafah. C’est bien dans ce lieu que la décision a été prise avec la participation de 35 terroristes.
– Aujourd’hui, la politique égyptienne envers les organisations terroristes Salafistes sur son territoire est similaire à celle du Hamas. Le Caire considère ces groupes légitimes et n’a pas l’intention d’interdire leurs acticités tant qu’ils ne nuisent pas à l’administration centrale ou ne sapent pas ses intérêts fondamentaux. Comme le Hamas, l’Egypte cherche à “apprivoiser” les Salafistes, en mettant un terme à leur subversion, à neutraliser leurs dégâts potentiels afin d’assurer la stabilité interne de l’Egypte. De ce fait, ils seront soumis à de nouvelles règles de jeu, et notamment une liberté limitée des activités djiadistes mondiales.
– L’intérêt suprême de l’Egypte est de modifier les termes des Accords de Camp David. Elle souhaite acquérir la pleine souveraineté sur tout le Sinaï, et notamment dans le domaine militaire. De ce fait, la menace terroriste à la frontière israélienne égyptienne aide à exercer un déploiement militaire permanent dans le Sinaï et permet un changement dans les Accords avec Israël sans pour autant que l’Egypte ne paye aucun tribut politique.
– Gaza est devenu un refuge idéal pour toutes les organisations terroristes, et notamment celles identifiées idéologiquement avec Al Qaïda. Tant que ces organisations ne portent pas atteinte au régime du Hamas ou nuit à ses intérêts, le gouvernement Hamas leur accorde une liberté d’action et les considère comme partenaires dans le combat anti-israélien.
– Les terroristes installés dans le Sinaï ont reçu une formation et entrainement dans la bande de Gaza. Ils ont permis leur va et vient par le poste de frontière de Rafah ou à travers les tunnels sans que les Egyptiens les arrêtent. Le Sinaï est devenu une plaque tournante du terrorisme et sert le Hamas comme conduit principal pour acquérir des armes et des munitions (certains en provenance du Soudan, de l’Iran, ou de Libye.
– La dernière attaque terroriste du 5 août contre des gardes -frontière égyptiens a été sans doute une surprise stratégique pour le nouveau gouvernement des Frères musulmans. Pendant les dernières années du règne Moubarak, l’Egypte n’a pas agi énergiquement contre les organisations terroristes dans le Sinaï. La révolte que les Frères musulmans ont menée avait du moins renforcé le soutien du jihad dans son combat contre Israël.
– Le président Mohamed Morsi a su mettre à son profit cette attaque terroriste dans le Sinaï pour renforcer sa position de commandant suprême de l’armée égyptienne. Il s’est rendu à deux reprises auprès des forces au Sinaï et a donné sur le terrain des instructions précises sur les opérations militaires à planifier. Le limogeage de plusieurs généraux de l’état-major dont le maréchal Tantawy a pour objectif de “purifier” le gouvernement, l’armée et les fonctionnaires de l’ancien régime et d’ouvrir une nouvelle page dans le pays des pharaons.
* Voir l’intégralité de l’article dans le site anglais du JCPA-CAPE.