Le nouvel arsenal d’armes du Hamas
Malgré la fermeture hermétique des frontières terrestres et maritimes par l’Egypte et Israël, les contrôles permanents lors des passages des marchandises, et les sévères dégâts causés par la dernière opération de Tsahal, le Hamas poursuit de plus belle la production de ses armes, élargit ses recherches en développant des drones et des véhicules sous-marins sans pilote, des missiles de précision guidés par GPS, et s’engage par tous les moyens dans la guerre cybernétique.
Avec le soutien logistique de l’Iran et du Hezbollah, le Hamas achemine par la contrebande des cargaisons via le Sinaï de Libye ou du Soudan.
L’armée israélienne avait identifié un tunnel sous-mer, une base de commando navale du Hamas financée avec des fonds détournés de l’Agence des Nations Unies pour le développement.
Pendant l’opération Gardiens du Mur de 2021, Tsahal avait détruit un véhicule sous-marin autonome transportant 50 kg d’explosifs.
Au cours des 11 jours de la guerre, le Hamas a lancé 400 roquettes par jour, soit près de quatre fois le nombre quotidien de lancements en 2014. Six drones suicidaires ont été aussi interceptés par Tsahal.
Le taux d’interception de 90 % du Dôme de Fer est sans doute impressionnant, mais cela signifie toujours que 10 % des missiles n’ont pas été interceptés.
Les roquettes ne sont pas des armes de précision et sont utilisées par le Hamas, le Hezbollah et les Houthis comme armes terroristes, tandis que les drones sont généralement connus pour leur utilité en tant qu’avion espion pour le renseignement, la gestion du champ de bataille et le relais de signaux.
Cependant, les drones ont également une capacité offensive. Une telle arme permettrait au Hamas de frapper avec précision des bases militaires, des installations de défense, des centrales électriques, des cibles navales, des concentrations de forces et d’autres cibles vitales. En 2019, un drone Houthis a explosé au-dessus d’un défilé militaire yéménite, tuant plusieurs officiers sur le podium. C’est bien aussi un drone iranien qui avait attaqué le 31 juillet 2021 le navire Mercer Street au large des côtes d’Oman.
Les drones peuvent voler à bas altitude pour éviter le radar, suivre une route complexe vers une cible, avec l’aide d’autres véhicules aériens sans pilote (UAV) et missiles de croisière, pour submerger les défenses et atteindre une cible stratégique, comme le montre l’attaque iranienne contre l’installation pétrolière d’Abqaiq en Arabie saoudite. Cette attaque en septembre 2019 a paralysé la moitié de l’industrie pétrolière saoudienne.
Le Hamas a formé aussi des unités de guerre électronique pour pouvoir neutraliser le système de défense antimissile Dôme de fer et perturber les communications de Tsahal. L’une de ces unités était basée dans le fameux bâtiment qui abritait également les bureaux de l’Associated Press et Al Jazeera.
Dans cette nouvelle étude nous révélons, entre autres, qu’une vingtaine d’ingénieurs militaires et d’experts en aéronautique, et dans la guerre informatique, ont été formés en Iran, en Malaisie et aux États-Unis, pour justement créer une nouvelle génération d’experts capables un jour de maitriser la supériorité technologique d’Israël.
Cependant, malgré la créativité du Hamas et du Jihad Islamique Palestinien (JIP) dans la fabrication d’armes et l’importante aide iranienne, le Hamas dépend toujours de la contrebande véhiculée jusqu’aux points de passages de Rafah, Erez, Karni et Kerem Shalom. Dans des marchandises d’apparence innocente on a en effet découvert des pièces détachées de drones comme soit disant jouets d’enfants ; un matériel de plongée sous-marine dans le cadre d’une livraison de vêtements ; des tonnes d’ingrédients pour explosifs (chlorure d’ammonium) dissimulés dans une cargaison de 40 tonnes de sel.
Le chemin de la contrebande d’armes passe à travers la péninsule du Sinaï depuis la Libye et le Soudan, dirigée par des tribus bédouines. Malgré la présence de l’armée égyptienne, le Hamas offre aux chefs de tribus de généreux paiements et même des pots-de-vin aux officiers égyptiens.
Depuis l’opération de 2014, l’armée israélienne demeure vigilante contre les attaques du Hamas et du Hezbollah. Les pipelines sous-marins, les plates-formes gazières israéliennes Tamar et Léviathan en Méditerranée, ainsi que les ports israéliens, les bateaux et les installations pétrolières et électriques le long de la côte sont toujours menacés. Les armes potentielles pour commettre des attaques terroristes comprennent des drones, des véhicules aériens explosifs sans pilote, des mines navales, des raids de commandos et des drones submersibles type torpille équipés de GPS. De telles armes ont déjà été fournis par l’Iran aux Houthis yéménites et elles seront probablement un jour dans l’arsenal du Hezbollah et du Hamas.
Dans ce contexte, il est clair que le mouvement terroriste palestinien n’est plus une force menant une guerre asymétrique contre l’Etat Juif.
Il est bien étonnant que la majorité écrasante des analystes et observateurs n’a pas posé la question fondamentale : comment le Hamas a-t-il obtenu ses roquettes, ses mortiers, ses drones, sous-marins et explosifs ?
Voir l’intégralité de cette étude sur le site du Jerusalem Center en anglais.
https://jcpa.org/article/hamas-advanced-weaponry-rockets-artillery-drones-cyber/