Le Hezbollah est grandement responsable des malheurs des Libanais

Freddy Eytan

Le Président Macron est revenu à Paris après une visite de solidarité avec le peuple Libanais. Plongé dans le deuil et le désespoir depuis la terrible et gigantesque explosion dans le port de Beyrouth, il manifeste sa colère et exige des comptes. Le président français a demandé une enquête internationale et de profondes réformes, un véritable changement du système pour pouvoir sortir de la crise. Il a parfaitement raison, sa démarche et ses propos sont encourageants.

Certes, depuis plus d’un siècle la France demeure très attachée au Liban et la visite d’un président français à Beyrouth est naturelle et réconforte les Libanais dans leur malheur.

Toutefois, nous constatons que ces voyages à Beyrouth se réalisent après un attentat spectaculaire ou une catastrophe. François Mitterrand avait effectué le 24 octobre 1983 une visite au lendemain de l’attentat contre le Drakkar où 58 parachutistes français avaient trouvé la mort.

Le 16 février 2005 Jacques Chirac débarque à Beyrouth pour assister à l’enterrement du Premier ministre Rafic Hariri tué dans un attentat spectaculaire. Rappelons qu’Hariri fut un ami fidèle de l’ancien président français, Jacques Chirac. Il avait offert à l’ancien Maire de Paris un somptueux appartement… Quai Voltaire…

Qui est en réalité responsable de ces trois événements tristement célèbres, et tant d’autres attentats et prises d’otages, sinon le Hezbollah.

Chaque enfant de Beyrouth sait que la milice chiite contrôle le port avec toutes les cargaisons et les marchandises. Le Hezbollah a construit aussi des usines et des laboratoires près de l’aéroport pour éviter la destruction par Tsahal des cargaisons d’armement acheminées par l’Iran via Damas.

Dans son dernier discours Nasrallah lui-même exprimait avec fierté qu’il supervisait le port. De ce fait, la machine armée, bien huilée du Hezbollah se conduit comme une mafia, sème la terreur et verse des pots de vin aux services des douanes, aux fonctionnaires au sein des institutions et des ministères déjà corrompus et impudents. C’est elle qui fait la pluie et le beau temps, mais incapable de maitriser l’économie, le commerce et les banques, plongeant ainsi la majorité écrasante des Libanais dans la misère et le désespoir. Au moment où une nouvelle conférence de donateurs se réunie, il est bien temps que l’heure des chèques en blanc versés par la communauté internationale aux dirigeants libanais soit révolue.

Malgré les démentis cyniques de Nasrallah nous savons parfaitement que la “petite Suisse” du Proche-Orient s’est transformée en bunkers d’armes et de munitions, d’explosifs et de barils de poudre. Les Gardiens de la révolution islamique dictent quotidiennement l’ordre du jour gouvernemental à Beyrouth.

Rappelons que le 6 février 1984 la milice chiite avait pris part à l’insurrection contre l’armée libanaise fidèle à l’époque à Amine Gemayel. Depuis, il a transformé la banlieue Sud de Beyrouth en son propre sanctuaire. Il installa un quartier général souterrain, un état-major militaire, des institutions médiatiques, sociales et éducatives.

A l’initiative financière de l’Iran, le Hezbollah a créé des structures scolaires avec un enseignement coranique et des cours de théologie, et notamment la diffusion de manuels scolaires incitant à la haine de l’Etat juif.

Le gouvernement libanais était contraint d’accorder au Hezbollah une chaîne de télévision, al-Manar (Le Phare), et une radio, la Radio de la foi, ainsi que plusieurs organes de presse et de propagande.

Dès le départ, le but du « Parti de Dieu » était clair : chasser toutes les forces occidentales de la région et transformer le Liban en Etat islamique chiite. Parallèlement, combattre l’Etat sioniste pour créer à sa place un Etat palestinien indépendant avec Jérusalem comme unique capitale.

