Le Hamas et le cas irlandais

Depuis l’accord de Belfast signé à la Pâques 1998, les leçons du processus de paix en Irlande du Nord ont souvent été tirées par de nombreux hommes d’Etat, des décideurs politiques et des commentateurs à travers le monde. Dans une grande mesure cela est compréhensible. Comment ne pas se réjouir quant l’arène internationale est jonchée de conflits armés, de problèmes  religieux et ethniques, de violence  et de haine, perpétrés  par des acteurs non étatiques et, par-dessus tout, le spectre du terrorisme qui grandit et  nous hante. Il est logique que la fin apparente d’un ancien conflit, l’un des plus longs de l’histoire, fournit des interrogations positives et un agréable contraste.
La publication d’un compte rendu sur le processus de paix en Irlande du Nord, par Jonathan Powell (ancien chef de l’Etat- Major du Premier ministre Tony Blair), a conduit à une nouvelle série de spéculations concernant les « leçons d’Ulster » et la possibilité qu’il existe un « modèle » de résolution de conflit qui peut être est appliqué ailleurs. Powell, qui était le principal négociateur de Blair en Irlande du Nord, a prêté foi à ces suggestions, affirmant que, pendant que l’Irlande du Nord était « sui generis » il y a des  leçons  à en tirer. Powell compare le processus de paix à une bicyclette : « nous avons dû  garder les choses et  aller en avant…si jamais nous avions laissé tomber la bicyclette, nous aurions créé un vide et ce vide aurait été rempli de violence. »
Sur la base de ce raisonnement, il affirme : « une des leçons qui est tirée de l’expérience de l’Irlande du Nord est l’importance de maintenir le contact. Il est très difficile pour les gouvernements démocratiques d’être vus comme parlant aux terroristes qui tuent leur peuple injustement. Mais c’est précisément à vos ennemis, plutôt qu’à vos amis, que vous devriez parler si vous voulez résoudre un conflit.
L’idée de Powell  est  qu’un dialogue libre offre la seule voie  qui semble être adéquate pour résoudre  des conflits intraitables. Ainsi, les gouvernements devraient initier un tel dialogue avec toutes les parties d’un conflit posé sans conditions préalables- en mettant l’accent sur les extrémistes, car ce n’est que de cette manière  qu’une paix durable pourrait être accomplie. Ceci est le model qui est promu ailleurs dans le monde, en particulier au Moyen- Orient.
En réponse à  l’influence croissante des groupes tels que le Hamas ou le Hezbollah, l’idée qu’en  parlant  aux terroristes est un pré-requis de paix,  a atteint une évolution inquiétante. En Juin 2007, Peter Hain, le député du Parti travailliste et ancien secrétaire de l’Etat de l’Irlande du Nord, a déclaré que le cas du rétablissement de paix en Irlande de Nord devrait servir de « modèle pour la résolution du conflit ». Il a affirmé que ce processus de paix devrait tenir comme «  inspiration » et peut –être une orientation à d’autres au fur et à mesure de l’activité de la résolution du conflit. Il a mis en garde sur les « conditions préalables »,  avec une référence spécifique au Moyen Orient et a affirmer qu’elles, «  peuvent étouffer dans l’œuf  le processus.».
Dans le même ordre d’idées, en Juillet 2007, Michael Ancram, un député conservateur et ancien ministre du Bureau de l’Irlande du Nord sous John Major, a affirmé que les Britanniques avaient « dansé avec les loups » à la recherche d’un règlement en Irlande du Nord. Afin de réaliser la paix au Moyen-Orient, il a affirmé que l’occident doit maintenant commencer à « s’engager » avec le Hezbollah et le Hamas.
