La visite d’adieu de Pompeo et l’antisémitisme du BDS
La dernière visite en Israël de Mike Pompeo marque un tournant significatif dans la politique étrangère des Etats-Unis. En effet, c’est bien la première fois qu’un Secrétaire d’Etat américain se rend dans une implantation israélienne et sur le plateau du Golan. Cette visite mémorable confirme l’attachement du peuple juif à sa terre et réaffirme l’importance stratégique et sécuritaire de ces territoires.
Certes, aux yeux de la communauté internationale et des arabes, ces territoires sont occupés et devraient être totalement évacués, mais comment ne pas apprécier les déclarations courageuses de Pompeo même si elles sont dites à la veille de la fin du mandat de l’administration Trump. De toute évidence, elles pèseront sur chaque décision future dans les négociations avec les Palestiniens et les Syriens.
Sur le plan stratégique et sécuritaire la visite de Pompeo s’est déroulée au moment où la situation est très tendue dans la bande de Gaza et au Nord du pays, et après que Tsahal découvre un nouveau tunnel et lance des représailles contre des sites militaires syriens et iraniens. Avant de relancer le dialogue avec les Palestiniens, le nouveau président américain, Joe Biden, devra prendre en considération et en priorité les menaces du Hamas comme les intentions belliqueuses de l’Iran et ses milices, ainsi que ses tentatives de s’installer à nos portes.
La visite d’adieu de Mike Pompeo a provoqué une énorme satisfaction au sein du gouvernement israélien mais a aussi suscité des condamnations chez les Palestiniens et dans les mouvements de l’extrême gauche israélienne. L’éditorial du journal Haaretz a dépassé toutes les limites dans ses critiques acerbes contre Pompeo. Evoquant également le « vol de terre » il qualifie le BDS de légitime. Cet article méprisable ne reflète pas une opinion politique mais incite à la violence, à une propagande mensongère qui encourage le boycottage et l’antisémitisme.
Rappelons que le BDS signifie Boycott, Désinvestissement et Sanctions. Un mouvement mondial d’activistes pro-palestiniens qui considèrent les sanctions économiques contre Israël comme le meilleur moyen de combattre contre l’Etat Juif. Le Conseil des Droits de l’homme de l’ONU avait en février 2020 publié une longue liste noire d’entreprises israéliennes.
Le boycottage économique contre Israël n’est pas nouveau mais il n’a pas réussi à faire avancer la cause de la paix ni à renforcer la confiance entre les parties. La méthode du BDS rappelle des périodes sombres de notre histoire et Pompeo avait bien raison de la qualifier d’antisémite.
En mai 2019, le Bundestag allemand a adopté à une large majorité une résolution dénonçant le BDS et décrivant ses méthodes comme antisémites rappelant les appels au boycott des Juifs lors de l’époque nazie.
Quant Mike Pompeo déclare que le BDS est antisémite et les produits des implantations sont dorénavant « made in Israël », l’argument est simple : on ne peut délégitimer la présence trimillénaire juive en Eretz Israël.
Créé en 2005, le BDS n’est pas seulement une opération mondiale bien organisée et structurée qui a pour but d’exercer des pressions pour qu’Israël se retire des Territoires mais une campagne bien huilée et mensongère à des dimensions internationales discriminatoires et dangereuses.
Il est légitime de critiquer la politique d’un gouvernement mais comment lutter contre l’antisémitisme quand l’incitation à la haine à l’égard d’Israël et des Juifs prend des proportions incalculables dans le cadre de la globalisation et des réseaux sociaux.
Israël s’alarme donc à juste titre contre le boycott car il prend une ampleur sans précédent et constitue une menace réelle sur l’avenir de nos relations économiques, académiques, culturelles, sportives, et politiques.
Comment braquer les projecteurs sur le boycott de l’Etat Juif sans souffler mot sur les tirs de roquettes et des tunnels d’attaques du Hamas ainsi que sur les explosifs et les actes terroristes des Iraniens installés à nos frontières ?
N’y-a-t-il pas contradiction quand des entreprises européennes parlent des prouesses de l’économie et de la technologie de pointe de l’Etat d’Israël et en même temps cède au boycottage sous les pressions arabes ? Comment ne pas apprécier aussi le rapprochement économique et politique des Emirats du Golfe avec l’Etat Juif ?
Le boycott devrait dépasser tous les clivages entre Droite et Gauche. Il est destiné contre tous les Israéliens et tous les Juifs et peu importe leur opinion ou appartenance politique, et donc notre combat doit être mené à l’unisson. L’initiative prise par Pompeo contre le BDS devrait être suivie également en Europe et particulièrement en France.
Nous pouvons aussi faire de bonnes affaires sans céder au chantage et au boycottage, car il y a une limite à tout, surtout quand la campagne de BDS est un acte politique sauvage et prémédité.
Avec la montée au pouvoir de Joe Biden et la reprise du dialogue avec l’Iran, il est fort probable que le mouvement BDS relèvera la tête et relancera sa campagne de plus belle. Ses militants seront sans doute encouragés par l’aile de l’extrême gauche au sein du parti démocrate.
Cependant, si certaines chancelleries pensent naïvement que des diktats, des pressions, et des boycottages feront avancer de cette manière le processus de paix, eh bien, ils se trompent complètement. Cette campagne mensongère est indigne ! Elle est orchestrée par les Palestiniens contre un pays démocratique par excellence comme l’est l’Etat juif. C’est sans doute contreproductif et à double tranchant. Pour relancer le processus de paix il faudrait rétablir la confiance mutuelle et que les Palestiniens acceptent de dialoguer sincèrement avec des représentants israéliens élus démocratiquement.
Pour pouvoir contrer efficacement la désinformation et le boycottage, les communautés juives à travers le monde devraient être consultées et mener avec nous ce combat inlassable en coordination complète. Par des faits historiques, des chiffres, et des preuves irréfutables sur le terrain, nous prouverons notre juste cause.