Nasrallah, terroriste notoire portant la soutane, est un homme dangereux non seulement pour Israël et toute la région, mais aussi pour le peuple libanais. Par la ruse, l’intrigue et la terreur, il exporte avec ses mentors iraniens une révolution puisée dans les tréfonds du Moyen Age. Il focalise toujours son combat islamique contre Israël en espérant voir un jour flotter l’étendard chiite sur les minarets des mosquées du Mont du Temple et sur tous les édifices de Jérusalem. Il poursuit ses activités terroristes, contre les « infidèles » chrétiens et juifs à travers le globe.

Il devrait être mis depuis longtemps en quarantaine, au ban de la société, et traduit en justice.

Depuis la Seconde guerre du Liban de 2006, le Hezbollah a achevé avec l’aide d’experts iraniens de nouveaux tunnels dans la zone sud du fleuve Litani. Désormais, ils sont équipés de réseaux de communication sophistiqués et d’arrangements logistiques pour permettre aux combattants d’y passer de longues périodes. Des tunnels similaires d’attaque sont également construits près de notre frontière. Plusieurs ont été détruits par Tsahal.

Le Hezbollah avec l’aide des généraux et stratèges iraniens planifie ensemble des attaques contre les habitants israéliens du Golan et de la Haute-Galilée qui, pour Nasrallah, font partie intégrante de la Grande Palestine.

Le pays du Cèdre, cher à la France et à l’Occident, est devenu une base politique et militaire chiite dangereusement menaçante pour la paix de toute la région.  Les Casques bleus de l’ONU, dont des Français et Italiens, n’ont pas été capables à ce jour de maitriser la situation et n’ont pas réussi à démanteler les effectifs et l’armement du Hezbollah. Nasrallah se moque éperdument de toutes les Résolutions du Conseil de sécurité.

Les pays occidentaux laissent faire et demeurent impuissants. Pourtant, ils fournissent à l’armée libanaise des armes pour se défendre mais ignorent que cette armée est aux ordres du Hezbollah.

Voilà plus de 20 ans que Tsahal s’était retiré de tout le territoire libanais et considère que la frontière internationale est inviolable. Israël est prêt à signer un véritable traité de paix avec le pays du Cèdre. Le peuple libanais n’est sans doute pas notre ennemi. Israël a été le seul pays qui est venu au secours des chrétiens maronites et a payé un prix très élevé. En mai 1983, Jérusalem a même signé un accord de paix avec le Liban. Cet accord a été violemment bafoué et n’a duré que 13 jours…

Quelques heures seulement après la double explosion dans le port de Beyrouth, Israël a proposé tout naturellement une aide humanitaire. C’est normal malgré l’Etat de guerre car nous agissons selon des valeurs universelles et nous sommes toujours les premiers à courir au secours des personnes en danger et à apporter une aide médicale à nos voisins.

Cependant il est clair que sans le désarmement du Hezbollah et la réhabilitation de la souveraineté de l’État libanais la situation chaotique au Liban ne changera guère. Cet objectif n’est sans doute pas une partie de plaisir et risque de déclencher une nouvelle guerre civile mais c’est la seule voie pour pouvoir redonner aux Libanais leur totale liberté et un espoir de vivre dans la dignité.

Dans aucun pays au monde une milice dicte le pas à une armée, à un Etat souverain et indépendant.

Le président Macron avait l’occasion lors de sa visite à Beyrouth de dire toute la vérité aux dirigeants libanais. Appeler un chat un chat et dire clairement que le Hezbollah n’est vraiment pas un parti politique mais une milice dangereuse. Rappelons que le 24 février 2000 Lionel Jospin, Premier ministre de la cohabitation, avait qualifié de « terroristes » les attaques du Hezbollah contre Israel et les Juifs.

 Lors de sa nouvelle visite à Beyrouth le mois prochain, Macron devrait lancer un appel pour mettre le Hezbollah au ban des nations. Exiger des banques européennes de geler tous les avoirs et tout financement iranien au Hezbollah et surtout revendiquer le démantèlement de toutes ses armes.

Si Macron aime vraiment les Libanais et souhaite la paix dans cette région du monde, il devrait changer de cap et prendre une décision spectaculaire et audacieuse, avec l’appui des Américains et de la Russie, et avant que le Liban tombe dans les mains des Ayatollahs d’Iran ou de la Turquie d’Erdogan.

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