Le fléau de la terreur du « loup solitaire »
Dans la société palestinienne, la psychologie de groupe peut déterminer le comportement individuel. Ce qui est sanctionné par le groupe devient la norme pour l’individu. L’Autorité palestinienne soutient financièrement et récompense les actions terroristes notamment les « loups solitaires ». Par conséquent, toute action individuelle, même si elle n’est pas planifiée ou officiellement sanctionnée à l’avance, est effectivement renforcée et incitée par le groupe et devient la norme. Ces actions sont mises en œuvre par des messages d’incitation à la haine véhiculés en langue arabe par les réseaux sociaux.
De toute évidence, les médias et les réseaux sociaux ont considérablement accru la perception et la présence de l’incitation arabe anti-israélienne. Ils cultivent également une culture de victimisation palestinienne qui ajoute du « carburant psychologique » pour justifier l’activité terroriste.
Les réseaux sociaux ont aussi élargi les environnements d’individus auparavant considérés comme des « loups solitaires » au point où ils bénéficient désormais d’un large soutien à la fois dans le monde réel et dans un monde virtuel.
En fin de compte, la source de l’activité terroriste palestinienne réside dans une idéologie de rejet, avec le refus intransigeant de se réconcilier avec l’existence d’un État juif, ce qui entraîne une culture de non-acceptation de « l’autre », le juif vilipendé.
Les attaques contre les Israéliens se poursuivent depuis de nombreux mois. La différence de perception est que si la plupart des attaques meurtrières récentes ont eu lieu en Israël « proprement dit [les frontières d’avant 1967] », la plupart des autres attaques ont eu lieu soit à Jérusalem, soit au-delà de la Ligne verte en Judée-Samarie.
L’environnement social virtuel étendu des terroristes palestiniens potentiels signifie désormais qu’en réalité, ils sont membres d’une sorte de meute plutôt que des opérateurs en solo. Cette réalité présente un défi important pour une cyberattaque préventive contre le terrorisme.
Pour plusieurs observateurs occidentaux, le nombre croissant d’attaques à l’arme blanche commis par de jeunes Arabes palestiniens contre des Juifs israéliens s’explique simplement par le désespoir des années d’occupation et un manque de liberté.
Mais pour beaucoup d’Israéliens, la dernière vague de terreur est plutôt une manifestation d’incitation à la haine qui se poursuit depuis de nombreuses années sans trouver d’issue.
Les attaques perpétrées par de jeunes Palestiniens isolés s’expliquent par une variété de motifs, à la fois nationalistes et religieux.
La majorité des assaillants sont de jeunes musulmans, palestiniens ou arabes israéliens, qui semblent agir en dehors d’une structure organisée. Toutefois, les facteurs religieux et nationalistes agissent souvent comme déclencheurs de la violence.
L’incitation à la haine apparaît en effet comme un processus interactif combinant à la fois les facteurs psychologiques et cognitifs.
Les Arabes palestiniens sont exposés dans leur environnement social immédiat comme les écoles, les mosquées et les déclarations publiques faites par des responsables arabes palestiniens qui servent à inciter, promouvoir et finalement à renforcer l’activité terroriste
Alors que de nombreuses attaques sont décrites comme des actions de « loup solitaire », le soutien matériel, financier et social fourni par l’Autorité palestinienne sert de cadre stable pour maintenir la violence, même quand on semble agir seul. Certains éléments au sein de la société arabe palestinienne peuvent expliquer le phénomène de l’incitation à la haine et sa relation avec l’activité violente de l’individu.
Les attaques de « loups solitaires » continuent à présenter à la fois des défis stratégiques et théoriques pratiques, la nature des actions individuelles créant des difficultés à construire un « profil » pertinent pour toutes les situations. Cependant, un examen plus attentif de ces attaquants montrera que beaucoup sont des attaquants en attente et des « loups connus » plutôt que des « loups solitaires ».
Ce fossé entre les causes et les motifs mis en avant par les Israéliens et les observateurs occidentaux témoigne d’une différence dans la vision des événements. Les actes de violence jugés clairement comme étant du « terrorisme » partout dans le monde sont considérés différemment quand ils sont menés contre Israël.
Cependant, ces deux visions n’expliquent pas comment les facteurs agissent précisément pour créer cet acte où l’idéologie cognitive entraîne le comportement violent. Certains appréhendent le comportement des Palestiniens en termes strictement nationalistes, différent de la « terreur » qui caractérise les actes de violence ailleurs.
On différencie le terrorisme en Europe de celui observé en Israël en soutenant que la violence palestinienne est surtout politique, fondée sur une lutte nationale motivée par des intérêts et des objectifs nationalistes ; tandis qu’en Europe, le terrorisme est plutôt inscrit dans les mœurs et la civilisation et n’est pas politique. Selon cette thèse, alors que la terreur palestinienne s’estompera une fois que les objectifs nationalistes seront atteints, la « terreur de civilisation » dont souffre l’Europe ne pourra jamais être « négociée ».
Par opposition au terrorisme classique où les organisations se préparent minutieusement avant d’attaquer leur cible, le « loup solitaire » lancé contre les Juifs semble être plus spontané et n’agit pas selon une structure bien organisée.
L’incitation diffusée par les réseaux sociaux est sans doute un facteur important mais elle n’est finalement qu’un outil, et non une cause profonde, pouvant expliquer cette violence. Certes, l’Islam apparaît comme un autre élément important surtout lorsque sont diffusées des informations mensongères qui accusent Israël de changer le statu quo sur le mont du Temple pour y construire un nouveau Temple à la place de la mosquée al-Aqsa. Mais il existe d’autres facteurs sociaux, politiques et culturels locaux bien spécifiques pour pouvoir créer la psychologie cognitive et lancer des actes de violence.
