La politique étrangère d’Obama est désastreuse
Contre vents et marées, le Premier ministre Netanyahou part pour Washington convaincu de sa juste cause et dans l’intention de contrecarrer un mauvais accord avec l’Iran. Depuis l’invitation du Congrès, nous n’avons jamais vu une campagne si virulente orchestrée contre un Premier ministre élu démocratiquement au suffrage universel. Jamais dans le passé des dirigeants de l’opposition israélienne ne se sont rangés derrière une puissance étrangère pour faire tomber un chef du gouvernement sur une question existentielle pour l’Etat Juif. Jamais des médias n’ont essayé de délégitimer un Premier ministre par des arguments aussi grotesques et pour des raisons électorales. Jamais un chef de l’opposition n’a refusé d’aller avec le chef du gouvernement aux Etats-Unis pour plaider la cause d’Israël.
Plus inquiétant encore, c’est l’avenir des liens avec la Maison Blanche qui nous préoccupe profondément, particulièrement les relations personnelles tendues et malsaines qui persistent entre Benjamin Netanyahou et Barack Obama.
Mais à qui la faute ? A Netanyahou qui défend les intérêts d’Israël ou à Obama qui mène depuis son élection une politique étrangère désastreuse au Moyen-Orient ?
Prétendant être le gendarme du monde dans le but de justifier sa politique pacifiste, ce grand metteur-en-scène de la diplomatie-spectacle a réussi à inverser les rôles. Israël est devenu soudain l’intransigeant, le méchant et le belliqueux, tandis que l’Iran a le droit de faire la pluie et le beau temps en matière nucléaire, de poursuivre ses actions terroristes à travers le monde et ses intentions hégémoniques, et de se moquer éperdument de toutes les conventions internationales. Comment peut-on être si naïf et tomber bêtement sous le charme des Ayatollahs pour pouvoir dire en fin de mandat : « moi, Barack Hussein Obama, j’ai évité toutes les guerres de la planète et je mérite donc le Prix Nobel de la Paix ».
Nous avons connu dans le passé des querelles graves entre Ben Gourion et Kennedy, Rabin et Ford, Carter et Begin, Shamir et Bush senior, et même entre Bill Clinton et Netanyahou lors du premier mandat de ce dernier, mais jamais nous ne sommes tombés si bas. C’est toujours après coup, et quelques années plus tard, que l’on donnera raison aux Israéliens comme ce fut le cas pour la destruction de la centrale nucléaire à Bagdad par Menahem Begin.
Nous représentons certes un petit pays, peuplé seulement de quelques millions d’habitants, mais nous n’accepterons jamais de devenir une « République bananière » !
L’échec des Etats-Unis dans notre région est flagrant mais Israël en subit aussi les conséquences. La victoire des Républicains au Congrès a sans doute compliqué la tache du Président pour agir et appliquer sa politique, mais l’Amérique n’est-elle pas une nation démocratique, championne de la liberté d’expression ? Pourquoi Obama et les Démocrates boycottent-ils le discours d’un fidèle allié ? Pourquoi se cachent-ils derrière un prétexte électoral ? De quoi ont-ils peur ? De dévoiler un mauvais accord ? Une politique étrangère défaitiste ?
Grace à Obama, l’Iran est officieusement reconnu comme « puissance nucléaire ». Avec des sourires, des accolades hypocrites, face aux projecteurs, Obama et Kerry lui ont remis les insignes de membre du club atomique. Ils ont accepté sans rougir la politique de l’autruche. Ils ont offert à un Etat voyou, membre des Nations unies, la capacité de détruire un autre Etat de l’ONU, et la légitimité pour mettre en péril la paix dans le monde.
Cet accord est mauvais et fait froid dans le dos car il omet l’essentiel : le démantèlement des sites pour la fabrication du plutonium et les missiles balistiques à ogives nucléaires et chimiques. Rien en outre n’a été exigé de l’Iran pour mettre un terme aux discours belliqueux et à l’incitation à la haine contre l’Etat juif ! Les derniers discours du chef spirituel Khamenei devant ses milices « enragées » par la « haine du juif sioniste » n’ont pas été non plus condamnés rigoureusement ni non plus ses violations des droits de l’Homme, ses projets et ses actes terroristes perpétrés par le biais du Hezbollah.
Il est regrettable que sur des questions existentielles pour la planète Obama menace de « sacrifier » son alliance avec l’Etat Juif pour se rapprocher du monde musulman. Comment expliquer cette obsession de signer, coûte que coûte, un accord avec des ayatollahs islamistes chiites, et de recevoir en grande pompe un émir du Qatar quelques jours seulement avant la venue de Netanyahou à Washington ? Oublie-t-il que ce minuscule émirat du Golfe persique est dirigé de facto par la confrérie des Frères musulmans et médiatisé par la chaîne anti-occidentale al Jazzera ?
Un jeune émir riche et ambitieux qui fomente des troubles dans les pays arabes est donc préférable à Netanyahou, allié sincère et fidèle des Etats-Unis ? Tout cela dépasse l’entendement !
Freddy Eytan