La réécriture de l’histoire de Jérusalem par un historien français
Vincent Lemire, spécialiste de l’histoire de Jérusalem, affirme dans un nouvel ouvrage, « qu’au lendemain de la guerre des Six Jours, dans la nuit du 10 au 11 juin 1967, les habitants du quartier maghrébin de Jérusalem sont évacués par l’armée israélienne et le quartier est rasé en quelques heures pour laisser place à la vaste esplanade qui s’étend aujourd’hui au pied du Mur des Lamentations. »
L’historien français explique que le jeune Yasser Arafat avait vécu dans ce quartier après la mort de sa mère…
Dans plusieurs interviews, il affirme que son livre offre enfin « une preuve écrite et définitive de la préméditation, de la planification et de la coordination de cette opération. »
Une bonne raison pour que la presse arabe et française en parle largement tout en condamnant les « mensonges des Israéliens et les nouveaux crimes de l’occupation israélienne… »
Tout d’abord, rappelons qu’Arafat est né au Caire…son expulsion de Jérusalem en 1948 n’est qu’un fabuleux conte palestinien…A l’époque, il n’avait jamais mis les pieds dans le quartier du mont du Temple…Depuis les Accords d’Oslo de 1993 jusqu’à sa mort à Paris, Yasser Arafat, n’a pu voir Jérusalem qu’une seule fois, de loin…sans pouvoir descendre de sa voiture…C’était en l’an 2000, alors qu’il prenait la route en direction de Bethléem…
Ce n’est pas la première fois que l’histoire du quartier maghrébin de Jérusalem est rabâchée par des historiens et journalistes français.
Le quotidien Le Monde écrit le 30 juin 2017 : « la guerre des Six-Jours n’a pas encore livré ses secrets. Lorsque, en juin 2017, les troupes israéliennes s’emparent de Jérusalem-Est et de la Vieille Ville, une euphorie et une atmosphère mystique règnent dans les rangs. Or, il se passe un drame au cours du week-end des 10 et 11 juin, largement ignoré ensuite d’un point de vue historiographique : un quartier entier de la Vieille ville est livré aux bulldozers, ses habitants sont expulsés. Il s’agit de plusieurs centaines de Maghrébins, des pèlerins qui se sont installés au fil des siècles malgré le dénuement des lieux ».
Et pour renforcer cette thèse, Le Monde publie une interview de l’historien en question, et une photo montrant plusieurs chars… Or, chaque enfant résidant à Jérusalem sait qu’aucun char ne peut pénétrer dans les ruelles étroites de ce quartier… et que ce sont bien les paras et l’infanterie qui ont envahi, à pied, l’Est de la ville, ripostant ainsi aux tirs nourris de la Légion jordanienne. Le roi Hussein avait rejeté la requête israélienne transmise par l’observateur de l’ONU, lui demandant de ne pas intervenir dans la guerre qui fut déclenchée par l’Egypte et la Syrie.
Pire encore, certains journaux ont publié la célèbre photo des paras devant le Kotel précisant que « la vision mystique du sionisme ignore et écarte complètement la présence des Palestiniens dans le pays. »
Pour certains commentateurs, « la démolition du quartier est une violation flagrante de la Quatrième Convention de Genève de 1949 et elle est définie, selon eux, comme « crime de guerre. »
Bien entendu, la vérité historique est bien différente. Rappelons brièvement les faits recueillis par une étude du JCPA- CAPE de Jérusalem dirigée par Lenny Ben David :
En 1887, le célèbre baron Edmond de Rothschild offre au pacha ottoman la somme de 74 000 frs pour l’achat du terrain qui jouxte le Mur des Lamentations. Rappelons qu’à l’époque l’accès au Kotel était très difficile et dangereux, en raison justement de ces bidonvilles installés pêle-mêle, sans aucune hygiène ni eau courante, où vivait une population misérable, écartée de toute aide de la part des autorités locales. Tandis que l’esplanade du Mont du Temple (des Mosquées) s’étendait sur plus de 144 000 mètres carrés, « l’espace juif » pour les nombreux fidèles se limitait à 120 mètres carrés seulement. Malgré l’acceptation de l’offre du baron Rothschild par les Turcs, le Mufti rejette la proposition généreuse.
Dans les années 1960, les autorités jordaniennes avaient décidé selon les directives du Premier ministre, Wasfi al Tal, de démolir tous les bidonvilles de la ville et de transférer leurs habitants dans des camps de réfugiés. En 1965, deux ans avant la guerre, 1000 palestiniens sont transférés, notamment par la force, vers le camp de réfugiés de Shoafat, au nord de Jérusalem.
Suite à la guerre de 1948-49, les autorités jordaniennes ont détruit toute présence juive de la Vieille ville. Ils ont expulsé tous les Juifs, profané des cimetières et détruit 58 synagogues sans qu’ils ne versent un seul dédommagement, ni aucune compensation ou indemnité à ce jour.
Au lendemain de la guerre, les autorités israéliennes découvrent qu’il ne restait que 650 habitants arabes entassés dans des conditions déplorables dans le quartier des Maghrébins. Leurs baraques étaient numérotées, prévues d’être démolies par les autorités jordaniennes, comme ce fut le cas avec le quartier juif voisin.
Le maire de Jérusalem Teddy Kollek, accompagné de l’ancien Premier ministre David Ben Gourion, et d’une délégation d’experts municipaux, visite les lieux. Devant cet enchevêtrement de désolation, et les décombres, ils décident d’évacuer les habitants en leur proposant des indemnités pour pouvoir retrouver un logement.
Une grande partie accepte. Ce quartier était inhabitable et aucune municipalité dans un pays moderne et démocratique n’aurait accepté de laisser vivre des pauvres gens venus du Maghreb, arrivés à Jérusalem comme pèlerins, mais démunis de tout, pour pouvoir prier dans ces conditions à la mosquée al Aqsa. Ce n’est qu’après avoir pris toutes les dispositions et notamment l’application des normes juridiques et les lois internationales que l’ambassadeur d’Israël à l’ONU, Yossef Tekoah, informe le Secrétaire général de la décision gouvernementale.
Cette décision était légitime et inévitable sur le plan humanitaire et sécuritaire. Rappelons qu’au lendemain de la guerre, des dizaines de milliers d’Israéliens et des Juifs du monde entier étaient venus à Jérusalem pour prier pour la première fois devant le Kotel, le lieu le plus saint du judaïsme qui fut jusqu’à lors interdit d’accès. Il était donc quasiment impossible de les accueillir sur le plan sécuritaire et religieux surtout au moment où on célébrait la fête de Shavouot (Pentecôte).
La démolition de ces affreux bidonvilles a été faite par des bulldozers d’une société civile municipale en prenant toutes les précautions nécessaires. L’évacuation du chantier s’est faite sans incidents majeurs ni victimes. Aucun char ni soldat n’a participé à ce délogement légal. Sur cette esplanade, il ne reste que le pont des Maghrébins, qui relie jusqu’à ce jour, le Kotel au Mont du Temple.
Tous les ouvrages et articles publiés sur le sujet tombent à chaque fois que les Palestiniens lancent une campagne de délégitimation et de désinformation à l’UNESCO, et nient tout lien du peuple Juif avec Jérusalem et Hébron.