La reprise des négociations loin des projecteurs et sans illusions
John Kerry a réussi à arracher in extremis un accord de base pour la reprise des négociations avec l’Autorité palestinienne. Après plus de trois années de rupture, le processus de paix est enfin relancé à Washington. Obama a enfin compris ses précédentes erreurs et agit désormais avec sagesse et pragmatisme, main dans la main avec son allié israélien. Netanyahou a gagné une première manche et a prouvé que son obstination pour la reprise des négociations sans conditions préalables était une formule juste et réaliste. Toutes les tentatives des Palestiniens d’exiger dès le départ un retour aux frontières d’avant juin 1967 et le gel des implantations ont été vouées à l’échec.
Toutes les parties réalisent que la proclamation hâtive d’un Etat palestinien à l’ONU, l’affirmation infondée selon laquelle l’occupation des territoires est illégale, la délégitimation et le boycottage de l’Etat juif, ou encore les dernières sanctions imposées par l’Union européenne, ne serviront à rien sans le consentement du gouvernement israélien et la signature d’un accord de paix. Les Palestiniens devront surtout et avant tout abolir définitivement leur infâme charte datant de 1964. Elle n’a jamais été abolie malgré les Accords d’Oslo et le célèbre « caduque » d’Arafat. Cette charte qui appelle à la libération de toute la Palestine « de la mer au fleuve » figure toujours sur le site officiel de la représentation de « l’Etat de Palestine » à l’ONU. De fait, il n’existe aucune différence entre l’Autorité palestinienne et le Hamas qui lui rejette tout accord avec l’Etat juif et déclare Mahmoud Abbas persona non grata à Gaza.
Dans ce contexte, les pourparlers à Washington seront longs et pénibles. Personne ne se fait d’illusions et ne peut garantir qu’ils aboutiront à des résultats tangibles et satisfaisants pour les deux parties. Rappelons que le conflit avec les Palestiniens est unique dans l’Histoire contemporaine ; depuis plus d’un siècle nous n’avons pas trouvé de solution équitable. Ce conflit est explosif, complexe et douloureux car se sont greffées de manière flagrante des considérations religieuses, politiques et stratégiques poussées au paroxysme avec de la violence sous toutes les formes possibles. Ni les Américains ni les Européens ne pourront dicter une solution forcée et agir contre la volonté des parties. Pour pouvoir aboutir à un accord pragmatique et réaliste nous devrions adopter la diplomatie classique et organiser des rencontres loin des projecteurs. Seul le dialogue direct et la confiance mutuelle entre les négociateurs pourront mettre le processus sur les rails et donner enfin un certain espoir à la fois aux Israéliens et aux Palestiniens.
Freddy Eytan
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