Le maudit Liban

Le dernier incident à la frontière libanaise est grave et dévoile que la région est fragile et explosive. Depuis la Seconde guerre du Liban, déclenchée en juillet 2006, nous assistons à un théâtre de l’absurdité. L’armée libanaise forte de 4 divisions est déployée au sud mais son commandement et ses rangs sont en majorité chiite, voire proche du Hezbollah. Le Liban est le seul Etat de la planète où sont présentes une armée ordinaire, et une milice équipée de matériel militaire et de missiles à longue portée et qui siège au sein du gouvernement avec un droit de veto.

Cette situation est anormale, insensée et intolérable, et il est stupéfiant que des puissances occidentales, telles que les Etats-Unis et la France soutiennent l’armée libanaise en lui fournissant du matériel militaire, dont le Hezbollah pourrait facilement s’en servir. Les treize mille soldats de l’ONU, et notamment les 1500 Français, sont incapables de maitriser la situation et n’ont pas réussi à démanteler les effectifs et l’armement du Hezbollah. Le mouvement chiite continue à faire la pluie et le beau temps avec la bénédiction de l’Iran.

Le dernier accrochage était non seulement une pure provocation mais il a été prémédité par des officiers chiites. Il intervient dans un contexte  dangereux et sensible pour le Hezbollah, accusé du meurtre du Premier ministre Hariri en février 2005. Toutes les tentatives du mouvement chiite d’accuser Israël est une manipulation abjecte et un scénario classique qui se répète dans les capitales arabes depuis la l’époque de Gamal Nasser. A chaque fois qu’un dirigeant arabe se trouve au pied du mur et en détresse, il appelle à la solidarité contre “l’Etat sioniste, l’ennemi numéro un. “
La situation au nord demeure tendue et un nouveau conflit armé est inévitable. Tsahal poursuivra ses activités légitimes le long de la frontière pour garantir la sécurité de ses citoyens. Une nouvelle embuscade libanaise provoquerait une riposte foudroyante. Jérusalem tient toujours le gouvernement libanais pour responsable. La retenue et la dissuasion sont donc préférables au chaos.