Le conflit entre le Hamas et Israël
- Le conflit entre Israël et le Hamas n’a pas commencé avec des tirs de roquettes mais avec une activité terroriste constante le long de la frontière. Depuis le déclenchement du « Printemps arabe » le Hamas estime que l’équilibre des forces entre le monde arabo-musulman et Israël a bien changé.
- L’Egypte dirigé par la confrérie des Frères musulmans considère le Hamas comme partenaire stratégique. Ainsi, c’est par le biais du régime égyptien que le Hamas est sorti de son isolement et pourra bénéficier un jour d’un dialogue direct avec les Etats-Unis et l’Europe.
- Libérer la Palestine « du fleuve à la mer » est selon le Hamas un objectif réaliste à atteindre puisque le “Printemps islamiste” a redécoupé la carte géopolitique du Moyen-Orient. Dans ce nouveau contexte, il estime que l’Etat juif est en détresse et encore plus isolé, alors que la Turquie et l’Egypte progressent au sein du monde arabe sunnite.
- Le Hamas considère que les cycles de violence ne sont qu’une étape dans une longue guerre d’usure. Les dirigeants à Gaza espèrent ainsi éroder la dissuasion israélienne et préparer les masses populaires arabes à un front militaire commun pour libérer toute la Palestine.
- Malgré les frappes militaires de Tsahal, le Hamas sort renforcer après la trêve car il a réussi a lancé des missiles vers Tel Aviv et Jérusalem. Ses nouvelles capacités offre au Hamas un soutien unanime dans le monde arabe. L’aide financière pour la reconstruction de Gaza permettrait au Hamas de reconstruire les dégâts mais aussi développer davantage son infrastructure militaire et se préparer au prochain round.
L’Egypte, naguère, alliée proche des Etats-Unis et favorable à l’Autorité palestinienne à Ramallah est devenue islamiste et dirigé par les Frères musulmans, proches du Hamas.
Le Hamas a réussi également sur le plan politique interarabe. Son Premier ministre, Ismail Haniyeh, a été reçu tel un chef d’Etat dans les principales capitales arabes et à Téhéran. L’émir du Qatar vient d’achever une visite historique en confirmant la légitimité au gouvernement Hamas.
Bien que le Hamas ait tenté de dissimuler le rôle de l’Iran dans la construction de l’infrastructure militaire à Gaza, ce rôle a été confirmé et reconnu officiellement par le Djihad islamique. Les missiles Fajr-5 et d’autres armes sophistiquées ont été acheminées par l’Iran et le Hezbollah.
Le rôle iranien révèle aussi le dénominateur commun qui existe entre l’islam shiite radical et l’islam sunnite extrémiste. Les deux courants sont capables de surmonter leurs divergences profondes et coopérer sur la base d’intérêts communs, à savoir la lutte contre Israël, le prolongement du “Printemps islamiste”, et la chasse contre l’influence occidentale dans toute la région.
Face à cette nouvelle donne inquiétante, et devant la transformation de la bande de Gaza en une entité terroriste équipée d’une vaste infrastructure militaire et des armes sophistiquées, la nécessité vitale de l’Etat juif à des frontières défendables et son besoin vital, même à l’ère des missiles, pour un contrôle permanent de certaines zones clé en Cisjordanie se confirme. Il est évident qu’un retrait aux frontières d’avant juin 1967 entraînerait l’Etat juif à affronter un autre front terroriste qui pourrait avec l’aide de l’Iran et du Hezbollah et peut-être aussi de l’Egypte à menacer gravement l’existence d’Israël.
Enfin, nous constatons que la communauté internationale évitant à tout prix une opération militaire israélienne de grande envergure a en réalité accordé une certaine immunité au Hamas.
Voir l’intégralité de l’article dans le site anglais du JCPA-CAPE.