Le soutien des dirigeants palestiniens à la vague terroriste
La récente vague de terrorisme palestinien contre Israël, cette nouvelle « Intifada », ce soulèvement populaire violent qui comprend la lutte armée, est en train de gagner du terrain mais aussi le plein soutien des organisations et institutions représentatives du peuple palestinien.
Toutes sont unanimes pour apporter un soutien direct à la jeunesse des Territoires afin qu’elle mène des attentats quotidiens contre les Juifs Israéliens résidant en Cisjordanie et à l’intérieur du pays.
L’OLP, l’Autorité palestinienne à Ramallah, le Hamas qui contrôle la bande de Gaza, et toutes les organisations représentant la diaspora palestinienne s’accordent pour poursuivre la lutte armée de cette manière ou par tout autre moyen.
Depuis 2006, la bande de Gaza est en effet devenue un « Etat palestinien indépendant ». Le Hamas poursuit aujourd’hui la lutte armée en dépit de sa soi-disant intention d’aboutir à une longue trêve avec l’Etat Juif. Après avoir contrôlé la bande de Gaza, le Hamas lance sa nouvelle « Intifada al-Qods », pour pouvoir annexer et contrôler la Cisjordanie.
T-shirt du Hamas porté par le terroriste qui a perpétré l’attentat à Bet Shemesh, le 22 octobre 2015
Pour les dirigeants du Hamas, affiliés à la confrérie des Frères musulmans, il s’agit simplement d’une première phase d’un plan plus vaste et plus ambitieux qui a pour but de chasser par étapes tous les Juifs de la Terre d’Israël. Ce plan a été confirmé par Mahmoud al-Zahar le 17 Octobre 2015. Le chef du Département politique du Hamas, considéré comme l’un des piliers du mouvement, a déclaré que « l’expulsion des Juifs de toute la Palestine est avant tout un commandement religieux, et non seulement un devoir national qui devrait être exécuter à la lettre. »
Le Hamas, qui dans le passé était un ennemi amer de l’OLP, a actuellement comme objectif suprême de prendre en charge la direction du peuple palestinien pour ensuite lutter efficacement contre « l’occupation israélienne ».
Le Hamas cherche à obtenir le statut officiel de seul représentant du peuple palestinien. Il souhaite ainsi obtenir le droit à la reconnaissance internationale dans le cadre de son programme religieux, politique, juridique, ou économique.
Cependant, le premier feu vert de cette nouvelle Intifada a été donné par le président de l’Autorité palestinienne lui-même, lors de son dernier discours à l’Assemblée générale des Nations unies prononcé le 30 septembre 2015.
Mahmoud Abbas avait en effet salué le terrorisme palestinien et a menacé Israël de « chaos politique » s’il ne respectait pas ses engagements antérieurs. C’est bien clair, en déclenchant une nouvelle vague de terreur, Mahmoud Abbas espère focaliser l’attention sur la situation dans les Territoires, sensibiliser les chancelleries pour remettre le conflit à l’ordre du jour et provoquer dans ce sens une intervention internationale plus énergique, tout en exerçant de fortes pressions sur le gouvernement israélien.
Abbas a voulu également dans son discours donner plus de poids à la Résolution de l’Assemblée générale des Nations unies 67/19 du 4 décembre 2012, qui reconnaissait la “Palestine” comme Etat-observateur non-membre de l’ONU.
Il faut souligner qu’en dépit de son soutien déclaré pour une réconciliation nationale avec le Hamas, Abbas n’est pas du tout pressé de l’intégrer dans les institutions de l’OLP et exige préalablement de reprendre le contrôle réel de la bande de Gaza.
Rappelons que la Résolution 67/19 de l’Assemblée générale de l’ONU du 4 décembre 2012 exigeait aussi un retrait total d’Israël aux frontières d’avant le 4 juin 1967 et notamment un retrait de Jérusalem-Est qui serait la capitale future de l’Etat palestinien.
La récente vague terroriste est donc destinée à utiliser les pressions internationales à l’encontre d’Israël pour qu’il se retire de la Cisjordanie sans négociations et sans conditions préalables. La lutte palestinienne contre Israël se poursuivra ensuite sur la base des nouvelles frontières et dans des conditions beaucoup plus favorables.
Du point de vue du Hamas, Abbas et la direction palestinienne actuelle demeurent un obstacle pour mettre la main sur les institutions de l’OLP et sur son Comité exécutif qui constitue en réalité le gouvernement « transitoire » palestinien.
Le Hamas a qualifié les dirigeants à Ramallah de « traîtres » à la cause palestinienne et collaborateurs d’Israël dans la coopération sécuritaire. Il souhaite punir les dirigeants actuels pour « grave trahison ». Il nie par ailleurs la légitimité de l’Autorité palestinienne et appelle à son renversement par les masses populaires.
Au cours de ces dernières années, la direction du Hamas a, à maintes reprises, tenté de déclencher une Intifada en Cisjordanie qui aurait pour but l’effondrement de l’Autorité palestinienne. En ouvrant un nouveau front en Cisjordanie, le Hamas souhaite rallier les Arabes israéliens pour qu’ils prennent une part plus active dans la lutte contre Israël. La bande de Gaza servira toujours de tremplin pour lancer des attaques ponctuelles comme le tir sporadique de roquettes ou de tireurs d’élite le long de la clôture frontalière.
Le porte-parole du Hamas, Sami Abu Zuhri, a clairement déclaré le 14 octobre 2015 que son mouvement soutient entièrement ce qu’il appelle « le caractère populaire de l’Intifada Al-Quds » en Cisjordanie et particulièrement à Jérusalem, sans pour autant cesser ses attaques contre Israël à partir de la bande de Gaza.
Pour le moment, la direction du Hamas ne souhaite pas ouvrir un front militaire contre Israël dans la bande de Gaza, mais plutôt se concentrer sur ses activités terroristes. L’objectif primordial est toujours de porter atteinte à la légitimité de l’Autorité palestinienne.
Jonathan D. Halevi
Pour citer cet article :
Jonathan D. Halevi, « Le soutien des dirigeants palestiniens à la vague terroriste », Le CAPE de Jérusalem : http://jcpa-lecape.org/le-soutien-des-dirigeants-palestiniens-a-la-vague-terroriste/