La visite du fils du Shah d’Iran en Israël

Ahdeya Ahmed

Le fils du Shah d’Iran, Reza Pahlavi, a effectué récemment une visite publique en Israël. La ministre israélienne du Renseignement, Guila Gamliel, l’a accompagnée durant tout son séjour dans notre pays. Voici en exclusivité pour le JCPA-CAPE l’analyse d’Ahdeya Ahmed, ancienne présidente de l’Association des journalistes de l’émirat du Bahreïn.

Alors que des femmes sont torturées et tuées, que toute une jeunesse aspire à la liberté, qu’un peuple iranien souffre quotidiennement et le monde demeure indifférent devant le régime obscur des ayatollahs, les projecteurs étaient braqués récemment sur la visite du prince héritier iranien Reza Pahlavi en Israël (17-21 avril 2023). Ils suivaient ce voyage historique avec stupéfaction et admiration.

Nul le doute, l’invitation de Reza Pahlavi est courageuse. Elle confirme qu’Israël souhaite parler directement au peuple iranien. A ce peuple qui se sent abandonner par les chancelleries et l’opinion internationale. Certes, des condamnations se font entendre, ici et là, par des organisations de défense des droits de l’Homme contre la répression brutale de l’Etat voyou mais elles ne peuvent changer la donne et l’avenir du peuple iranien. 

En réalité, Israël a été le seul pays qui a récemment invité Reza Pahlavi, ce voyage a réussi à insuffler au peuple iranien une forte espérance et que malgré tout il existe une forte puissance à ses côtés. Un message clair et sans équivoque adressé aux ayatollahs.

La ministre Guila Gamliel, Reza et Yasmine Pahlavi, Sarah et Benjamin Nétanyahou

De gauche à droite : la ministre Guila Gamliel, Reza et Yasmine Pahlavi, Sarah et Benjamin Nétanyahou.

Dans le Golfe persique, le prince héritier iranien n’a jamais été considéré comme un adversaire. Il n’était impliqué dans aucune intrigue visant la stabilité des pays du Golfe. Suite au Printemps arabe de 2011 et du coup d’État avorté planifié par les ayatollahs contre l’Emirat du Bahreïn, un journal local avait publié une interview d’une page entière avec Reza Pahlavi. Dans les Emirats du Golfe, on ne le désapprouve pas comme le font les ayatollahs et les Gardiens de la révolution islamique (CGRI). 

L’histoire de l’ancien Shah dans notre région appartient donc au passé. Nous devrions tourner la page et préparer l’avenir. 

Reza Pahlavi

Reza Pahlavi dans son bureau de Washington

Rappelons qu’au cours des quatre dernières décennies le régime des ayatollahs était l’ennemi le plus proche des pays du Golfe et de ce fait, les émirats avaient également soutenu l’Irak dans sa longue guerre contre les ayatollahs.  

Israël, Etat souverain, a bien entendu le droit absolu d’inviter des personnalités politiques de son choix. Toutefois, Reza n’était pas seulement considéré comme le fils du Shah mais comme le représentant de l’opposition iranienne. C’est donc logique de l’inviter, n’importe quel pays embrasserait une personnalité politique qui pourrait être demain le futur dirigeant de ce régime abject qui menace aujourd’hui l’existence même de ses voisins. 

Le voyage de Reza Pahlavi a été suivi par les médias du monde entier et particulièrement lors des visites des sites religieux juifs. Il était important de signaler sa tolérance exemplaire, sa grande différence envers toutes les religions et surtout à l’égard des ayatollahs qui bafouent les libertés et qui condamnent à mort toutes les femmes qui choisissent de laisser leurs cheveux découverts.

Pahlavi a parlé d’un Iran démocratique et laïc et a mis l’accent sur un Moyen-Orient pacifique et prospère qui s’oppose farouchement à un régime extrémiste plongeant son peuple dans la souffrance de la faim tout en finançant des milices radicales, tels le Hezbollah, les Houthis et le Hamas en leur versant des milliards de dollars pendant plus de quatre décennies.

Aux yeux de beaucoup dans cette partie du monde, la visite de Pahlavi a envoyé un message fort et clair. L’intention de retourner en Iran est possible et elle est solide, avec le soutien d’Israël. Les Iraniens ne brûlent plus comme avant des drapeaux israéliens et américains. Ils réalisent que leur seul ennemi sont les puissants ayatollahs vêtus de soutanes et enturbannés. 

Aujourd’hui, les Iraniens refusent généralement de scander « Mort à Israël et Mort à l’Amérique » ou de piétiner sur les drapeaux de ces pays peints sur sol. Cependant, ils reconnaissent leur besoin d’assistance. Ils sont conscients que leur pays ne doit pas être divisé. Ils savent également que soutenir le prince héritier Pahlavi peut être la seule bouée de sauvetage.

La décision du prince Reza de visiter Israël était audacieuse, et les Iraniens doivent s’unir derrière lui. Cette visite, je crois, a envoyé un message fort aux ayatollahs, un message qui, je l’espère, sera suivi d’actions décisives.

Cette visite en Israël a transmis aussi un appel important pour obtenir un soutien politique et médiatique. Cependant, au-delà des cérémonies et des campagnes sur les réseaux sociaux, Pahlavi est le seul espoir réaliste de forger un front uni pour renverser le régime obscur des ayatollahs.

*Ahdeya Ahmed est analyste politique. Elle était conseillère des communications au ministère de l’Information du Bahreïn, puis présentatrice à la télévision locale. Elle collabore également avec  plusieurs journaux régionaux. Elle a été présidente de l’Association des journalistes de Bahreïn.  

Voir le texte intégral de l’article sur le site du JCPA-CAPE en anglais.

https://jcpa.org/exclusive-the-significance-of-reza-pahlavis-visit-to-israel/

 

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