Dans l’ensemble du spectre politique, il semblerait qu’une  grande partie des parlementaires britanniques se déplacent vers cette voie, en  utilisant l’exemple de l’Irlande du Nord comme justification. En Juillet 2007, un sous-comité de la Chambre des Lords a publié un rapport recommandant que l’Union Européenne évite « une approche  rigide  indésirable » en traitant avec le Hamas. Un porte-parole du  sous-comité des Affaires étrangères a déclaré que, pendant  que la pression serait mise sur le Hamas pour reconnaître Israël et accepter les accords précédents, « des progrès ne doivent pas être capotés à cause de cela ». Le rapport souligne également que tout processus de paix devrait être inclusif, et une fois de plus  a cité l’Irlande du Nord comme une « une source positive d’inspiration ».
Par la suite, un rapport distinct de la Commission des Affaires étrangères de la  Chambre des Communes a recommandé que le gouvernement  britannique devrait « urgemment examiner les moyens de s’engager politiquement » avec les groupes modérés du Hamas, afin de les encourager à répondre aux principes du Quartet (la non-violence, la reconnaissance d’Israël et l’engagement pour les accords précédents). La Commission a également appelé le gouvernement à  s’engager avec les parlementaires  du Hezbollah, tout en continuant de refuser de s’engager avec l’aile militaire (un geste qui refléterait la façon dont le gouvernement britannique lui-même a autorisé et a engagé avec le Sinn Fein, même s’il a continué à proscrire l’IRA en Irlande du Nord.
Les circonstances qui ont encadré le processus de paix en Irlande du Nord étaient particulières à cette région. Les tentatives  d’établir une comparaison entre les événements là –bas et le développement futur possible du conflit israélo-palestinien se heurtent à un nombre d’éventualités  et de variables, qui montrent une divergence flagrante entre les deux situations.
1- Le Hamas est une organisation très différente de l’IRA. Contrairement  à l’IRA et au gouvernement britannique – qui sont opposés aux moyens  plutôt  qu’aux buts  de  la campagne de l’IRA- les objectifs fondateurs du  Hamas sont inconciliables avec l’existence de l’Etat d’Israël.
Le gouvernement britannique a affirmé à maintes reprises son manque d’intérêt stratégique en Irlande du Nord. Ceci a pu être possible  parce que les objectifs de l’IRA ne posent  pas de menace existentielle à l’Etat britannique (même s’il avait été noté qu’ils posaient une menace existentielle à l’Etat de l’Irlande de Nord) et, par conséquent, l’Etat britannique n’avait pas d’objection fondamentale à l’objectif clé de l’IRA: La réunification de l’Irlande.
Son objection à l’IRA était basée sur les moyens, et non sur les buts  du républicanisme militant irlandais. Ce n’est pas le cas où Israël et le Hamas sont concernés. Les objectifs du Hamas exigent la destruction de l’Etat d’Israël. Comme l’affirme la charte fondamentale du Hamas, « Israël s’élèvera et continuera d’exister jusqu’à ce que l’Islam le supprime. » Contrairement à l’IRA, qui a toujours été disposé à négocier avec le gouvernement britannique, la charte du  Hamas exclut la  perspective d’un compromis permanent avec Israël. : « Le Mouvement islamique de la Résistance croit que la terre de Palestine est une dotation religieuse islamique pour tous les Musulmans jusqu’au jour de la Résurrection. Il est interdit d’abandonner  tout ou a une partie de celle-ci ou de renoncer à tout ou à une partie de celle-ci.
En outre, le Hamas s’est  déclaré opposé  à un processus de paix basé sur une sorte de paramètres et sur des lignes constitutionnelles de fond qui seraient acceptables pour Israël. Sa charte stipule ainsi : des  initiatives (diplomatiques) des soi-disant solutions pacifiques et des conférences internationales pour trouver une solution au problème palestinien, en contradiction avec  la position idéologique du Mouvement de résistance islamique. En renonçant à toute partie quelque soit de la terre de Palestine c’est comme ignorer une partie de la foi (musulmane) … Il n’y a pas de solution au problème palestinien, sauf le Djihad.
Conformément à cette attitude, le Hamas a mené la guerre contre le processus de paix d’Oslo dans les années 90 et la vague d’attentats- suicide  contre Israël a contribué à faire dérailler le processus.
