La trêve

La cessation provisoire des combats est impérative pour se réorganiser, tirer des conclusions et réfléchir aux étapes suivantes. Une trêve est toujours fragile mais elle est préférable à des hostilités. Le Hamas crie victoire mais en fait lance des appels SOS. Cette organisation terroriste se trouve au pied du mur et en détresse. Le bouclage de la bande de Gaza, les raids et les incursions intensives de Tsahal ont ébranlé le mode de vie du Hamas et ont rendu la situation intenable. Les pressions de Tsahal et les sanctions de la communauté internationale ont prouvé leur efficacité même s’ils n’ont pas mis un terme définitif aux tirs des Qassam.
La trêve n’est certes  pas idéale mais elle est impérative pour les villageois israéliens qui vivent depuis plus de 7 ans sous la menace quotidienne des roquettes. Nous ne devons pas aussi nous bercer d’illusions quant aux intentions du Hamas avec cette trêve. Nous connaissons parfaitement sa tactique. Il va sans doute se réorganiser pour un second souffle et il n’est toujours pas prêt à reconnaître l’existence de l’Etat juif. Nous regrettons vivement que le gouvernement n’a pas conditionné la trêve par la libération immédiate de Gilad Shalit.
Cette accalmie est temporaire et fragile mais elle pourrait jeter des bases solides pour consolider les relations de bon voisinage et de coexistence avec nos voisins palestiniens surtout sur le plan humanitaire et renforcer nos relations avec l’Egypte et l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas.
Dans le contexte régional, cette trêve est aussi logique et sage. En dépit des menaces de l’Iran et du fléau du terrorisme, le Proche-Orient commence à bouger dans le bon sens. Au Liban, un accord est intervenu et la stabilité règne avec l’élection d’un nouveau président de la république. La Syrie sort de son isolement en négociant avec Israel par l’intermédiaire de la Turquie. Le mois prochain se tiendra à Paris une conférence sur l’avenir du bassin méditerranéen avec la participation de nombreux dirigeants de la région dont Bashar el Assad et Ehoud Olmert. Les six mois prochains seront cruciaux pour l’avenir du monde avec les élections présidentielles aux Etats-Unis et la présidence européenne de la France. Israel a tout intérêt à montrer son habilité diplomatique et ses bonnes intentions plutôt  que de  prouver ses capacités militaires et démontrer sur l’arène internationale une image belliqueuse.
Sur tous ces plans, la trêve  pourrait être bénéfique à Israel à condition bien sûr, de l’appliquer à la lettre. Une violation de la trêve de la part du Hamas ou des autres organisations terroristes amènerait Tsahal à réagir fortement et dans ce cas aucune chancellerie ne pourra alors reprocher à Jérusalem la légitimité des raids. Les Palestiniens doivent comprendre que la trêve n’est qu’une épreuve sur le terrain et non un accord en position de faiblesse. Une opération de grande envergure sera écartée définitivement si le Hamas respectera l’accalmie. Cette tentative de compromis est imprévisible et bien fragile mais la trêve demeure la meilleure des solutions possibles pour éviter le pire.