La politique du président Hollande au Moyen-Orient
Voici les propos du président Hollande sur les questions d’actualité prononcés à la “Conférence des Ambassadeurs”:
“Le principe est simple : Bachar El-Assad doit partir. Il n’y a pas de solution politique avec lui. Il constitue une menace, il continue avec une violence inouïe à massacrer la population, à détruire les villes et à provoquer la mort de femmes et d’enfants, nous en avons encore la preuve ces derniers jours. C’est insupportable pour la conscience humaine, inacceptable pour la sécurité et la stabilité de la région. La Cour pénale internationale devrait être saisie pour que les responsables de ces ignominies puissent être un jour jugés.
Je veux être clair : la France assume toutes ses responsabilités et elle ne ménage aucun effort pour que le peuple syrien obtienne sa liberté et sa sécurité.
Pour y parvenir, nous devons surmonter des obstacles au Conseil de sécurité ; le ministre des Affaires étrangères y travaille. Nous y retournerons le moment venu car la crise syrienne est dangereuse pour tout le monde, en premier lieu pour les voisins de la Syrie. Nous continuerons autant que nécessaire le travail de pression et de conviction au Conseil de sécurité pour parvenir à un consensus de la communauté internationale. Mais dans l’immédiat, il faut agir.
D’abord intensifier les efforts pour que la transition politique ait lieu le plus vite possible. Dans cette perspective, la France demande à l’opposition syrienne de constituer un gouvernement provisoire, inclusif et représentatif, qui puisse devenir le représentant légitime de la nouvelle Syrie. Nous engageons nos partenaires arabes à accélérer cette démarche et la France reconnaîtra le gouvernement provisoire de la nouvelle Syrie dès lors qu’il aura été formé.
Ensuite et sans attendre, nous apportons un soutien appuyé à ceux qui œuvrent sur le terrain pour une Syrie libre, démocratique et garantissant la sécurité de toutes ses communautés. Nous aidons notamment ceux qui organisent les zones libérées sur les territoires syriens. C’est l’initiative des zones tampons proposées par la Turquie sur lesquelles nous travaillons. Nous le faisons en concertation avec nos plus proches partenaires. Enfin, et je le dis avec la solennité qui convient, nous restons très vigilants avec nos alliés pour prévenir l’emploi d’armes chimiques par le régime, qui serait pour la communauté internationale une cause légitime d’intervention directe.
Je sais la difficulté de la tâche, je mesure les risques mais l’enjeu dépasse la Syrie ; il concerne toute la sécurité du Moyen-Orient et en particulier l’indépendance et la stabilité du Liban.
La même exigence de sécurité collective inspire mon attitude face à la crise iranienne.
Le programme nucléaire iranien, sans finalité civile crédible, constitue une menace pour tous les pays de la région. C’est d’autant plus inacceptable qu’il est le fait d’un régime qui tient régulièrement des déclarations, encore renouvelées ces derniers jours, appelant directement à la destruction de l’Etat d’Israël.
La position de la France est claire : il serait inacceptable que l’Iran se dote de l’arme nucléaire. Et ce pays doit se conformer à ses obligations internationales au titre du TNP mais aussi des résolutions adoptées par le Conseil de sécurité et l’AIEA. La voix du dialogue reste ouverte car notre objectif est un règlement diplomatique de la crise mais tant que l’Iran ne répondra pas à toutes les questions en suspens et ne se conformera pas à la légalité internationale, c’est la responsabilité de la France d’accentuer encore les sanctions contre le régime de Téhéran.
C’est dans ce contexte que nous devons aussi agir pour la paix au Proche-Orient.
La France considère — et ce n’est pas une position nouvelle – que la résolution du conflit israélo-palestinien reste la clef de la stabilité au Proche-Orient et ne peut s’accomplir qu’en reconnaissant aux Palestiniens le droit à l’autodétermination et en garantissant à Israël sa sécurité. Une solution durable du conflit israélo-palestinien passe par une paix négociée sur toutes les questions. Dans l’immédiat, je recommande aux autorités israéliennes de reprendre le chemin de la négociation dès lors que les Palestiniens ont levé bon nombre de leurs préalables.
Je sais aussi la situation dangereuse dans le Sinaï. Je fais confiance à l’Egypte et à son nouveau président, issu d’un choix démocratique, pour jouer tout le rôle qui doit être le sien dans la région, au service de la paix, mais dans le respect de ses engagements internationaux.”
Voir l’intégralité du discours sur le site de l’Elysée.