Le financement de l’Union européenne et le conflit israélo-arabe
Ces deux dernières années (2005-2007), l’Union européenne a transmis des dizaines de millions d’euros de fonds publics à de nombreuses organisations non gouvernementales (ONG) dont plusieurs sont actives politiquement dans le conflit israélo-palestinien. En plus de la fourniture de leurs services, leurs rapports sont perçus comme donnant des informations aux décideurs, aux leaders d’opinion, aux journalistes et autres et leur campagne de propagande a un impact politique évident. Cependant, ces activités sont souvent incompatibles avec les objectifs déclarés à la fois par les ONG et les cadres de l’UE. Financés et destinés à promouvoir la paix, ils agissent en fait à poursuivre une propagande politique sans transparence.
NGO monitor a effectué une recherche détaillée et approfondie et prouve comment les ONG politiques financées par l’UE contribuent au conflit et font avancer des intérêts politiques. Beaucoup de ces groupes ont participé au forum des ONG dans le cadre de la conférence de Durban en 2001. Leurs rapports et leur propagande rappelle à maintes reprises que l’Etat d’Israël est « une entité coloniale » « raciste et d’apartheid », tout en encourageant le boycott, les sanctions et la mise en quarantaine. (BDS). Certaines organisations non gouvernementales financées par l’UE cherchent sans arrêt à promouvoir le narratif de la lutte des arabes et des palestiniens ; à effacer le contexte du terrorisme palestinien, à accuser faussement Israël de crimes de guerre et de saper l’identité juive de l’Etat hébreu. Bien que formellement le financement de l’UE va à des projets et non aux ONG elles-mêmes, cette distinction est artificielle. « le financement des projets » peut être utilisé pour des activités générales des ONG et des campagnes, les frais de voyage et de publicité pour promouvoir les idéologies et les intérêts des fonctionnaires, le logo de l’UE apparaît régulièrement sur les publications anti-israéliennes émanant de ces ONG.
Ce rapport examine également le manque de transparence et de responsabilité dans le financement de l’UE pour les ONG. Malgré les dizaines de millions d’euros fournis par les contribuables, il n’y a pas de cadre uniforme ou de base de données centralisée pour l’obtention d’informations concernant les ONG. En outre, une grande partie de ces informations n’est pas disponible, ou cachée sous de nombreuses couches bureaucratiques. Les différents bureaux de CE qui fournissent certaines informations sur le financement de ces ONG utilisent des systèmes différents pour l’affichage de ces données, ce qui rend la comparaison et l’analyse particulièrement difficile. Bien qu’une partie des fonctionnaires de l’EC coopèrent à la fourniture de renseignements sur le financement avec NOG MONITOR, la difficulté principale d’obtenir ces informations témoigne du manque de transparence. D’autres demandes de renseignements requises sur le financement n’ont pas reçu d’échos.
En outre, les directives officielles selon lesquelles sont choisies les ONG pour recevoir les fonds publics sont très vagues, ce qui permet un haut degré de polarisation et de préférence individuelle de la part du personnel de la CE. Ces fonctionnaires souvent anonymes et des experts extérieurs décident l’affectation des dizaines de millions d’euros à des ONG et ne sont soumis a aucun processus externe pour pouvoir donner un rapport sur leurs décisions. L’absence d’indicateurs de performance spécifiques pour évaluer l’impact du financement des ONG par l’UE ajoute au manque du rapport obligatoirement exigé.
Ces conclusions sont illustrées dans une analyse détaillée par les cadres et procédés de financement de l’UE y compris EIDHR PEP ECHO. Des recherches détaillées sur les bénéficiaires du financement Adalah, Euro Mediterranean, Human rights Network (EMHRN), Israeli Committee Against House Demolitions (ICAHD) Applied research Institute Jerusalem (ARIJ) Christian Aid- examinent la divergence entre leurs activités et les lignes de directive officielles de l’UE.
Le rapport conclut avec les recommandations d’une prise de mesures pour améliorer la transparence et la responsabilité du financement de l’UE pour les ONG. Cela comprend la création d’une base de données des ONG bénéficiaires d’un format standard pour visualiser l’information détaillée de financement. Nous recommandons aussi des mesures pour évaluer les biais et les facteurs externes qui influent sur la prise de décision sur les demandes de financement des ONG .
Le besoin de transparence du financement des ONG est particulièrement important dans le contexte des préparatifs pour le « suivi de Durban » la conférence qui est prévue pour 2009 par l’ONU. Pour éviter une répétition de la désastreuse expérience de 2001, notamment au forum des ONG la CE devrait adopter et appliquer les lignes directrices claires excluant les ONG financées par l’UE à participer à des activités qui favorisent les conflits, y compris les appels à la destruction d’un Etat ou de son identité nationale, le soutien du désinvestissement, le boycott et les sanctions contre Israël. Le renforcement « solution d’un seul Etat » c’est-à-dire la destruction de l’Etat d’Israël et toutes sortes de discours qui enflamment et déclenchent des sentiments de haine. Le vrai message de l’Union européenne est ailleurs.
Le rapport complet de NGO monitor est disponible en anglais en PDF.