De plus, alors que les objectifs de l’IRA étaient largement limités au conflit politique avec l’Etat britannique, l’éventail des buts du Hamas
est plus large. Comme son slogan le déclare, l’organisation estime que  « Allah est son but, le messager (le prophète Mohamed) est la figure exemplaire et le Coran est sa constitution, Djihad est son chemin et la mort pour l’amour d’Allah est le souhait le plus exalté”. Cette phrase est un écho direct du slogan des Frères Musulmans en Palestine et en effet, la charte du  Hamas proclame que « le Mouvement islamique de la Résistance (le Hamas) est la branche des Frères Musulmans en Palestine. » Peter Bergen et Paul Cruikshank, des spécialistes de l’islam radical, ont décrit les Frères Musulmans comme « le groupe islamique le plus fort dans le monde arabe, avec des ancrages à travers l’Europe et l’Amérique du Nord”.
L’idéologie du Hamas le place en ligne avec les autres mouvements islamiques radicaux à travers le monde, y compris Al-Qaïda en dépit de l’hostilité apparente entre ces deux groupes. Cette hostilité n’a pas empêché le Hamas de coopérer avec les filiales d’Al-Qaïda en Palestine. L’un de ces groupes  a obtenu la notoriété en 2007 après l’enlèvement du journaliste de la BBC, Alan Johnston. Il a revendiqué la libération d’un certain nombre de radicaux islamistes  détenus en prison dans les pays occidentaux  et il a fait expressément référence à Abu Qatada, « la main droite d’Oussama Bin Laden en Europe ». Il est instructif de savoir que le Hamas avait précédemment coopéré avec le Jihad islamique  dans l’enlèvement en 2006 du soldat Gilad Shalit.
Le Hamas  s’est toujours  identifié avec les autres causes célèbres du djihad mondial. Son matériel de propagande, par exemple, a lié la question palestinienne à celle du Cachemire, de la Tchétchénie, de l’Afghanistan et de l’Irak. Le fondateur du Hamas, Sheikh Ahmed Yassin, a décrit l’invasion des USA  en Irak comme « une nouvelle croisade contre la nation musulmane » et il a appelé les Musulmans dans le monde à « faire grève contre les intérêts occidentaux dans le monde.
Il  est clair que l’organisation se considère comme appartenant au firmament islamiste international. C’est peut être pour cette raison que le site d’Internet diffuse les nouvelles en plusieurs langues  et la charte du groupe déclare que, « Les Musulmans  adoptent la foi du Mouvement islamique de Résistance et  agissent pour  le soutenir et renforcent la guerre sainte. Leur répartition sur la surface de la terre, rend ainsi le mouvement universel. L’idéologie du Hamas est conduite sous une forme particulièrement virulente de l’antisémitisme, liée à une interprétation religieuse apocalyptique de sa « lutte ».  Les protocoles des Sages de Sion, qui sont considérés comme un document authentique  révèlent la conspiration du monde juif. La charte cite également le Coran à l’effet suivant :
Comme le prophète (Mohamed) dans sa prière pour Allah et sa bénédiction pour la paix  dit : « Le temps ne viendra pas jusqu’à ce que les Musulmans combattent les Juifs et les tuent et jusqu’à ce que le juif se cache derrière les rochers et les arbres, et (alors) les rochers et les arbres diront : « Oh musulman, Oh serviteur d’Allah, il y a un juif qui se cache derrière moi, viens et tue le. »
Il est parfois souligné que l’attention ne devrait pas être nécessairement prêtée à ce que le Hamas déclare : Par la même occasion, la charte de l’organisation dit souvent être « obsolète » et doit être révisée. Toutefois, la réalité est que la charte est toujours distribuée par le Hamas et est considérée comme  une déclaration significative de sa politique. Des modifications prétendues de la charte n’ont pas réussi à se matérialiser.  Le Hamas reste intransigeant dans ses objectifs. Le caractère particulièrement agressif de son idéologie fait que l’émergence de personnes plus pragmatiques (tels que les dirigeants républicains irlandais en Irlande du Nord) est  beaucoup plus difficile à envisager. Les dirigeants du Hamas ont souligné à maintes reprises qu’il n’y a pas eu lieu de dilution dans l’engagement du groupe à ses principes directeurs : « Le Djihad et la Résistance ». Le représentant du Hamas au Liban, Oussama Hamden  a déclaré en octobre 2006, que le groupe reste engagé au principe qu’il « ne reconnaîtra jamais l’entité dictatoriale (Israël) et croit que « la résistance est le seul moyen de libérer la Palestine ».
