Le big-bang politique et l’union nationale face aux grands défis

Fils d’un célèbre historien qui vient de s’éteindre, Benjamin Netanyahou lie toujours la situation politique actuelle avec l’Histoire de notre peuple. Le passé est devant lui et l’avenir n’est jamais assuré. La sauvegarde de l’Etat juif et ses points vitaux sont en priorité majeure et passent bien avant les intérêts du parti ou l’avenir d’une carrière personnelle. Ce n’est pas hélas la devise qui anime toujours les hommes politiques…nous l’avons constaté au moment même où on s’attendait à l’annonce imminente et officielle d’élections anticipées et avec elle la dissolution de la 18ème  Knesset.

La responsabilité d’un Premier ministre de l’Etat juif est immense face aux menaces et aux défis et dans ces moments difficiles que nous traversons. Les débats houleux à la Knesset, les critiques acerbes de l’opposition, et la campagne tous azimuts contre le gouvernement, orchestrée par les détracteurs d’Israël auraient sans doute étaient nuisibles pour l’Etat juif. C’est absurde de faire avancer les élections si la coalition fonctionne parfaitement depuis déjà trois ans et rien ne semble  l’ébranler sérieusement. Comment donc éviter ce branle-bas dans les arcanes du pouvoir et comment faire avancer une réforme électorale et une initiative de paix.

De nouvelles élections ne changeront en rien la situation intérieure et extérieure pour la simple raison que le Premier ministre actuel comme ses prédécesseurs ne peuvent pas prendre des décisions audacieuses. Le système électoral est paralysant et les petits partis charnières, de droite comme de gauche et religieux demeurent capricieux.  Un changement fondamental dans notre système est donc impératif et les grands partis devraient œuvrer inlassablement à l’appliquer.

Netanyahou a bien compris que le désarroi et l’immobilisme ne peuvent dominer les esprits. Il existe dans ce pays des hommes de bonne volonté. Notre peuple est unique et riche de sa jeunesse et il est toujours capable de faire des miracles. Nous   devons l’encourager et lui injecter de l’espoir. Le pessimisme et la mélancolie devraient être balayés de nos préoccupations, se lamenter ou brosser un tableau sombre de la situation ne servira à rien et au contraire profitera à nos détracteurs. L’amour du pays, l’union, la concertation, la créativité et la sagesse devraient être les piliers de la politique gouvernementale.

Homme d’Etat expérimenté et brillant politicien, Netanyahou a caché son jeu, à laissé faire et à la dernière minute a brouillé toutes les cartes. Tel un bon joueur de poker, il a toujours un joker, un as dans sa manche… et avec un sang froid exemplaire, il décide de dévoiler son jeu, la carte abattue fait l’effet d’une bombe… une carte maîtresse qui bouleverse la donne et l’échiquier politique…c’est un véritable big-bang. Les élections législatives sont annulées. Un gouvernement d’union nationale est formé avec le parti Kadima devant des parlementaires abasourdis et sous le nez des journalistes stupéfaits et tombant des nues. Contrairement à Ariel Sharon qui a fait éclater le Likoud  ou à Shimon Pérès et Ehoud Barak qui ont lâché le parti travailliste, Netanyahou a choisi le rassemblement des forces sionistes. Au moment ou Israël comme plusieurs pays traversent une crise économique et sociale, ces élections étaient complètement  inutiles, d’autant plus que les résultats étaient connus par avance et Netanyahou était assuré de son troisième mandat.

Netanyahou a prouvé qu’il a évolué dans ses pensées en écoutant le pouls de son peuple. C’est un réaliste et un pragmatique qui est capable de prendre des décisions graves même contre son propre électorat.

Ce n’est pas la première fois qu’un gouvernement d’union nationale dirige l’Etat juif. Le premier en date est celui qu’a formé Lévy Eshkol avec Menahem Begin, à la veille de la guerre des Six Jours. En 1984 puis en 1988, Pérès et Shamir ont suivi cette cohabitation et ont réussi à faire avancer des projets grandioses en commun accord. Ce nouveau gouvernement est sans doute la volonté d’un peuple qui attend de ses dirigeants des réformes audacieuses. Devant les grands défis politiques à relever, les menaces proches et lointaines ce n’est que dans l’union et le rassemblement que l’Etat juif pourra assurer sa défense, sa sécurité et sera respecté dans cette région et au sein de la société des nations. Notre union avec le soutien inébranlable des communautés juives sont un atout considérable et un gage de sécurité que nous devons sauvegarder précieusement.