Le syndrome de la Shoah persiste après le pogrome du 7 octobre 2023
Le syndrome de la Shoah nous hante toujours car les menaces sont omniprésentes. Huit décennies après l’holocauste, les Juifs de la diaspora vivent toujours dans la crainte et leurs frères israéliens combattent acharnement pour leur existence. Ces jours-ci, les images de la Shoah resurgissent encore plus fort, la barbarie des islamistes renforce l’angoisse et l’avenir semble incertain. L’Europe qui a été, en juillet 1938, indifférente au sort des réfugiés juifs rescapés de l’Anschluss semble ignorer les véritables intentions de la nouvelle bête immonde. Elle l’accepte aveuglement, l’intègre dans la société sans contraintes, pensant la maitriser, la dompter comme autrefois, telle qu’à l’époque coloniale ; en réalité, par manque de leadership et de volonté politique, l’Europe plonge dans la détresse, elle demeure impuissante et sombre lentement.
Dans le monde islamique, les négationnistes, l’Iran en tête, nient l’existence même de la Shoah. Les protocoles des Sages de Sion, le faussaire russe antisémite publié en 1898, et l’ignoble livre d’Hitler Mein Kampf sont largement diffusés chez les Islamistes. Nous avons retrouvé plusieurs exemplaires dans les tunnels de la bande de Gaza. Des intellectuels européens islamo-gauchistes osent suivre l’étendard chiite des ayatollahs et relèvent la tête avec arrogance. L’ouvrage de Paul Rassinier, Le mensonge d’Ulysse“, paru en 1950, cinq ans après l’Occupation, sert de référence et de canevas pour les militants d’extrême gauche.
Depuis le 7 octobre, les slogans nauséabonds des nazis sont rediffusés sans aucune impunité. On rabâche les mêmes termes antisémites : « les sionistes sont malhonnêtes. Leur judéité est un grand mensonge. Ils n’ont aucune religion. Ils sont une poignée d’individus menteurs, avides de pouvoir. Grâce à leur contrôle des régimes, des centres financiers et des agences d’information et de propagande, aux Etats-Unis et en Europe, ils croient diriger le monde… » Les dirigeants iraniens appellent quotidiennement à la destruction de l’Etat juif par tous les moyens, notamment par l’arme nucléaire…Une incitation claire et nette au génocide qui n’a pas été sanctionnée, à ce jour, par les membres des Nations-Unies. Oussama Ben Laden n’avait-il pas justifié les attentats spectaculaires du 11 septembre 2001 comme un impératif de l’islam ?
Le monde libre devrait être plus compréhensible à notre sécurité, à nos combats quotidiens, à nos souffrances et aux malheurs de notre douloureux passé. Certes, nous réfutons la pitié et le peuple israélien n’est pas malheureux. Il se défendra seul pour son existence, mais à chaque menace, devant chaque guerre, et surtout depuis le 7 octobre, nous vivons dans l’angoisse du syndrome de la Shoah. Notre pays se transforme en un ghetto assiégé et nos frontières en celles des barrières d’Auschwitz. Le repli sur nous-mêmes, nos opinions intransigeantes pour notre défense et notre sécurité sont des phénomènes naturels et devraient être pris en considération dans toutes les négociations pour la libération des otages détenus à Gaza comme dans le processus de paix avec nos voisins arabes.
Cependant, en dépit de la barbarie de la Shoah et celle du Hamas aujourd’hui, le peuple israélien a réussi à garder un visage humain. Sa justice implacable est toujours imprégnée par une morale universelle, celles des valeurs de la Bible et du Judaïsme. La Shoah ne devrait pas non plus servir de prétexte, une raison alléguée pour dissimuler les problèmes et les conflits, une sorte d’alibi pour ne pas éprouver la solidarité, l’empathie envers les malheurs des autres et notamment nos voisins. Les fils et les filles des survivants de la Shoah sont toujours capables de faire des concessions douloureuses pour aboutir à une paix juste et sincère. La force de notre peuple est de pouvoir, dans la douleur et la souffrance, demeurer généreux, prier pour le bonheur de tous sans distinction et poursuivre le chemin de la paix et de la justice contre vents et marées.
Il est très important aussi de ne pas faire l’amalgame entre une campagne qui dénonce la politique israélienne dans les territoires et l’antisémitisme. Il est légitime de critiquer telle ou telle politique gouvernementale. Des pays européens, tels que la France, la Grande Bretagne ou l’Allemagne ne sont pas aujourd’hui des pays antisémites, mais il existe hélas dans ces pays de nombreux antisémites et des négationnistes notoires que nous devons ensemble combattre.
Bien que des lois aient été adoptées, seules des sanctions sévères, une vigilance sans relâche et surtout un programme éducatif à tous les niveaux pourront mettre un terme au négationnisme, à la renaissance de l’antisémitisme et aux nouvelles menaces.
L’ancrage de la morale et notre mémoire rendent hommage aux victimes, pour ne jamais oublier ! Mettre un terme définitif à la lâcheté, à la barbarie, au génocide ! Pour ne plus que cela ne recommence ! Plus jamais ça !