Le Hezbollah risque de déclencher une nouvelle guerre

Freddy Eytan

Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, observe les manifestations contre le gouvernement Nétanyahou et pense que les déchirements au sein de la société israélienne présentent un moment propice pour déclencher une nouvelle guerre contre l’Etat juif. Ces jours-ci, la milice chiite organise d’importantes manœuvres. Devant des dizaines de journalistes et photographes de la presse internationale, elle a dévoilé des armes lourdes en simulant des attaques contre des villages israéliens du Golan et de la Haute-Galilée qui, pour Nasrallah, font partie intégrante de la Grande Palestine. Tsahal a suivi de près le show de Nasrallah et a lancé des tracts en territoire libanais, avec un avertissement clair au Hezbollah, de rester loin de la frontière avec Israël. 

Toutes les manœuvres encouragées par l’Iran et les discours belliqueux de Nasrallah ravivent les tensions dans toute la région. Ils ne sont jamais critiqués et condamnés par l’ONU, pourtant omniprésente par la FINUL au sud-Liban, ni non plus par les Etats-Unis ou la France. Arrogant et irresponsable, Nasrallah a ruiné le pays du Cèdre, il l’a plongé dans une crise profonde et irréversible. Le Liban est ingouvernable et la faillite touche tous les secteurs du pays. La “petite Suisse” du Proche-Orient est au bord de l’abîme. Elle s’est transformée en bunkers d’armes et de munitions, d’explosifs et de barils de poudre. Les Gardiens de la révolution islamique dictent quotidiennement l’ordre du jour gouvernemental à Beyrouth mais aussi à Damas.

Le chef du Hezbollah est un homme dangereux. Il devrait être mis en quarantaine, au ban de la société, et traduit en justice. La liste de ses crimes contre l’Humanité est longue.

Nasrallah risque de commettre une grave erreur d’interprétation concernant la situation intérieure en Israël. La dernière opération dans la bande de Gaza contre le Djihad islamique a prouvé que les Israéliens seront toujours unis et solidaires face aux ennemis islamistes.    

Depuis la Seconde guerre du Liban, déclenchée en juillet 2006, Nasrallah vit dans un bunker à Beyrouth. Traqué par le Mossad et Tsahal, il craint que son sort sera le même que son prédécesseur Abbas Mousaouyi.  

Toutefois, ne prenons pas les menaces à la légère. Nasrallah dirige une puissante milice armée chiite installée à nos frontières et il n’est sans doute pas une marionnette.  Il focalise son combat islamique contre Israël en espérant voir un jour flotter l’étendard chiite sur les minarets des mosquées du mont du Temple et sur tous les édifices de Jérusalem.

Depuis 2006 à ce jour, il n’y a pas eu d’incident grave le long de la frontière israélo-libanaise. La forte dissuasion israélienne empêche les provocations du Hezbollah à relancer les hostilités notamment à partir du plateau du Golan.      

Cependant, le Hezbollah a achevé avec l’aide d’experts iraniens de nouveaux tunnels dans la zone sud du fleuve Litani. Désormais, ils sont équipés de réseaux de communication sophistiqués et d’arrangements logistiques pour permettre aux combattants d’y passer de longues périodes. Des tunnels similaires d’attaque sont également construits près de notre frontière. Plusieurs ont été détruits par Tsahal.

Le Hezbollah avec l’aide des généraux et stratèges iraniens planifie ensemble des attaques contre les villages israéliens installés le long de la frontière, de Métoula à Rosh Hanikra.  

Le pays du Cèdre, cher à la France et à l’Occident, est devenu une base politique et militaire chiite dangereusement menaçante pour la paix dans notre région.  Les Casques bleus de l’ONU, n’ont pas été capables à ce jour de maitriser la situation et n’ont pas réussi à démanteler les effectifs et l’armement du Hezbollah. Nasrallah se moque éperdument de toutes les résolutions du Conseil de sécurité.

Les pays occidentaux laissent faire et demeurent impuissants. Pourtant, ils fournissent à l’armée libanaise des armes pour se défendre mais ignorent que cette armée est aux ordres du Hezbollah.

Voilà plus de 23 ans que Tsahal s’était retiré de tout le territoire libanais et considère que la frontière internationale est inviolable. Le peuple libanais n’est sans doute pas notre ennemi. Israël a été le seul pays qui est venu au secours des chrétiens maronites et a payé un prix très élevé. En mai 1983, Jérusalem a même signé un accord de paix avec le Liban. Cet accord a été violemment bafoué et n’a duré que 13 jours…

Le 4 août 2020, quelques heures seulement après la double explosion dans le port de Beyrouth, Israël a proposé tout naturellement une aide humanitaire. C’est normal malgré l’Etat de guerre car nous agissons selon des valeurs universelles et nous sommes toujours les premiers à courir au secours des personnes en danger et à apporter une aide médicale à nos voisins.

Cependant il est clair que sans le désarmement du Hezbollah et la réhabilitation de la souveraineté de l’État libanais la situation chaotique au Liban ne changera guère. Cet objectif n’est sans doute pas une partie de plaisir et risque de déclencher une nouvelle guerre civile mais c’est la seule voie pour pouvoir redonner aux Libanais leur totale liberté et un espoir de vivre dans la dignité.

Dans aucun pays au monde une milice dicte le pas à une armée, à un Etat souverain et indépendant.

Des réformes sont obligatoires et vitales pour sortir ce pays de la crise. Exiger des banques européennes de geler tous les avoirs et tout financement iranien au Hezbollah et surtout revendiquer le démantèlement de toutes ses armes.

Sans un changement fondamental de la position internationale, le Liban perdra sa souveraineté et avec l’aide de l’Iran, il se transformera en Etat islamique chiite qui poursuivra ses activités terroristes. Suite au rapprochement de l’Arabie saoudite de l’Iran, et le réhabilitation du président syrien Bachar el Assad, le prince héritier, Mohammed Ben Salman a maintenant le devoir de sauver le Liban.

Israël ne pourra jamais tolérer une déstabilisation permanente de son voisin du Nord et l’installation des unités des Gardiens de la Révolution à ses portes.

Déterminé à sauvegarder la stabilité dans toute la région, Israël tiendra toujours responsable l’Etat libanais. Tsahal se défendra avec toutes ses forces et réagira énergiquement à toute provocation du Hezbollah au risque d’une Troisième guerre contre le Liban.  

 

 

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