Le départ de Sarkozy et la victoire de François Fillon aux primaires
Nous suivons les campagnes électorales françaises depuis plusieurs décennies et, sans intervenir directement dans les affaires intérieures, nous saluons la participation massive aux primaires de la droite et du centre. Elle est sans doute un événement réjouissant et important pour l’avenir des démocraties en Europe et particulièrement pour le bon fonctionnement de la politique en France.
Certes, il s’agit d’un événement partiel qui ne concerne que 4 millions de Français, mais la fausse image du citoyen indifférent à l’avenir de son pays, de son désarroi face à la montée en puissance de l’intégrisme islamique et des attentats terroristes furent gommés par ce magnifique nouvel élan des primaires.
Nous avons constaté un ardent désir pour un changement fondamental, pour un retour à une France conservatrice et gaullienne. Un retour aux valeurs de la République avec un respect rigoureux des lois, de la Justice, mais aussi des réformes, et de la transparence dans les affaires de l’Etat.
Contrairement aux élections américaines qui furent agitées et populistes, les Républicains français ont donné un second souffle au professionnalisme dans la politique. Les débats télévisés étaient sérieux et honorables, et tous les candidats ont prouvé une parfaite connaissance des dossiers, notamment en politique étrangère. Reste à savoir comment les Français vont réagir avant le deuxième tour des présidentielles ? Comment le Front National agira face à Fillon et à une gauche en déconfiture ?
Une page se tourne aussi avec le départ définitif de Nicolas Sarkozy de l’arène politique. Sans juger son bilan présidentiel, nul ne doute qu’il a été un véritable « animal politique ».
En ce qui nous concerne, en dépit de ses zones d’ombre et ses maladresses dans notre région, surtout dans les dossiers syrien et libyen, il faut reconnaître et se souvenir qu’il a été un ami sincère de la communauté juive et d’Israël.
Au premier tour des primaires de la droite, les Français ont préféré son ancien Premier ministre, François Fillon. Suivra- t-il la politique de Sarkozy à notre égard ? Sera-t-il un ami sincère de l’Etat Juif ? Comment va-t-il gérer le dossier palestinien ou syrien ? Aurait-il la volonté de mener un combat inlassable contre Daesh et contre l’Islam radical en France comme il le décrit dans son dernier livre ? Soulignons ses propos courageux en faveur des Chrétiens d’Orient.
Bien que la politique étrangère n’était pas une priorité majeure dans ses fonctions, nous pouvons dire, en jugeant son programme, ses déclarations, et ses interviews antérieures, que François Fillon est un ami de l’Etat d’Israël.
Il a toujours tenu des paroles fermes contre le terrorisme et l’antisémitisme. Depuis toujours il est un passionné de notre destin et sera à nos côtés face aux menaces et dangers. Il protégera aussi la communauté juive de France qui vit actuellement dans l’angoisse et l’incertitude.
Une fois au pouvoir, il semble qu’il ne modifiera pas fondamentalement la politique de la France dans notre région. Elle sera sans doute plus musclée contre le terrorisme international, contre la déligitimation et le boycottage d’Israël, mais sur le problème palestinien elle sera probablement, plus ou moins, la même.
Fillon trouvera aussi plus de fluidité avec Donald Trump et Vladimir Poutine sur l’avenir de l’Europe et sur les questions du Moyen-Orient.
Pour l’heure, la victoire de François Fillon n’est pas encore acquise pour qu’il puisse s’installer confortablement à l’Elysée. Nous devrions tous bien patienter six mois encore…
Freddy Eytan
Pour citer cet article :
Freddy Eytan, « Le départ humiliant de Sarkozy et la victoire vertigineuse de François Fillon aux primaires », Le CAPE de Jérusalem: http://jcpa-lecape.org/le-depart-humiliant-de-sarkozy-et-la-victoire-vertigineuse-de-francois-fillon-aux-primaires/