Le combat pour une cause juste et noble
Winston Churchill a gagné la guerre pour la simple raison que tout le peuple britannique était derrière lui. Dans le combat contre les nazis la confiance dans le pouvoir de Londres régnait contrairement à la défiance en France et la capitulation de Vichy.
Au début de la guerre du Yom Kippour, le gouvernement Golda Meir se trouvait dans une situation désespérée, au bord de la défaite. Toutefois, les Israéliens avaient rapidement compris que cette guerre était existentielle et tous ont combattu comme des lions pour sauver le pays de la destruction.
Le gouvernement Nétanyahou perd la bataille contre le coronavirus en raison d’une absence de stratégie précise et d’une campagne d’information crédible. Aux décisions contradictoires et aux messages creux et ambigus, la population demeure donc perplexe, aigrie, frustrée et en colère. Pourtant, le gouvernement est capable de redresser la situation et gagner cette guerre contre l’impitoyable nouvel ennemi.
Depuis sa création l’Etat d’Israël a confronté les pires conflits et a combattu toutes sortes de guerre : conventionnelle, guérilla, terrorisme, crise économique et sécheresse. Nous affrontons quotidiennement des campagnes virulentes de désinformation, boycottage et délégitimation dans l’arène diplomatique et universitaires.
Aujourd’hui, nous combattons un ennemi invisible, méconnu même des meilleurs services du Renseignement. Nous sommes tous concernés sans aucune exception. Tous sont sensibles, vulnérables, du plus grand au plus petit.
Le gouvernement a donc le devoir de dire courageusement à ses citoyens toute la vérité sur la réalité du terrain y compris les erreurs et les négligences. Prendre toutes les responsabilités ministérielles sur les carences des pouvoirs publics. Prononcer des discours limpides avec des faits et des chiffres crédibles. Informer le public d’une manière transparente et digne.
Lors de la première vague, les Israéliens avaient suivi les consignes mais ils ont rapidement perdu confiance en manifestant leur colère et leur rage.
Certes, la discipline exige que le subordonné respecte le chef et accepte ses instructions et directives, mais avant tout, le chef doit donner l’exemple aux citoyens et inspirer confiance. Le président de l’Etat, Reuven Rivlin a eu le courage de faire son mea culpa. D’autres leaders devraient le suivre.
La police a le devoir d’établir l’ordre public mais sans obtenir des messages clairs et cohérents, sans la confiance totale dans les directives du pouvoir législatif, elle demeure perplexe et impuissante. Il ne peut donc y avoir de progrès sans une autorité forte. En revanche, la mise en œuvre des décisions gouvernementales devrait être aussi limpide et compréhensible.
Dès le premier jour du deuxième confinement, des défaillances graves ont été dévoilées. Les provocations sont inadmissibles. La force de notre démocratie est certes dans le pouvoir de manifester mais toujours dans le respect mutuel et l’application stricte des lois et décrets.
Dans ces moments douloureux et incertains que nous traversons mettons les querelles politiques momentanément aux vestiaires. Aujourd’hui, nos réactions sont disproportionnées, pourtant la situation est tout à fait différente et beaucoup moins alarmante. Non, demain ne sera pas l’apocalypse et la fin du monde. Simplement, nous sommes contraints de rester chez-nous et changer nos habitudes, mais dans des conditions plus ou moins confortables. On a tort de s’affoler, il n’existe aucune pénurie de nourriture ou de médicaments. Avec application des consignes, vigilance et discipline, nous pouvons maîtriser facilement notre destin.
Saluons le courage et le dévouement des médecins et des infirmières, Juifs et Arabes. Ils sont de véritables héros dans cette nouvelle guerre non conventionnelle.
Combattons tous ensemble et en priorité la pandémie. Tous les leaders politiques et religieux, Juifs, Arabes et chrétiens devraient lancer un appel commun dans ce sens.
Pour réussir dans la lutte contre la pandémie, les médias, et en particulier les réseaux sociaux, ont une responsabilité de premier ordre, et un rôle extrêmement important à jouer. Il est plus facile de créer la polémique, semer la panique, et la crainte au sein de la population que de calmer les esprits et maitriser une discipline.
Pour combattre le virus, nous devrions donc employer tous les moyens militaires, comme si nous étions en guerre. C’est un combat de longue haleine, une véritable guerre d’usure. Rien ne sert de plonger dans l’angoisse et la déprime. Soyons patients et confiants même si la crise durera plusieurs mois encore.
L’avenir de l’Etat et celui de nos chères familles est en jeu. Agissons vite dans le respect et la dignité. La cause est plus que jamais juste et noble.