La Suède et sa définition absurde du terrorisme palestinien

wikipedia-alan-bakerLe Premier ministre suédois, Stefan Löfven, ne démords pas de son opinion sur la dernière vague terroriste qui déferle dans notre pays depuis quelques mois. Entêté, il défend par de curieuses acrobaties juridiques et des arguments apologétiques sa ministre des Affaires étrangères, Margot Wallström.

Connue pour ses diatribes contre Israël, elle avait critiqué et condamné les « exécutions sommaires et extrajudiciaires » des terroristes palestiniens. Elle précisait bizarrement que les attaques au couteau contre des citoyens israéliens ne pouvaient pas être considérées comme des attentats terroristes.

Madame Margot Wallström déclare le 7 décembre 2015, selon l’agence de presse suédoise TT : « Non, ces attaques au couteau et au ciseau ne sont guère classées comme des actes terroristes ; il existe une classification internationale bien définie pour tous les attaques terroristes et leurs auteurs, j’ai appris que les actes de jeunes palestiniens ne peuvent être classés comme des actions terroristes ».

La ministre suédoise des Affaires étrangères défend cette étrange thèse et clarifie ses propos : « Eh bien, j’ai vérifié, personne ne sait si ces attaques au couteau ont été planifiées par une organisation terroriste connue. Nous savons précisément que seules les attaques organisées sont des actes qu’on pourrait justement qualifier d’actes terroristes ».

Ces propos ont évidement provoqué un tollé général en Israël, où l’ambassadeur de Suède a été convoqué par le Ministère israélien des Affaires étrangères. Plus tard, dans la journée, le Premier ministre suédois Stefan Löfven a clarifié les propos de sa ministre et précisé qu’il s’agissait d’un « malentendu ». Dans une interview à l’agence de presse TT, Stefan Löfven déclare : « Je voulais dire qu’il était difficile de savoir si les attaques au couteau sont organisées par un groupe classé comme une organisation terroriste, néanmoins, toutes ces attaques sont des actes de terreur. »

Les propos ambigus du Premier ministre suédois peuvent être interprétés par tous les observateurs de la manière suivante : un coup de poignard solitaire et non planifié par une organisation terroriste n’est pas en effet un acte terroriste.

Il est évidemment facile de critiquer l’Etat juif qui se bat quotidiennement contre le terrorisme palestinien quand on vit très loin des événements, dans un lieu scandinave confortable et paisible. Cependant, il est inadmissible de prononcer des diatribes absurdes et injustifiées dans le temps et dans l’espace.

Les lois internationales instruisent aux Etats de lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes

Dans ce contexte, il est donc impératif de rafraîchir la mémoire, de remettre les pendules à l’heure, et de clarifier la définition même du mot « terrorisme » en vertu des lois et conventions internationales :

  • Il n’existe pas de classification des organisations terroristes ou des actes spécifiques de terrorisme.
  • Le Droit international, tel qu’énoncé dans de nombreuses résolutions du Conseil de sécurité contraignantes et de déclarations internationales, votées également par la Suède, définit les paramètres et les classifications du terrorisme.
  • Ces mécanismes condamnent systématiquement, et dans les termes les plus forts, tous les actes de terrorisme, indépendamment de leur motivation et de leur engagement, comme l’une des menaces les plus graves pour la paix et la sécurité dans le monde.
  • Tous ces actes sont déclarés injustifiables. Tous les actes criminels, notamment contre des civils, commis avec l’intention de causer la mort, des lésions corporelles graves ou des prise d’otages, dans le but de provoquer un état de terreur au sein du public, contre un groupe de personnes, ou contre des individus, d’intimider une population ou de contraindre un gouvernement ou une organisation internationale à accomplir ou ne pas accomplir un acte quelconque, constituent des infractions dans le cadre des conventions et protocoles internationaux relatifs au terrorisme.
  • Les lois internationales instruisent aux Etats de lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations.

Il est donc bien curieux de constater que la Suède adopte soudain une « nouvelle politique contre le terrorisme », contrairement à une décision stratégique prise au Parlement suédois par son ministre des Affaires intérieures le 28 août 2015.

Cette décision fut expliquée en ces termes : « Le terrorisme menace la paix et la sécurité internationales, la sécurité nationale, nos libertés fondamentales et nos droits. Chaque année, de nombreuses attaques terroristes sont menées à travers le monde. Nous avons constaté ces dernières années une forte augmentation des problèmes liés à des combattants terroristes étrangers, et actuellement rien n’indique que cette tendance va diminuer. »

 

D’octobre à décembre, les Palestiniens ont commis 12 attaques à la voiture-bélier, 30 au fusil, 82 au couteau

La stratégie définie par le Parlement suédois précise en effet toutes les activités pour combattre le terrorisme et prévenir ces actes pour que des individus, « non organisés »  ne commettent ou soutiennent des crimes terroristes.

Pourquoi donc ce double langage quant il s’agit des attaques au couteau commises par des individus contre des citoyens israéliens ? Pourquoi ne sont-elles pas qualifiées comme actes terroristes?

Un Premier ministre ou un ministre des Affaires étrangères sont des êtres humains qui peuvent faire des erreurs comme chacun d’entre nous. On pouvait aussi croire que des représentants gouvernementaux de pays amis faisaient toujours des déclarations fondées sur des données exactes et sur des principes juridiques dépourvus de doubles normes partisanes.

Hélas, nous constatons qu’il n’en est rien pour le gouvernement suédois. Quant cela concerne l’Etat juif, il persiste dans son double jeu hypocrite et son aveuglement.

Alan Baker

 


Pour citer cet article :

Alan Baker, « La Suède et sa définition absurde du terrorisme palestinien », Le CAPE de Jérusalem :http://jcpa-lecape.org/la-suede-et-sa-definition-absurde-du-terrorisme-palestinien/