Le maître-chanteur Mahmoud Abbas
Depuis 1947, les Palestiniens réussissent à rater tous les rendez-vous de l’Histoire. A chaque fois qu’ils approchent d’une date butoir ou s’apprêtent à prendre une décision cruciale, les Palestiniens s’effrayent soudain et se rétractent. Cette attitude n’est pas seulement une tactique malsaine de marchandage politique, elle est devenue une sorte de maladie, une pathologie souvent pathétique… Cette hantise du moment fatidique, cette grande peur panique de signer enfin un accord de paix avec l’Etat juif prouve que les leaders palestiniens ne sont pas encore mûrs pour partager avec nous la Palestine historique et pour faire des compromis accompagnés de concessions substantielles et audacieuses.
Dans ce nouveau processus qui dure depuis voilà 8 mois, la tâche des Américains et du gouvernement Netanyahou est d’autant plus difficile que Mahmoud Abbas se montre peu enthousiaste et demeure peu crédible. Ses dernières déclarations au sein de la Ligue arabe prouvent qu’il n’a aucune confiance en Netanyahou et qu’il n’acceptera jamais la reconnaissance évidente de notre existence comme Etat juif et démocratique. Les campagnes orchestrées sur la délégitimation d’Israël, les menaces d’une nouvelle Intifada et le recours au Conseil de sécurité de l’ONU incitent les Palestiniens à rejeter automatiquement toute bonne intention israélienne, elles encouragent également le Hamas et le Djihad islamique à poursuivre sans relâche « la lutte armée ».
Or, depuis 2007, Mahmoud Abbas est incapable de contrôler ses troupes et il est toujours persona non grata dans la bande de Gaza en dépit de ses efforts pour se réconcilier avec ses frères ennemis.
Le temps presse et l’heure de vérité approche pour Mahmoud Abbas. Le gouvernement Netanyahou a peut-être eu tort de relâcher des terroristes notoires – avec tous les risques de récidive que cela comporte –, mais une fois la décision prise nous devrions la respecter à la lettre. L’expression « processus de paix » résonne comme un souhait ardent et ne reflète pas la réalité sur le terrain. Nous devrions choisir un autre langage, parler plutôt de « négociations » ou de « dialogue », car tant que Mahmoud Abbas ne cessera pas d’être un maître-chanteur, la signature d’un traité de paix s’éloignera encore pour longtemps. Pour renforcer nos liens avec les Etats-Unis, il est indispensable de poursuivre le dialogue au moins jusqu’à la fin de l’année. A ce stade, le gouvernement Netanyahou devrait refuser toute nouvelle libération de terroristes palestiniens avant d’obtenir des gages solides de la part des Américains et surtout la fin du chantage systématique de Mahmoud Abbas.
Freddy Eytan