Le conflit persiste 54 ans après la guerre des Six Jours
Témoignage
Il y a tout juste 54 ans, le 5 juin 1967 à 7h15, la guerre éclatait par un bombardement massif et successif d’avions israéliens contre des aérodromes et bases militaires dans la région du Caire.
Durant mon service militaire, j’ai eu ce grand privilège d’être présent au centre névralgique des opérations et de suivre l’Histoire en marche. Dans ce sacro-saint stratégique, dans ce domaine hautement réservé, j’étais dans le secret, témoin privilégié des préparatifs, de la planification.
Pour obtenir des renseignements précis nous étions à bord d’un avion léger Piper, à une altitude de 5000 pieds, pour pouvoir filmer les positions de l’ennemi…Puis, on développait les photos aériennes dans une chambre obscure…Les nombreuses cartes d’état-major précisaient toutes les options notamment l’arrivée des troupes de Tsahal aux portes du Caire, d’Amman et Damas…
Je notais chaque opération, chaque mouvement, chaque attaque. Tout est écrit sur un registre : des faits, des noms et des chiffres. Après la guerre chaque note servait de preuve irréfutable au récit des historiens militaires.
Ce fut une campagne incroyable, inimaginable dans les annales des guerres conventionnelles.
En trois jours, toute la péninsule du Sinaï et la Cisjordanie sont conquises tandis que les armées égyptienne et jordanienne battent en retraite. Le lendemain, la Vieille Ville de Jérusalem est enfin libérée. Les parachutistes sont devant le Kotel, éblouis. Troublés agréablement par le son du chofar qui retentit, proclamant le retour aux sources ancestrales, l’approche de la venue du Messie, de la Rédemption.
Images surréelles : passé trimillénaire, culte religieux, mystère, et vive émotion, se confondaient avec les réalités cruelles de la guerre. Larmes de joie de soldats endurcis. Baroudeurs, Ouzy en bandoulière, avec un livre de prière. Judaïsme et sionisme sont désormais deux piliers inséparables d’une cause noble.
Au cinquième jour, le plateau du Golan est envahi par la brigade Golani. La ville de Quneitra tombe à son tour et les soldats syriens s’enfuient dans la nature.
J’ai vu aussi sur le champ de bataille la mort en face et les horreurs de la guerre. Les véhicules démembrés, les chars calcinés, les canons abandonnés, la fumée s’élevant des positions et des entrepôts brûlés. Les blessés hurlant de douleur, les prisonniers pris de panique et les cadavres jonchant le sol. Des scènes déchirantes, choquantes et traumatisantes.
Nombreux sont tombés pour défendre leur pays, pour garantir la survie de leur patrie, certains furent des amis de classe. Leur ardent désir était de vivre en paix avec leurs voisins. Combattre pour défendre une juste cause, non pour se venger, ni pour tuer en masse, sauvagement.
L’avenir plein de promesses de nos proches et leur rire de jeunesse seraient gravés à jamais dans les cœurs et esprits.
Toutes les guerres sont sales et meurtrières mais celle-ci était défensive, préventive, légitime et justifiable. En six jours, Israël a réussi à vaincre, à lui seul et sur trois fronts, les armées arabes réunies. Ce fut une guerre éclair foudroyante, sans précédent dans l’histoire contemporaine. Elle a stupéfié tous les généraux des états-majors étrangers, et elle est étudiée aujourd’hui encore dans toutes les écoles militaires.
Au moment où les archives s’ouvrent et les médias font le bilan. Certains journalistes, toujours les mêmes, critiquent sévèrement les gouvernements successifs pour leur laxisme et leur mauvaise volonté d’aboutir à une paix véritable. Des journaux étrangers, dont le Monde, osent publier ces jours-ci des pages entières sur le conflit en titrant sans scrupule : « Palestine : colère du fleuve à la mer ». Ils donnent systématiquement raison aux Palestiniens, et rabâchent, une fois encore, les mêmes mots et les mêmes slogans simplistes comme « colonisation » et « occupation ». Ils refusent de saisir que ce conflit est complexe et compliqué. Qu’il est indispensable de rappeler des vérités historiques. Qu’Israël d’avant juin 1967 était assiégé, asphyxié, isolé, devant l’indifférence mortelle de la communauté internationale, particulièrement de la France qui avait imposé un embargo sur les armes.
Devant les menaces existentielles et un conflit qui persiste comment croire encore à la sincérité de nos alliés, nos amis ?
Malgré la main tendue à la paix, au lendemain de la guerre, les dirigeants arabes ont poursuivi avec haine et acharnement leurs hostilités. Les différentes guerres se succédèrent pour tenter de récupérer les « territoires perdus ». Après leurs multiples échecs, Egyptiens et Jordaniens choisiront enfin la voie de la paix. Les Emirats du golfe et le Maroc suivront ce noble chemin.
Quant aux Syriens, ils refusèrent tout compromis et continuent, aujourd’hui encore, à s’entretuer dans une guerre civile inachevée.
Après chaque opération défensive, la Cour Pénale de Justice condamne systématiquement Israël mais épargne honteusement le boucher de Damas en lui permettant de régner plusieurs années encore.
Les Palestiniens poursuivront leur Intifada et les attentats terroristes. Malgré les accords signés, et un désengagement de la bande de Gaza, ils persistent à revendiquer un retrait total des territoires disputés, bien qu’ils n’en étaient pas les légitimes propriétaires. Quant à la dernière opération militaire à Gaza, elle n’était qu’un prélude à une éventuelle guerre totale contre le Hezbollah.
54 après la guerre des Six Jours, la Cisjordanie et le Golan sont toujours sous contrôle israélien. Quant à Jérusalem, elle demeurera à jamais la seule capitale de l’Etat Juif.
Au moment où se forme un nouveau gouvernement, et devant les pressions internationales, il n’est pas question de se retirer d’une seule parcelle de territoire conquis dans le sang et la douleur, sans avoir la certitude absolue et des gages sécuritaires pour que plus jamais Israël replonge dans l’angoisse de la menace existentielle vécue avant la guerre de juin 1967.
Voir le reportage-photos sur le rôle de Freddy Eytan pendant la guerre des Six Jours publié sur le site consacré aux combats d’Israël.