Le Monde n’est pas un « journal de référence »
Ces jours-ci, le journal Le Monde propose à ses lecteurs le Décodex, un moteur permettant de vérifier la fiabilité des sites d’information.
Belle initiative, mais cet outil de vérification de l’information devrait, avant tout et en premier lieu, vérifier la véracité et la partialité de certaines informations parues dans cet organe de presse sur le conflit israélo-arabe.
Nous suivons depuis 1967 l’évolution éditoriale de ce quotidien français de « référence ». Nous avons dépouillé des séries d’articles et des caricatures, depuis l’époque de Hubert Beuve-Méry, le fondateur du journal, puis quand André Scemama était correspondant à Jérusalem, et Éric Rouleau au Caire. L’information sur Israël et sur les Arabes était traitée généralement différemment.
Elle était souvent partisane, disproportionnée et de mauvaise foi, en déformant systématiquement la réalité des faits sur le terrain. Dans un même article on offrait au lecteur des nouvelles et des commentaires à la fois. Aucune séparation, parfois le titre ne correspondait pas toujours au contenu.
De nombreux livres critiques ont été publiés, au fil des ans, sur ce journal « prestigieux » des « intellectuels de gauche ». Comment avait-il traité les informations concernant d’autres sujets de la planète, les affaires, les crises, les conflits, ou les pays tels que la Chine, le Cambodge, le Rwanda ou le Portugal. En tous cas, il semble que la majorité des signataires de ces articles ne sont vraiment pas des journalistes indépendants, mais des idéologues prétentieux ayant des idées fixes et des préjugés bien solides.
Cela nous rappelle le « journal de référence » israélien, Haaretz. Même conception d’un journalisme idéologique militant, élitiste et orgueilleux. Un organe de presse donnant de leçons de morale, et voulant détenir exclusivement le monopole de la vérité. En réalité, ces deux journaux présentent une gauche perplexe, celle qui a perdu son idéologie, ses valeurs et son âme. Une gauche extrême qui n’avouera jamais ses erreurs, bien dépassée par les évènements en cours.
Il y a quelques jours, le 1er février 2017, le directeur éditorial du Monde, Arnaud Leparmentier, publiait un article intitulé « Monter au front contre Trump ». Il propose cinq axes de bataille, dont celle de Jérusalem. Ce spécialiste des affaires européennes écrit textuellement : « la première provocation de Washington pourrait être de déplacer l’ambassade américaine en Israël à Jérusalem. La représentante européenne pour les Affaires étrangères, Federica Mogherini, doit en profiter pour sortir enfin de son insignifiance et affirmer au nom des Vingt-Sept que Jérusalem n’est pas pour eux la capitale d’Israël ».
Certes, on peut bien entendu critiquer la politique du nouveau président américain et ses dernières prises de position, mais avec quel culot ? Quelle ignorance quand cet éditorialiste ose affirmer, sans rougir de honte, que Jérusalem n’est pas notre capitale. De quel droit et au nom de quel titre ce journaliste du Monde nous dénie, à nous Israéliens, qu’elle est notre propre capitale ? En plus, prendre le rôle du « conseiller diplomatique du Quai d’Orsay » et exiger des 27 pays de l’Union européenne de le faire. Ne s’agit-il pas là de provocation ? D’une interférence grossière ? De tromper les lecteurs ?
Rappelons à ce directeur éditorial du Monde le fait que Jérusalem est la seule et unique capitale des Juifs. Inutile aussi de battre sans cesse le rappel de la Bible et du célèbre chant des exilés de Babylone (Psaume 137), d’expliquer toujours que depuis 3000 ans, nos ancêtres ont vu partir de la ville, Assyriens, Babyloniens, Romains, Croisés, Turcs, Britanniques et Jordaniens… Que chaque jour, nous nous prosternons devant le Kotel, le mur des Lamentations, et que nous prions trois fois quotidiennement pour la rédemption et la reconstruction du Temple. Que les Musulmans ont déjà La Mecque et que jamais une ville sainte n’a été choisie par eux comme capitale. Que les Chrétiens ont déjà Rome et Constantinople… et enfin affirmer que Jérusalem n’a jamais été une capitale arabe. D’ailleurs, elle ne le sera pas, malgré les pressions exercées par Le Monde.
Il est donc tout à fait normal et naturel que les Américains décident de transférer leur ambassade à Jérusalem. Nous espérons que d’autres pays rectifieront cette injustice et suivront courageusement les Etats-Unis, et notamment la France dont le Consulat général à Jérusalem Ouest s’est transformé en une véritable « ambassade française en Palestine ». Une reconnaissance officieuse et à la sauvette d’un Etat qui demeure toujours virtuel.
Enfin, il est donc temps que le journal Le Monde cesse de bercer ses lecteurs dans la désinformation et le mensonge dans ses articles qui concernent Israël et les Palestiniens, s’il désire de devenir un jour un vrai journal de référence et augmenter sa diffusion.
Freddy Eytan
Pour citer cet article :
Freddy Eytan, « Le Monde n’est pas un “journal de référence” », Le CAPE de Jérusalem: http://jcpa-lecape.org/le-monde-pas-un-journal-de-reference-jerusalem/