Le rôle des Iraniens en Syrie
- L’objectif des Iraniens est d’aider le président Assad à survivre. En fait, la Syrie est devenue un important champ de bataille entre différents antagonistes face à l’Occident et de ce fait Téhéran vise à changer la donne géopolitique en devenant au Moyen-Orient un acteur clé, vital, et influent.
- Les armes du Hezbollah servent- sous le commandement de l’Iran- à l’appareil de répression d’Assad. Des éléments de l’unité al- Qouds sont impliqués dans les massacres.
- Des Iraniens et des agents du Hezbollah ont été capturés par les milices de l’opposition dans les principaux centres de combat et notamment à Homs. Dans leurs aveux ils confirment appartenir à la force al- Qouds et qui ont été envoyés pour réprimer les révoltes dans le pays.
- L’aide iranienne à la répression syrienne a débuté depuis le déclenchement de la première manifestation contre le régime d’Assad. Cette aide comprend une logistique militaire et un recueil de renseignements destinés au Hezbollah libanais.
*L’Iran a investi de grandes ressources militaires économiques et politiques en Syrie. Damas demeure un pilier principal pour le camp de la résistance anti-israélienne et un tremplin pour pouvoir apporter assistance au Hezbollah.
*En février 2005, suite à l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafiq Hariri, l’Iran a soutenu le Hezbollah tandis que l’Arabie Saoudite, d’autres états arabes, et les pays occidentaux ont soutenu les forces libanaises de liberté. Ainsi, suite à la chute de Saddam Hussein et les nouvelles élections irakiennes sous l’impulsion américaine, l’Iran a compris que le Liban deviendrait la première ligne de confrontation avec l’Occident. A l’instar de l’Irak, l’Occident a tenté sans succès d’imposer une démocratisation rapide et désarmer le Hezbollah. Dans la même veine, l’Iran agit par la même logique en Syrie et s’acharne à jouer un rôle dans la région même après la chute du régime d’Assad.
*Soulignons que l’Iran coordonne ses pas avec la Russie qui s’oppose farouchement à une intervention occidentale. Le 7 juin dernier, le Président iranien Mahmoud Ahmadinejad a soulevé les enjeux en Syrie avec le Président russe Vladimir Poutine en marge d’une conférence internationale à Shanghai.
*Concernant Israël, l’Iran considère que la Syrie est un pays ami et un allié loyal qui demeure en première ligne de front dans la résistance contre l’Etat juif et qu’il faille lui apporter un soutien moral, idéologique et logistique.
*L’Iran utilise également ses médias pour répandre ses positions sur la crise syrienne et de nombreux éditoriaux, reportages, documentaires et caricatures transmettent des messages de propagande.
*L’Iran continuera à soutenir Assad et son régime. La confrontation sur l’avenir de la Syrie qui concerne l’Occident et les Etats arabes modérés offre à l’Iran une bonne occasion – même si Assad tombera demain Téhéran demeurera un acteur central qu’on ne peut plus ignoré car elle possède toujours le pouvoir d’influencer sur le processus et le rythme des évènements.
*En reconnaissant publiquement que ses forces sont actives sur le sol syrien, l’Iran signale sa capacité de maintenir la symétrie. A savoir, l’Occident fournit une aide militaire à l’opposition, et l’Iran au régime. L’Iran tente également de jouer les principes de cette symétrie dans ses pourparlers nucléaires avec l’Occident. Souvent, l’Iran soulève la question de détroit d’Ormuz et sa capacité de frapper chaque base américaine au Moyen-Orient, avec bien sûr l’ensemble du territoire israélien avec l’aide du Hezbollah.
*La Syrie, comme le Liban et la « Palestine » forment une composante majeure de la doctrine de la défense iranienne. Elle s’inscrit dans une large vision religieuse, hégémonique, et politique.
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