Le Référendum – la voix d’Israël est entendue
Le référendum est une procédure de vote permettant de consulter directement les électeurs sur une question cruciale ou un texte important. Le référendum est reconnu dans de nombreux pays, notamment en France, en Suisse, au Canada ou en Grande Bretagne, tous des démocraties. Le général De Gaulle, l’a utilisé en 1969 sur la réforme du Sénat et de la régionalisation. François Mitterrand en 1992 pour le traité de Maastricht, en 2005 Jacques Chirac pour le projet de constitution européenne et Nicolas Sarkozy sur l’autonomie en Martinique… territoire d’outre mer dont la France s’oppose farouchement à son indépendance.
En Israël, la loi adoptée par la Knesset sur le référendum est une grande première dans l’Histoire du pays. Dans les années 50, la question du référendum a été soulevée suite au débat houleux et aux violentes manifestations concernant les indemnisations allemandes pour les survivants de la Shoah. Plus tard, Itzhak Rabin l’a proposé pour le retrait du Golan. Cependant, le référendum n’a pas été appliqué sous aucune forme, nationale ou locale, et en raison d’absence de constitution il ne figure pas dans les lois fondamentales de l’Etat.
Le référendum n’a pas non plus été mis en œuvre dans l’approbation de traité de paix et notamment avec l’Egypte en 1979, ou la Jordanie en 1994, ni pour approuver les accords d’Oslo ou le désengagement de la bande de Gaza. Soulignons aussi que tous les gouvernements israéliens n’ont pas demandé l’avis du peuple pour pouvoir lancer une opération militaire de grande envergure ou de déclencher une guerre.
Le dernier vote à la Knesset approuvé par 65 députés contre 33 propose un référendum “flexible” qui stipule que “toute cession d’un territoire dépendant de la juridiction devra être entérinée par la population, si celle-ci n’a pas été soutenue par une majorité de deux tiers soit 80 députés”.
En fait, cette loi concerne l’avenir de Jérusalem et le plateau du Golan.
Depuis 1967, le peuple israélien est déchiré sur l’avenir des Territoires et demeure frustré sur la paix avec les Palestiniens. La forte déception des accords d’Oslo, l’Intifada, et le refus des dirigeants actuels de reconnaître de facto et de jure l’existence de l’Etat juif dans des frontières sûres, reconnues et défendables a approfondi la méfiance et les divergences.
Les polémiques et les tensions aggravées lors du désengagement de la bande de Gaza et les risques d’une guerre fratricide ont abouti à la conclusion que des questions cruciales sur l’avenir des territoires et la sécurité des Israéliens devrait passer par un référendum. Il faut à tout prix éviter la manipulation et le chantage politique de certains députés et partis charnières.
Certes, cette loi n’est pas parfaite et elle ne figure pas sur la liste des lois fondamentales de l’Etat mais elle est démocratique, légitime, et impérative face à nos détracteurs et devant les enjeux géopolitiques.