Le rapport sur «Bordure protectrice» et la nouvelle polémique inutile contre Tsahal
Certes, le nouveau rapport du contrôleur de l’Etat sur l’Opération « Bordure protectrice » devrait être pris au sérieux pour en tirer des leçons, mais il est inadmissible de faire dériver un débat légitime en attaquant l’état-major de Tsahal sans connaître vraiment la réalité sur le terrain.
Soulignons que l’armée israélienne était capable de conquérir toute la bande de Gaza et de renverser le régime du Hamas, mais ce n’était pas le but de l’opération.
Rappelons que toute la bande de Gaza est un territoire de 360 km2, d’une superficie d’environ un tiers de la taille de l’Ile-de-France, peuplé de 1,82 millions d’habitants, dont 75 % vivent dans des zones urbanisées.
Le nombre de victimes palestiniennes aurait pu être beaucoup plus lourd si Israël n’avait pas été aussi expérimenté sur les conséquences de la guerre dans un environnement civil. Tandis que le Hamas a investi ses ressources dans le terrorisme et les tunnels de la terreur, Israël a développé le Dôme de Fer, un système efficace qui a réussi à intercepter des milliers de roquettes et de missiles dirigés sur des centres de la population israélienne. Il est terrible de constater que sans ce système, le bilan des victimes israéliennes aurait été infiniment plus élevé, sans parler des dommages causés sur les infrastructures.
Dans chaque Etat démocratique c’est bien le gouvernement qui donne des directives à l’armée et les généraux exécutent. Dans chaque opération militaire, il existe des défaillances qui seront toujours prises en considération. Les commissions d’enquêtes sont impératives et nécessaires après un conflit armé, tels qu’après la guerre de Kippour de 1973, et suite à la Première guerre du Liban de 1982. Toutefois, nous devons, avant tout, cesser de mettre Tsahal dans le collimateur des critiques et des condamnations.
L’armée du peuple devrait être en dehors de tout polémique politique, comme ce fut le cas récemment dans le procès du soldat Azaria. Il est regrettable de constater qu’un homme politique, un observateur ou un journaliste ose se permettre avec prétention, de donner des conseils et des leçons à des généraux en exercice au sein de l’état-major.
Certes, il existe en Israel de nombreux généraux qui ont quitté l’uniforme pour faire de la politique, toutefois, nous devrions éviter une guerre des généraux qui dérape toujours sur des conflits personnels ou idéologiques.
Tsahal se défend, jour et nuit, contre toutes les menaces, proches et lointaines. De même, que nous admirons nos fils soldats, nous devons respecter aussi les lois et notre Justice, ainsi que nos policiers qui assurent l’ordre et la sécurité. Les violentes attaques contre le chef d’état-major, le chef de la police, et les juges, sont inadmissibles.
Le Hamas exerce un régime de terreur dans la bande de Gaza depuis 2006
Soulignons, une fois de plus, que nous vivons dans un contexte de guerre et dans un environnement de menaces permanentes. Chaque incident prend des proportions internationales et encourage nos ennemis et nos détracteurs.
Rappelons que l’Etat juif mène un combat inlassable contre les mouvements terroristes palestiniens dans un contexte régional explosif face à une montée en puissance du djihad mondial, encouragé par l’Organisation de l’Etat islamique (Daesh), et avec la menace omniprésente de l’étendard chiite iranien. Le Hamas est reconnu comme une organisation terroriste et sa charte appelle toujours à la destruction de l’Etat d’Israël. L’Egypte, qui combat sans merci les groupes terroristes dans la péninsule du Sinaï, accuse le Hamas de participer activement aux activités terroristes sur son propre territoire.
La dernière opération à Gaza a prouvé que les chefs du Hamas n’ont aucun souci de leur propre population. Ils se cachent systématiquement derrière des boucliers humains dans des hôpitaux, des écoles, des mosquées. Cette opération a révélé aussi la politisation des organismes onusiens, notamment la connivence de l’UNRWA avec le mouvement palestinien. Elle a dévoilé le réseau des tunnels d’attaque et surtout les efforts de l’Etat d’Israël pour respecter les lois internationales et enquêter lui-même sur les bavures et les défaillances.
La guerre de Gaza de l’été 2014 fut, sur plusieurs plans, déterminante pour Israël, surtout en ce qui concerne les objectifs destructeurs du Hamas. Cette guerre n’a pas été voulue par Israël. Il aurait préféré l’éviter et il a fait tout ce qui était en son pouvoir pour limiter les hostilités et aboutir à des cessez-le-feu avec l’aide de la communauté internationale. Israël a agi ainsi pour ne pas embraser la région, déjà explosive, et ce, au risque de laisser intacte l’infrastructure militaire et terroriste du Hamas.
Israël a mis au jour de nombreux tunnels de terreur du Hamas
Enfin, depuis l’été 2014, le calme règne autour de la bande de Gaza. Cela prouve que l’Opération « Bordure protectrice » a dissuadé le Hamas de ne pas déclencher des hostilités.
Les nouveaux chefs du Hamas savent parfaitement que la donne a depuis changé. Dans le cadre d’un nouveau round, il est très probable que l’Egypte ne viendra pas au secours du Hamas, et le président Donald Trump laissera au gouvernement israélien, et à son état-major « les mains libres ».
Freddy Eytan
Pour citer cet article :
Freddy Eytan, « Le rapport sur “Bordure protectrice” et la nouvelle polémique inutile contre Tsahal », Le CAPE de Jérusalem, publié le 26 février 2017: http://jcpa-lecape.org/le-rapport-sur-bordure-protectrice-et-la-nouvelle-polemique-inutile-contre-tsahal/
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