Contrairement à l’Irlande du Nord ; le conflit israélo-palestinien est l’un des conflits dans lequel un certain nombre de puissances régionales jouent un rôle important. De plus, contrairement à l’Irlande du Nord, il semblerait que certains des principaux acteurs du conflit n’ont aucun intérêt dans la paix et la stabilité.
En Irlande du Nord il était  clair que la République d’Irlande a joué éventuellement un rôle clé dans la recherche de la paix. Après une période initiale dans laquelle le gouvernement irlandais s’est montré quelque peu ambivalent sur l’IRA (avec qui il a partagé un héritage idéologique), il s’est fixé avec détermination contre la violence républicaine. A la fin des années 1980 et au début des années 1990, la République d’Irlande est devenue une force de stabilité et de paix en Irlande du Nord et a travaillé en étroite collaboration avec le gouvernement britannique à la recherche d’un règlement. De manière générale, dans les cas des deux gouvernements les objectifs  politiques  de chacun n’ont pas été poursuivis dans le conflit de l’Irlande du Nord. Il est clair dans ce cas que l’on ne peut pas dire autant sur les voisins d’Israël aujourd’hui. Au contraire, L’Iran et la Syrie continuent à soutenir le Hamas et l’encouragent dans sa campagne violente. Tous deux et par l’intermédiaire de leurs mandataires. Cela se fait grâce à la fourniture d’armes et un soutien financier(en argent espèce) et de la formation. En mars 2008, par exemple, un commandant du Hamas a informé la journaliste du Sunday Times, Marie Colvin, que des centaines de combattants étaient envoyés dans les rangs de la Garde Révolutionnaire iranienne pour  une meilleure formation. D’autres combattants ont été  envoyés aussi bien en Syrie.
Damas  est le foyer de plusieurs dirigeants du Hamas, notamment de leur chef, Khaled Meshaal. Bien que les autorités syriennes maintiennent que le groupe est  autorisé à ne s’engager  que dans les activités politiques est en contradiction avec la réalité car le Hamas est un mouvement unitaire. Il n’y a donc pas de séparation entre le domaine politique, social, religieux ou de bienfaisance- Ils font tous partie d’un ensemble d’une entité unifiée.
En 2008, le Hamas est une force différente de l’IRA au début des années 90, qui visait son entrée dans le processus politique en estimant que sa stratégie actuelle  ne fonctionnait pas.
Le gouvernement britannique était disposé à ouvrir des canaux de communication avec l’IRA, mais les négociations formelles n’ont pu se produire  dans le contexte où la violence républicaine a mis fin. C’est ce qui s’est passé dans les années 90, lorsque le processus de paix a procédé conformément aux dispositions de la Déclaration de Downing Street en 1993.
Le contexte général était plus large car  l’IRA  se trouvait dans une position de déclin militaire  et politique. Dans cette situation,  il a cherché à s’en sortir par l’intermédiaire du processus de paix.
Le même scénario ne se rapporte pas au Hamas car il a été mis ces dernières années, sur une trajectoire ascendante. L’organisation palestinienne a perçu les négociations comme un signe de faiblesse plutôt qu’une ouverture vers un accord de compromis. Une position similaire à l’interprétation de la réunion de l’IRA avec le gouvernement britannique en 1972. Le désengagement unilatéral de la Bande de Gaza, lancé par le premier ministre Ariel Sharon en 2005 a précédé des élections et a ouvert la voie à la victoire du Hamas. Ismail Haniyeh,  devenu Premier ministre du Hamas au sein de  l’autorité palestinienne, a déclaré après le désengagement : « Nous défendrons notre résistance par les armes. Ainsi nous libérerons notre terre et défendrons le peuple palestinien”. La pluie de roquettes Qassam sur les villages israéliens a été considérée par le Hamas une grande victoire de la résistance car ils ont contraint l’ennemi à sortir de force de la bande de Gaza.
