La « solution finale » des Ayatollahs iraniens
Depuis 1979 l’Iran célèbre la Journée internationale d’el Qods (Jérusalem) le dernier vendredi du mois de Ramadan afin de manifester l’ardent désir islamiste de « libérer Jérusalem » et de « restaurer les droits légitimes des Palestiniens. »
La doctrine d’Ayatollah Khomeiny : « la destruction du sionisme », voire l’anéantissement de l’Etat d’Israël et la libération de toute la Palestine – continue donc de guider la deuxième et la troisième génération iranienne depuis la Révolution islamique.
Selon cette doctrine, la lutte en cours contre Israël et les États-Unis n’est pas un phénomène distinct mais fait partie de la bataille séculaire contre l’impérialisme occidental, contre tous ceux qui ont implanté « l’entité sioniste » au cœur du monde musulman.
Cette année, la Journée qui commémore l’unification de la ville de Jérusalem, le 28 du mois hébraique Iyar, est tombée le même jour que la Journée internationale iranienne d’el Qods.
En raison de la pandémie de Covid-19, dont l’Iran souffre toujours, les autorités se trouvaient dans l’obligation de se contenter d’une manifestation virtuelle. Dans son discours, le Guide suprême, Ali Khamenei a affirmé que « le virus sioniste ne durera pas longtemps et sera tôt ou tard éradiqué ».
L’Iran a également mené une vaste campagne de propagande sur les réseaux sociaux et sur ses sites officiels appelant à l’annihilation de l’entité sioniste, contre le « régime qui occupe Jérusalem », tout en dénonçant le plan de paix du président Trump : « l’accord du siècle ».
Dans une affiche publiée par le bureau de Khamenei (en anglais, farsi et arabe) on peut lire : « La Palestine sera libre. La solution finale est la résistance jusqu’au référendum. »
Bien que le terme « solution finale » est mentionné clairement en faisant allusion à la Shoah nazie, le Guide suprême précise : « éliminer Israël ne signifie pas éradiquer le peuple juif…. Cela signifie abolir le régime sioniste et expulser tous les voyous sionistes tels que Netanyahou, afin que Palestiniens musulmans, chrétiens et juifs choisissent un nouveau gouvernement par referendum. »
À cet égard, le régime iranien a contraint Yehouda Gerami, grand rabbin de la communauté juive iranienne, à s’adresser en hébreu au Premier ministre Benjamin Netanyahou et aux Israéliens en ces termes : « vous ne représentez pas le judaïsme. Vous, sionistes, ne représentez pas non plus tout le peuple juif…Vous ne représentez qu’un mouvement politique dont les idées et les valeurs sont contraires aux valeurs de notre sainte Torah et notre religion juive… Nous condamnons fermement vos actions agressives et soulignons au monde entier : Il y a une grande différence entre judaïsme et sionisme. »
Le « plan » du leader iranien n’est pas nouveau. Chaque année, il appelle à la destruction d’Israël en soutenant la cause palestinienne. Cette stratégie iranienne est aujourd’hui renforcée par Téhéran en raison de « l’impuissance et l’incompétence actuelles des dirigeants arabes sunnites qui normalisent progressivement leurs relations avec Israël et trahissent ainsi les Palestiniens et la nation musulmane. »
Pour souligner que la lutte contre Israël dépasse les frontières et les pays, les drapeaux de la Palestine, du Hamas, du Jihad islamique palestinien, du Hezbollah et des Gardiens de la révolution apparaissent ainsi que les slogans « Mort à Israël » et « Mort à l’Amérique ».
Dans ce contexte, l’Iran soutient le Hamas et le Jihad islamique à Gaza et les aide à se doter de nouvelles armes dont des missiles, pour pouvoir rééquilibrer les forces dans la lutte armée contre Israël.
En conclusion, le régime iranien ne changera probablement pas sa conception idéologique et continuera à affirmer qu’Israël est « un corps étranger » au Moyen-Orient et donc la « solution finale » est le seul moyen pour aboutir enfin à une « Palestine libre ». En d’autres termes, l’éradication d’Israël en tant qu’Etat Juif.
Voir l’intégralité de l’article sur le site anglais du JCPA-CAPE
https://jcpa.org/article/iran-presents-the-final-solution-to-the-question-of-palestine/