La souveraineté israélienne sur des pans de la Judée et la Samarie – analyse

Le 14 mai 2020, au lendemain de la visite à Jérusalem du Secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, le porte-parole du Département d’État, Morgan Ortagus, a déclaré aux journalistes israéliens : “Nous pensons que la décision d’appliquer la souveraineté israélienne sur des pans de la Cisjordanie devrait faire partie d’un processus de paix car les Palestiniens aussi devraient avoir leur mot à dire.”

Cette déclaration signifierait pour Israël un changement significatif étant donné que jusqu’à ce jour, il existait dans le plan de paix américain, le fameux « plan du siècle », un élément important qui n’accorde pas aux Palestiniens un droit de veto sur toute modification de la réalité sur le terrain. Il semble donc qu’il existe au sein du gouvernement américain différentes approches sur la question.  

En tout état de cause, Israël n’a pas l’intention de gouverner les Palestiniens ni d’appliquer sa souveraineté aux parties palestiniennes de la Judée-Samarie, ni non plus à Gaza. Ainsi, toute menace alléguée contre l’identité juive et démocratique d’Israël est totalement sans fondement.

President Trump Unveils a Plan for a Comprehensive Peace Agreement between Israel and the Palestinians

Le plan de paix américain propose une approche réaliste. Conscient que  le faux narratif palestinien demeure un principal obstacle à la paix. 

Rappelons que ce récit affirme qu’il n’existe pas de peuple juif, que les Juifs n’avaient jamais eu de souveraineté sur la Terre d’Israël, et que le sionisme est une idéologie colonialiste. De ce fait, et jusqu’au jour où l’injustice de l’existence de l’État juif soit complètement rectifiée, les Palestiniens poursuivront le combat contre le sionisme et refuseront de se réconcilier avec « l’État-nation juif ».

En réalité, l’application de la souveraineté israélienne dans certaines parties de la Judée et de la Samarie n’est pas un obstacle à la solution de deux États mais une réelle opportunité. 

Pour ce faire, le Premier ministre israélien doit accepter le plan de paix américain – qui comprend un futur État palestinien – comme base de négociation. 

Précisément parce que le plan est favorable à Israël, et en raison de la confiance israélienne dans l’administration Trump, le gouvernement serait prêt à accepter le principe d’un État palestinien, bien entendu sous certaines conditions, et comme l’un des composants d’un règlement global.

L’extension de la souveraineté d’Israël à la vallée du Jourdain n’aura pas d’avantages sécuritaires immédiats par rapport au statu quo actuel. Cependant et à long terme, il confirme un message clair : Israël est déterminé à sauvegarder cette zone essentielle pour sa sécurité, et elle devrait être à jamais sa frontière orientale.

D’ores et déjà, Israël devra se préparer pour faire face à toutes les conséquences qui découleront de cette décision historique. Cette campagne doit être menée en pleine coordination avec les Américains.

Dans ce nouveau ballet diplomatique, les Etats-Unis devront calmer les esprits et modérer les réponses arabes et internationales tout en renforçant un message clair : Israël est attaché à la paix conformément au plan Trump et appelle les Palestiniens à entamer des négociations sans conditions préalables.

Le moment est donc propice car si Israël ne profite pas aujourd’hui de l’ensemble des circonstances actuelles pour appliquer sa souveraineté conformément au plan américain, nous risquions de le regretter vivement durant encore plusieurs générations.

Voir l’intégralité de l’analyse de Yossi Kupervasser sur le site du JCPA-CAPE en anglais.  https://jcpa.org/article/applying-israeli-sovereignty-to-parts-of-judea-and-samaria-according-to-the-u-s-peace-plan-implications/