Les assaillants utilisent des couteaux et des machettes, et parfois des voitures-bélier ou des armes à feu. La majorité des attaques sont inscrites dans un modèle de « loup solitaire », car aucune planification organisationnelle n’est apparemment derrière la décision d’agir. Cependant, les caractéristiques et le modus operandi des assaillants palestiniens est différent de la notion de « loup solitaire » aux Etats-Unis ; à savoir, des chômeurs ou des hommes ayant un casier judiciaire ou une maladie mentale qui peuvent sans difficulté se procurer une arme à feu. Il existe également les kamikazes, ces « bombes humaines » qui se font exploser pour divers motifs.
Bien qu’il soit difficile de comprendre la motivation de ces jeunes qui se sacrifient volontiers en menant de telles attaques, des recherches antérieures ont montré qu’il était important d’éviter d’interpréter ce type de comportement comme découlant seulement d’une certaine détresse mentale par opposition aux facteurs nationalistes ou religieux. La détresse économique ou un niveau de vie bas ne semblent pas être des facteurs déterminants dans le comportement des terroristes Palestiniens. Cela est vrai depuis la Première Intifada déclenchée en décembre 1987, car à l’époque la situation économique des Palestiniens était assez bonne.
Lors de ces attaques que nous décrivons, des assaillants ont souvent crié « Allah Akbar » (الله أكبر Allah/Dieu est grand). Bien que l’expression ne soit pas nécessairement un cri de guerre, elle est interprétée comme un facteur religieux-culturel primaire qui motive l’attaquant. Si le nationalisme, le désir d’une Palestine indépendante, font partie de l’équation, soulignons que les Arabes chrétiens palestiniens prétendent eux aussi à la lutte armée pour l’indépendance, et pourtant, les assaillants sont musulmans.
En réalité, le phénomène culturel fondé sur la religion peut inclure également des éléments antisémites, comme des facteurs politiques.
Cependant, en décrivant les auteurs d’attentats, les médias de langue arabe se référent systématiquement en termes religieux en utilisant les termes « istishad » استشهاد) ou « shahid » (شهيد), autrement dit « martyr ».
Ces deux facteurs politique/national et religieux/culturel peuvent alimenter et déclencher un comportement violent. Dans ce contexte, l’incitation à la haine servira de « carburant » et sans cette incitation le mécanisme de « l’allumage » serait inefficace.
Ainsi, on observe ce processus à travers les allégations infondées concernant les violations israéliennes du statu quo sur le Mont du Temple.
Toutefois, les facteurs religieux et nationalistes agissent souvent comme déclencheurs de la violence. L’incitation à la haine apparaît en effet comme un processus interactif qui combine à la fois les facteurs psychologiques et cognitifs.
Alors que de nombreuses attaques sont décrites comme des actions de « loup solitaire », le soutien matériel et social fourni par l’Autorité palestinienne sert de cadre stable pour maintenir la violence, même quand on semble agir seul. Certains éléments au sein de la société arabe palestinienne peuvent expliquer le phénomène de l’incitation à la haine et sa relation avec l’activité violente de l’individu.
Le récit palestinien en a profité à l’intérieur et à l’extérieur et a cultivé un scénario de victimisation où Israël est accusé de maltraiter les prisonniers et les enfants, de profaner Al-Aqsa, de se livrer à l’apartheid, et perpétrer des massacres contre les Palestiniens. Ces messages répétitifs, où la vérité est souvent brouillée ou déformée, aboutissent à un mécanisme de « grand mensonge » qui a un impact sur les populations arabes palestiniennes et israéliennes pouvant influer aussi tout observateur.
La précipitation rapide d’accuser Israël de la mort de la journaliste américano-palestinienne Shireen Abu Akleh par des « enquêtes journalistiques » publiées par CNN, Washington Post ou New York Times est un bon exemple d’un paradigme discutable de la victimisation adoptée par une importante source d’information.
Maintenir ce récit est essentiel pour les dirigeants palestiniens, au point de photographier toutes les images de terroristes palestiniens capturés pour les faire apparaître souriants et rayonnants de fierté au lieu d’être désespérés. L’activité terroriste n’est pas seulement justifiée par le sentiment de victimisation, mais c’est aussi le moyen de surmonter l’impuissance qui l’accompagne et de la transformer en un sentiment de toute-puissance.
Un autre exemple sont les t-shirts arborant des images de fusils M16, comme celui utilisé lors de l’attaque à Bnei Brak. Le gérant d’un magasin de vêtements à Ramallah a déclaré avoir vendu 12 000 chemises en une semaine…
L’individu vivant dans le monde virtuel des réseaux sociaux opère dans une arène illimitée, quelle que soit la culture de son choix. Pour de nombreux Arabes palestiniens, ce monde virtuel de haine reflète la société et l’environnement dans lesquels ils ont été élevés et dans lesquels ils vivent encore. Ils n’acceptent pas la présence d’un État juif dans la zone de la Palestine mandataire. Tant que ces mondes continueront d’exister tels quels, la motivation pour une activité terroriste non organisée sera présente.
Désormais, « le loup solitaire » fait plus que jamais partie d’une meute dangereuse et pratiquement invisible.
Voir l’intégralité de l’étude et ses références sur le site
https://jcpa.org/article/understanding-the-psychology-of-terrorist-behavior-how-the-virtual-pack-stirs-lone-wolves-to-action/