Ce “triomphe militaire” apparaît aussi comme un gain politique avec la victoire des élections du 25 janvier 2006 et la prise du pouvoir à Gaza.
Le contraste avec la position de l’IRA à la fin des années 80 et au début des années 90 ne pourrait  être plus clair. La  violence de l’IRA a freiné les perspectives politiques du Sinn Fein et en revanche, le Hamas
estime avoir atteint un succès politique comme  conséquence directe de son militantisme intransigeant. Loin d’être un organisme responsable (comme l’était l’IRA) la ligne dure de la position militaire du Hamas était perçue comme un atout politique définitif.
L’IRA n’a jamais pu dominer ses “ennemis internes » au sein du nationalisme irlandais, tel que le SDLP ou le gouvernement irlandais. Il n’a jamais pris le dessus contre ces défis à sa revendication à refléter le désir du peuple irlandais en entier. En revanche, le Hamas s’est imposé avec force comme représentant du peuple palestinien au détriment du Fatah. Le Hamas a réussi à fixer son propre ordre du jour tandis que l’IRA n’a jamais été en mesure de le faire dans la sphère  nationaliste irlandaise. Cette domination politique a été également traduite en supériorité militaire, manifestée par le coup d’Etat organisé par le Hamas dans la Bande de Gaza en 2007.
L’accord de paix en Irlande du Nord a été fondé sur une base démocratique et jouit d’un soutien populaire important. En réalité, l’IRA n’avait que peu de choix que d’accepter les résultats. En revanche le Hamas n’a montré aucun signe de bonne volonté et n’est pas disposé à accepter un règlement qui pourrait satisfaire toutes les parties impliquées dans le conflit israélo-palestinien.
Au Proche-Orient, tout comme en Irlande du Nord, les paramètres pour un règlement du conflit sont largement acceptés.
Le plan de paix américain en faveur de la solution de deux Etats, Israélien et Palestinien, côte à côte, le long de la frontière de la « ligne verte » est accepté par la majorité écrasante des Palestiniens en dépit de la montée du Hamas et son idéologie qui prône la destruction  de l’Etat d’Israël. Dans ce contexte, le Président palestinien, Mahmoud Abbas, a présenté des propositions pour un référendum sur la base d’une solution pour deux Etats. L’objectif d’Abbas était de forcer la main du Hamas en démontrant le soutien sans équivoque, du peuple palestinien au referendum. Le Hamas a rejeté les propositions et semble confirmer qu’il n’est simplement pas disposé à accepter un règlement qui pourrait avoir une légitimité démocratique entre toutes les parties du conflit.  Aussi longtemps que le Hamas refuse de reconnaître l’existence de l’Etat d’Israël, le danger existera. Toute négociation avec une organisation terroriste comme le Hamas renforcerait  sa position extrémiste et sa conviction pour atteindre ses  ultimes objectifs.

Ce qui importe vraiment ce n’est pas l’acte de parler directement aux terroristes mais la considération de l’ensemble du contexte dans lequel cet acte se produit. Le moment opportun, les motivations des deux parties, la stratégie et la tactique, les canaux de communication et le genre de processus de négociations, ses avantages et ses inconvénients. Il existe une énorme différence qualitative entre parler à des terroristes qui se trouvent à la hauteur de la vague – en termes de propagande, de confiance et de dynamisme – et parler à des terroristes qui sont conscients que leurs objectifs ne peuvent  pas être atteints par des moyens violents. En général, il n’existe pas de  modèle classique pour la résolution d’un conflit. Les critères de l’un ne peuvent pas toujours s’appliquer avec succès dans une autre région du monde.